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LES PUBLICATIONS DE BERNARD MOREL
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LES PUBLICATIONS DE BERNARD MOREL
9 janvier 2020

EMOUVANTE HISTOIRE DANS UN CAMP DE CONCENTRATION

 

                                   HOMMAGE GRANDIOSE A TOUTES LES DÉPORTÉES

                       DES CAMPS DE LA MORT AU COURS DE LA DERNIÈRE GUERRE…,

                           PAR LA MAGNIFIQUE ET ÉMOUVANTE HISTOIRE VÉRIDIQUE

                              D’UNE ANCIENNE DÉPORTÉE Me Francine CHRISTOPHE !

                                                                          ****** 

Notre prestigieux instrument qui est le Web et qui nous permet de brasser des milliards d’informations plus ou moins intéressantes, nous offre cependant de prendre connaissance de situations merveilleuses qui se seraient gardées secrètes avant son apparition ! C’est la richesse de ce puissant outil informatique et remercions le lorsqu’il se trouve bien utilisé à de telles fins !

Ainsi, j’ai été captivé, voire subjugué par le brillant récit de cette merveilleuse et attachante dame et j’ai pris sur moi de le retracer dans son intégralité à l’intérieur de mon blog : Les Publications de Bernard MOREL. Par cette révélation, si je peux rapporter cette sublime histoire authentique à d’autres compatriotes épris de mêmes sentiments de reconnaissance envers ces dames asservies dans ces camps de la mort et qui luttèrent pour sauver les leurs, je n’aurai pas perdu mon temps !

                                            Magnifique et émouvante Histoire vraie !

       Récit authentique de Mme Francine CHRISTOPHE, Ancienne déportée, sur le 

                                                              Capture d’écran 2015-07-05 à 16.52.45                   

      « L’extraordinaire histoire d’un bébé né dans un camp de Concentration en 1944 »

                                                                           ****** 

L’histoire s’est passée dans le camp de Bergen-Belsen en Allemagne au cours des années 1943 – 1944.

Quelque chose d’extraordinaire ! Je me rappelle que nous étions des enfants de prisonniers de guerre, donc privilégiés ! Nous avions eu le droit d’emporter de France un petit sac avec deux ou trois petites choses : quelques petits bouts de chocolat - 2 ou 3 morceaux de sucre ou encore une poignée de riz !

Maman avait emporté 2 petits morceaux de chocolat. Elle me disait : on garde ça pour le jour où je te verrai vraiment complètement par terre, fichue. Je te donnerai ce chocolat…, il t’aidera à remonter.

Il y avait parmi nous une femme déportée, alors qu’elle était enceinte.  Cela ne se voyait pas, elle était si maigre. Mais le jour de l’accouchement est arrivé. Elle est partie au revier, (le quartier des malades), avec ma mère qui était notre chef de baraque !

Avant de partir, ma mère me dit : «  Tu te souviens, je garde un morceau de chocolat » - Oui maman et comment te sens-tu ? – Bien maman, ça peut aller ! Alors, si tu me le permets…, ce morceau de chocolat, je l’apporterai à notre Amie ! Un accouchement ici…, elle va peut-être mourir Hélène ! Et si je lui donne le chocolat, ça l’aidera peut-être !

Hélène a accouché. Elle a accouché d’un bébé. Une toute petite chose malingre. Elle a mangé le chocolat. Elle n’est pas morte. Elle est revenue dans la baraque. Il fallait nourrir l’enfant. Hélène n’avait pas de lait.On a payé une autre déportée. Dans un camp tout se paye. Tout est passible de la peine de mort immédiate ! Comment paye-t-on dans un camp ? En donnant son pain ou sa soupe. Donc à plusieurs, nous avons payé une femme…, avec un peu de soupe ou de pain…, qui devait nettoyer les bureaux des S.S. les Chefs de camp. Lors de son travail, il fallait qu’elle aille voler du lait en poudre dans la cuisine des S.S. Ce qu’elle a fait.

Nous avons donné ce lait en poudre au bébé. Quand il n’y a plus de lait en poudre, Hélène mâchait du rutabaga, l’horrible navet de la soupe, dont elle faisait une bouillie qu’elle mettait dans le bec de son bébé. Cela semble incroyable, mais cette histoire a duré 6 mois.

Six mois après, nous étions libérés. Le bébé a tenu jusqu’à la Libération.

Pour l’habiller, on n’avait rien ! Nous avons toutes donné un bout de chiffon…, qui sa poche, qui sa ceinture, qui l’ourlet de sa blouse, etc. ! On l’a attaché comme on a pu. On l’a attaché sur la poitrine de sa mère qui avait une poitrine si maigre que le bébé ne se voyait pas après avoir enfilé sa blouse par-dessus !  Elle allait travailler ainsi ! Le chef ne voyait pas qu’il y avait un bébé !

Le bébé n’a jamais pleuré. Jamais ! Pas même geint.

Au bout de six mois, la Libération est arrivée. On a défait tous les chiffons. Le bébé a crié. C’était là sa naissance. Nous l’avons ramené en France. Un tout petit truc de 6 mois minuscule !

                                                           ****** 

                                   Il y a quelques années, ma fille me dit : Maman ?

Si vous aviez eu des psychologues…, ça se serait mieux passé pour vous ! Je lui dis… Sûrement, mais il n’y en avait pas. Personne n’y aurait pensé, s’il y en avait eu. Mais tu me donnes une bonne idée !

« On va faire une conférence là-dessus »  J’ai organisé une conférence sur le thème : Et s’il y avait eu des psys en 1945 à notre retour du camp.., comment cela se serait-il passé ?  J’ai eu beaucoup de monde. Des Anciens, des survivants, des curieux et puis beaucoup de psychologues – psychiatres et psychothérapeutes. Très intéressant, chacun avait son idée. C’était très bien.

Puis il y a une femme qui est arrivée et qui a dit : Moi, j’habite Marseille. Je suis médecin psychiatre :

Cependant et avant de faire ma communication : « j’ai quelque chose à donner à Francine Christophe » c’est-à-dire à moi ! Elle fouille dans sa poche…, puis en sort un morceau de chocolat !

                                  Elle me le donne et elle me le dit : « Je suis le Bébé » !

                                                                            ****** 

Cette évocation strictement rapportée par Mme Francine CHRISTOPHE dans son intégralité m’a profondément bouleversé autant que fasciné, car elle représente une histoire de toute beauté et dans sa toute simplicité ! Elle nous émeut toutes et tous et combien de faits semblables et aussi captivants pourraient nourrir de nombreux faits d’humanité et de solidarité durant ces atroces tragédies de guerre ! A cette fin, cette traduction démontre combien leur engagement était grand au cœur de ces dames solidaires et généreuses, puis combien elles ont pu sauver de vies de leurs congénères !

Dans un esprit tout à fait comparable, il me faut associer leurs camarades masculins qui payèrent de leur sang le sauvetage  d’innombrables vies humaines, et ont su si merveilleusement s’engager dans des actions comparables pour sauver leurs compatriotes avec la même fougue, les mêmes ruses et les semblables réussites dans ces abjects et odieux camps de la mort !

                                   Bernard MOREL : Un passionné par l’histoire réelle et authentique.

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