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LES PUBLICATIONS DE BERNARD MOREL

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LES PUBLICATIONS DE BERNARD MOREL
2 février 2023

La nouvelle promotion de Bernard MOREL dans l'ordre des Commandeurs des Palmes Académiques au 1er janvier 2023

                         COMMANDEUR dans l'Ordre des PALMES ACADEMIQUES

                                                          ****** 

      A peine ai-je gouté au bonheur d'être promu comme Commandeur dans l'Ordre des Palmes Académiques au 1er janvier 2023 et d'en avoir relaté la première mouture afin d'en tenir informés toute ma famille et mes meilleurs amis..., qu'une malheureuse erreur de frappe me fut fatale et m'a détruit tout son contenu ? J'en suis profondément affecté et j'en demande pardon auprès de ceux et celles qui s'en étaient déjà alertés. Je vais m'efforcer de réparer ma culpabilité au plus vite et le mieux possible.

     Alors que des problèmes de santé surgissaient en fin d'année 2022 et la nouvelle de 2023, qu'une bonne information, autant inattendue que fortuite, me faisait part de mon élévation au grade de "Commandeur dans l'Ordre des Palmes Académiques au 1er janvier 2023". C'est vrai que j'en avais été pressenti deux ans et demi auparavant, mais que les formalités de l'époque en refusaient la nomination. Cette année, le Préfet de Normandie M. Pierre-André DURAND renouvelait sa proposition à mon égard et celle de mon ami Jean Pierre Dossier, Président de L'AMOPA de la Seine Maritime, écarté également et, tous deux  revoyaient leurs propositions agréées pour être élevées au Grade de Commandeur de la catégorie.

      Il faut rappeler que cet Ordre est l'un des plus anciens et qu'il fut créé par Napoléon 1er en 1808. Près de 150 ans ont passé et un nouveau décret du 4 octobre 1955 signé par le Président de la République M. René COTY instituant l'Ordre des Palmes Académiques. Il est constitué de trois grades distincts : Chevalier - Officier - Commandeur. Tout promu doit séjourner de cinq à sept ans, voire plus dans un grade avant de prétendre être nommé dans le supérieur.

      Un autre décret plus récent du 29 août 2018 annonce que les possibilités de nominations dans l'Ordre des Palmes Académiques sont abaissées de 45% au total.

       La nouvelle répartition annuelle devient :

        Commandeurs  :  280

       Officiers          : 1523                                               

       Chevaliers       : 4547                                                                                                         médaille commandeur palmes académiques sur amopa.asso.fr

 

Médaille de Commandeur des Palmes Académiques

      Ainsi, il est à constater que le nombre à presque fondu de moitié et que les chances d'être nommé s'amenuisent considérablement .  

      Par ailleurs et afin de mieux informer mes lecteurs, en me référant aux nombreux messages de sympathie qui me sont parvenus par des personnalités de tous horizons, j'en ai déduit que ce qu'ils avaient retenus en priorité..., que cette promotion reposait avant tout sur tous mes engagements reconnus au service de l'Education nationale durant toute ma carrière, puis pendant toute ma retraite. D'autres précisaient mon attachement à cette belle jeunesse que j'ai servi avec dévouement et mérite. Des variantes ou des précisions dans leurs écrits mais qui complétaient remarquablement leurs intentions premières et qui rendaient très agréables leurs chaleureux propos !

      Dans le prolongement de cette heureuse finalité, je ne vais pas faire la fine bouche mais il me faut cependant m'attarder sur mon interrogation légitime d'avoir été nommé si tardivement et la recherche de ce pourquoi ?

      Ma riche carrière, synthétiquement, peut se décomposer de la façon suivante avec un parcours extraordinaire aux multiples évolutions ! Mes 19 premières années se déroulent au C.P.A., puis C.E.T. de Neufmesnil - Offranville  en exerçant les fonctions d'enseignant durant huit ans à créer la section de Mécanique de Réparation de Machinisme agricole et présenter huit promotions avec un taux de réussite de 83,70 %. Ensuite, j'accède au poste de Professeur Technique Chef de Travaux (P.T.C.T.) pour raser les vieux locaux en bois et assurer la reconstruction de cet Etablissement. Cette restructuration et l'expansion de 139 élèves en 1964 à 620 lors de mon départ en 1975 m'ont mobilisé durablement. A l'arrivée de M.Jean Dasnias à la rentrée 1964,  je suis devenu son premier adjoint et avons fait une équipe des plus audacieuse et sans le moindre problèmes. Onze années au service de cette construction qui en a fait un Etablissement modèle et le dixième de France sur le plan de ma Mécanique agricole.     

       A présent pour la rentrée 1975, ma candidature à la direction est acceptée et je pars, certes avec regrets, pour prendre celle du C.E.T. Commercial du Tréport. Un Bel Etablissement avec un internat filles, créé voici 4 ans, mais ou tout est à structurer. J'en ferai un modèle de qualité exceptionnel reconnu par toutes les hautes autorités et dont plusieurs Recteurs - Inspecteurs Académiques - tous les personnalités régionales et familles etc. J'y vivrai très agréablement et en excellente harmonie avec tous mes Personnels durant quinze années. Dès ma deuxième année, en 1976, au cours de mes grandes vacances, j'ai l'agréable découverte un matin d'août de me voir nommé en qualité de Chevalier dans l'Ordre des Palmes Académiques. Je perçois la nouvelle avec beaucoup d'émotion. Je ne connais rien à cette démarche préalable et je ne sais pas qui a pu proposer ma candidature, mais je m'attarde à penser que c'est mon ami Jean Dasnias. Une très belle et chaleureuse cérémonie de départ m'avait été organisée, mais rien n'avait filtré concernant l'éventuelle décoration. J'ai alors 43 ans et je me sens bien jeune pour recevoir cette belle distinction ! Une discrète célébration car mon personnel est assez jeune et ne connaît rien à ce genre de manifestation !

