UNE NOUVELLE RENTRÉE SCOLAIRE

LES EFFERVESCENCES POUR LA NOUVELLE RENTRÉE SCOLAIRE DE L'ANNÉE 2016

 SOUVENIRS D'ENFANCE ET D'ÉCOLIER ET RÉFLEXIONS D'ENSEMBLE !

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      Une enième rentrée scolaire vient de se produire ce 1er septembre 2016. Elle concerne quelque 12 millions de jeunes français rassemblant des écoliers de la maternelle jusqu'aux étudiants de l'Université, en passant par tous les stades et degrés de formation.

     A l'image des précédentes, cet événement ne passe pas inaperçu car il mobilise beaucoup de foyers et suscite toujours bien des interrogations ? Les médias et les presses font "la UNE" de tous les journaux ou de leurs informations, car elle reste le fait majeur de toute les rentrées socio-économiques, voire politico-événementiels ! Chaque année à pareille époque, les commentaires vont toujours bon train pour faire resurgir ce qui va et ce qui ne va pas avec une horde d'arguments contradictoires pour troubler l'opinion ! Bref, chacun y va de sa réflexion plus ou moins engagée ou modulée et nous retrouvons toujours les mêmes réactions d'ensemble à chaque rentrée !

      Afin de ne pas tomber dans le travers de ce que je dénonce et, de mon expérience vécue durant de longues années au service de notre Education nationale, je préfère m'en abstenir et désire davantage m'attarder sur des petits détails vécus durant ma vie et ses bienfaits.

      Dans une première partie, mon souci est donc de développer ce que je dois et ce que nous devons tous à L'Instruction publique depuis la création de son Ministère en 1828 et développé sous Jules Ferry dans les années 1880. En 1932, il se transforme en Ministère de l'Education nationale pour perdurer jusqu'à nos jours. Désormais, nous sommes tous issus et formés par ce prestigieux ministère et lui en sommes redevables à divers titres. Ainsi, s'il est aisé et facile d'en critiquer ses rouages, d'en dénoncer ses imperfections dans tel ou tel domaine ou de le bannir cruellement pour en souhaiter son abolition..., il faut toutefois en reconnaître globalement toutes ses vertus dans les domaines de l'éducation et de la formation, voire de la morale de chacun de nous.

      A ce titre et en m'appuyant sur ma propre expérience, je serai tenté de rapporter tout ce que j'en ai appris et retiré dans un premier temps, et tout ce dont j'ai pu restituer dans une seconde phase, beaucoup plus longue.

Ainsi de 1937 à 1949, ce sont douze années d’Education et de Formation qui m’ont été bien précieuses et profitables. J’en ai retiré les plus grands bienfaits avec le concours de Maîtres et de Professeurs que je n’ai cessé d’aimer et admirer tout au long de ma scolarité.

Ensuite, des années 1956 à 1993, c’est au titre d’Educateur, puis de responsable, que je me suis acquitté à remplir la noble fonction d’enseignant au service de l’Education nationale. Je pense avoir accompli mes diverses missions : (Professeur 8 ans – Chef de Travaux 11 ans et Proviseur 18 ans) avec beaucoup de sérieux, d’abnégation et de compétence envers tous ces élèves et enseignants que j’ai appréciés et assurément loyalement servi ! Ce sont donc trente sept années durant lesquelles je me suis évertué à retransmettre tout mon savoir être et savoir faire à diverses promotions d’élèves et de stagiaires, pour ma plus totale satisfaction !

      Et pour conclure sur ce tableau synoptique de façon plus humoristique, qui reste l'un de mes traits de caractère, je serais tenté de préciser que j'avais une prédestinée vouée pour ce métier d'enseignant puisque mon année de naissance se juxtapose parfaitement avec celle de la création du Ministère de l'Education nationale ! Par cette concordance, c'est une évidence que nous étions fait pour se rencontrer et travailler ensemble !

      Par ailleurs et beaucoup plus sérieusement, si je comptabilise nos trois filles Maryse, Isabelle et Anne, chacune "Professeur des Ecoles" qui exercent leur métier d'enseignante avec sérénité, réflexion, compétence et détermination, ce sont des engagements assurément profitables de toute la famille qui aura oeuvré positivement envers le Ministère de l'Education nationale. Il en est de même pour tous ceux et celles qui consacrent leur méritoire "sacerdoce" et ils sont légions : à bien éduquer, bien instruire ou à remarquablement bien former et qui force l'admiration des parents et enfants dans l'acquittement de leur devoir sérieusement et efficacement accompli. Certes, il est toujours regrettable qu'une petite minorité n'exerce pas avec le même enthousiasme et une comparable fougue et porte un préjudice évident à cette noble institution, voire l'entâche parfois avec désolation, mais ce ne sont que des cas isolés qui ne représentent pas l'immense majorité qui force l'admiration de la plupart d'entre nous ! Puisse-t-on en être bien conscients et leur rendre un hommage légitime, mérité et appuyé pour leur exemplaire prestation au service de la jeunesse toute entière !

      Certes, à travers les âges et notamment au cours des dernières décennies, de profonds changements sont nécessairement intervenus par l'évolution naturelle de notre Education et également par l'apparition d'une nouvelle technologie révolutionnaire appelée " l'informatique " et introduite obligatoirement dans notre système scolaire ! Il en a résulté une métamorphose dans les méhodes d'enseignement, mais les mécanismes de base de l'éducation, de la formation et de l'apprentissage continuent d'être enseignés avec la même détermination que par le passé. Toutefois, il est fort regrettable que les changements de programmes se succèdent au rythme des changements de gouvernement, perturbant ainsi un grand nombre d'enfants ou d'élèves peu prédisposés à s'adapter à ces multiples revirements ! L'heure est venue de rechercher les meilleurs choix pour une Education de qualité et qui serait appréciée par le plus grand nombre de professeurs chevronnés et de s'y conformer impérativement le plus longtemps possible !

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LES PRINCIPALES  ET RATIONNELLES MÉTHODES ACTIVES DES ANNÉES 1930 A 1970 -1980

     S'il n'est pas dans ma nature de faire l'apologie de telle période sur telle autre de notre histoire contemporaine, il me paraît cependant plus facile d'évoquer celles que nous avons vécues en qualité d'élèves, puis d'enseignant et aussi celles de parents très préoccupés par l'éducation de nos trois filettes ! A cette fin, il nous arrive encore d'échanger épisodiquement sur ces problèmes de l'Education présente, avec nos trois Professeurs des écoles ou d'autres Collègues, et, d'en clamer ses principaux atouts, comme d'en dénoncer ses imperfections ou ses insuffisances ! Mais nos réflexions s'arrêtent là car nous sommes aussi bien conscients de notre impuissance notoire à faire bouger cette "lourde entreprise qu'est ce Ministère de l'Education nationale", si souvent revu et corrigé au fil des politiques qui ont pour mission de le faire fonctionner ! Douze millions d'élèves aux étudiants et universitaires en constituent de plétoriques effectifs, comme son million d'enseignants qui sont chargés d'assurer leurs encadrements !

      Pour cette raison, je préfère rapporter quelques propos anecdotiques et plutôt humoristiques qui résultent d'un véritable vécu lorsque j'étais à l'école primaire de Luneray. Durant les premières années de 1940, aux dires des Maîtresses et Maîtres, comme il était coutume de les dénommer, j'étais semble-t-il un écolier "modèle" qui affichait de bonnes dispositions pour réussir ! Très jeune, j'accédais donc dans les classes de fin d'études pour préparer et passer le Certificat d'Etudes Primaires, au regret de ces Institueurs qui voulaient ardemment me voir rentrer au Collège Jean Ango de Dieppe (aujourd'hui Lycée) ! J'ai déjà rapporté les raisons financières précaires du foyer, qui ont motivé essentiellement le refus de mes parents ! En conséquence, les deux dernières années se trouvaient consacrées à de nécessaires révisions et notre Directeur M. Marcel Périmony avait souvent recours à mes services pour exécuter diverses tâches préparatoires. Entre autre, l'astucieux Maître d'école avait créé un listing pour récompenser les bonnes actions et pour sanctionner également les élèves perturbateurs ou ceux qui souffraient d'insufficances dans leurs résultats scolaires. Bref, ce planning avait été longuement et finement élaboré et permettait d'allèger les peines ou retenues des écoliers le soir, s'ils se trouvaient crédités d'un bonne action ou d'un bon résultat sur un devoir. Il fallait qu'un élève de la classe tienne se lourd registre et tout naturellement..., il a échoué sur ma petite personne. 

 

Les écoles primaires de Luneray qui ont assuré mon éducation

      Au cours de nos rencontres familiales, j'ai pris plaisir à raconter cette expérience à nos trois filles, puis à leurs conjoints et j'ai renouvelé l'anecdote à nos Petits - Enfants quelques années plus tard. Bref, au fil du temps, chacun appréciait le montage de ce talentueux Directeur d'école et son mécanisme opératoire. Très récemment et afin de le rendre plus crédible et concret près de nos trois Professeurs des écoles, je me suis amusé à le récréer pour permettre à tous de mieux l'interpréter ! Si les difficultésde sa reproduction ne m'autorisent pas de la fixer dans mon livre; je précise néanmoins que j'étais chargé par le directeur de tenir ce feuillet. Mon travail consistait à consigner les "Bons points" d'un petit trait vertical bleu en face de l'élève méritant d'une part et, d'exécuter le même travail pour sanctionner "les Mauvaises notes" d'un même trait de couleur rouge, d'autre part.

Ce listing était visionné chaque soir par le Maître d'école qui statuait sur les 1/4 heure de retenue à prononcer, sachant qu'un trait bleu ôtait d''1/4 heure chaque trait rouge !     

              

    M. Marcel Périmony rendant visite à Bernard, Proviseur du Golf, son ancien élève (1992)

      Afin de parachever cette anecdote du passé, il faut y ajouter le plaisir que nous prenions à réévoquer cette période lors de nos épisodiques rencontres : "Bernard, parlez-moi de cette fiche de présence que je vous avais confiée ?" Oh, Cher M. Périmony, mon bon coeur m'a toujours jouer de vilains tours ! En effet, d'une part, j'étais votre homme de confiance et j'éprouvais beaucoup de respect envers vous ; et d'autre part, j'avais beaucoup d'amis et ce sont toujours les mêmes qui se trouvaient sanctionnés et retenus le soir ! Parfois, certains camarades m'ont demandé : Bernard peux-tu alléger ma punition du soir pour un motif apparemment crédible et j'ai cédé à la tentation ! Mon travail consistait délibérément à oter un trait rouge ou d'ajouter un trait bleu de compensation et c'était une demie heure de retenue en moins. Bref, je ne l'ai pas fait souvent..., mais le bon Maître s'est aperçu très vite de ma supercherie et discrètement a tenu une feuille semblable. Très vite, le pot au roses s'est trouvé découvert et un affront public m'a été lancé ! Sur le champ, il m'a destitué de cette charge et mon honneur fut bafoué ! La crainte de jeune écolier était qu'il en avertisse mes parents, car sur le plan moral, ils étaient intransigeants ! Il n'en fut rien, puis sa seule sévère sanction fut de me retirer sa confiance. Plus tard et avec le sourire, il me confira qu'il comprenait fort bien mon attitiude envers les copains et qu'il aurait sans doute agi d'une manière similaire en pareille situation.

      Et d'ajouter, il me fallut vous rechercher un remplaçant et j'ai misé sur Yves Tinel..., vous en souvenez vous ? Bien sûr ! Il a tenu une semaine, car sa promptitude, pour consigner ces traits bleus ou rouges, n'était pas l'idéal et le perturbait dans ses propres devoirs ! Alors, mon cher Bernard, je n'ai pas hésité un seul instant et vous ai rendu cette fiche pour vous charger de "votre mission" en toute confiance désormais. Je m'en souviens parfaitement et vous ai promis de vous servir loyalement et de ne plus commettre de tricherie de ce genre, devant toute la classe. De bien heureux souvenirs d'écoliers que nous prenions plaisir à faire revivre sur ce passé nostalgique et qui fut si précieux à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Bernard MOREL  - Ecrivain sur ses "Souvenirs d'écolier d'autrefois".