     

 

      

 

 

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6 novembre 2022

LE 90ème ANNIVERSAIRE BERNARD MOREL

                                                UNE MANIFESTATION FESTIVE EN HONNEUR

                                                  AU NOUVEAU NONAGENAIRE BERNARD  !

         Depuis hier 05 novembre 2022 et avec trois semaines en avance, nous nous sommes enrichis d'une remarquable réunion festive pour célébrer mon entrée dans le monde des nonagénaires ! Les raisons de cette avancée s'expliquent par des invités venant de très loin..., de milieux enseignants et le choix de la date s'est défini, prioritairement, en fonction des vacances de la Toussaint ! Plus de quarante invités avaient répondu avec empressement à la petite réunion festive organisée à Dieppe en ce début novembre ! Aujourd'hui, dimanche 06 novembre, l'on peut attester que ce fut un véritable succès sur le plan gastronomique, mais doublé d'une exceptionnelle ambiance au travers de laquelle la totalité des convives..., petits et grands , n'ont fait que s'en réjouir, se distraire et échanger très gentiment et amicalement.

                                       

                                     Le couple Colette et Bernard vers la quarantaine

       Outre les chaleureux échanges qui s'établissaient entre voisins de proximité à table, l'invité d'Honneur se faisait un devoir d'aller rendre visite à cette remarquable table dressée tout en longueur. Bernard échangeait quelques courts instants avec chaque partie de l'assistance et cela s'est répété tout au long de l'après-midi. Néanmoins, un break était prévu peu avant le dessert afin d'évoquer le parcours d'une vie qualifiée de "Simple, mais aussi très Riche et Réussie " A cette fin, c'est M. Bernard BON, ex Secrétaire Général de la Sous - Préfecture de DIEPPE durant toute sa carrière, qui fut invité et chargé d'en faire toute son apologie ! Etant parfaitement habitué à ce genre d'intervention pour l'avoir exercé durant de longues années, l'interventionniste invitait l'autre Bernard à venir le rejoindre face aux quarante invités..., tous très attentionnés aux propos qu'il allait traduire !  En voici l'intégralité de son message qui retrace la simple vie du futur nonagénaire prochain !

                      L'apologie intrinsèque de M. Bernard BON ainsi relatée  :                                                              "90ème anniversaire de Bernard MOREL"

 Nous voici tous réunis une nouvelle fois autour de Bernard, famille, amis, pour célébrer son tout proche anniversaire, où notre ami Bernard sera soumis à l'épreuve de souffler ses 90 bougies.

" 90 années d'une simple vie " !

Oui mais quelle vie, pleine de richesses, de beauté, de grandeur et en même temps de simplicité et d'humanisme. Une simple vie ? Surtout une vie exceptionnelle qui continue de s'enrichir jour après jour.

Une vie réussie dans la diversité de ses aspects

Le Cauchois, l'élève, le diplômé, le militaire, le professionnel de l'Education nationale, le mari et le père de famille, l'artiste, écrivain ou chef de chorale, le sportif, le citoyen engagé, l'internaute et l'ami.

Reprenons brièvement chacun de ses points :

      

                 La maison natale du lieudit Le RONCHAY à LUNERAY restaurée par mes soins

Bernard tu es né cauchois le lundi 28 novembre 1932 à 19h15 dans la maison du Ronchay, un lieudit de Luneray. Cette naissance s'est produite quelques heures avant celle de M. Jacques CHIRAC. Une jeunesse heureuse dans un paisible bourg rural où le jeune Bernard Morel s'épanouit dans un milieu familial où il apprend les valeurs importantes de la vie, l'affection, le travail, le dur travail manuel physique mais aussi le goût d'apprendre. La ruralité conditionnera aussi notre cauchois, car le cauchois à les pieds sur terre, dans la terre où il s'enracine et croît.

L'ELEVE

L'élève sera studieux à l'école des garçons de Luneray. Je ne disserte pas davantage : vous avez tous lu ce récit.

 Viendront les premiers diplômes comme le Certificat d'Etudes obtenu avec mention ou encore les CAP d'ajusteur et de tourneur. La découverte du monde du Travail.

LE MILITAIRE appelé, brillamment reçu au concours de sous-officier de l'Armée de l'Air, avec le grade de sergent et vite repéré par son général.

LE PROFESSIONNEL de l'Education nationale : Une fois le service militaire achevé, tu continues avec acharnement la préparation des concours et tu commences une belle carrière dans L'ENSEIGNEMENT, gravissant, grâce à ton travail acharné et les succès aux concours, tous les niveaux avec les grades et fonctions de professeur technique..., jusqu'au summum celle de Proviseur... agrégé !

MAIS AUSSI :

La vie familiale : LE MARI de Colette avec laquelle tu as fêtées les Noces de Diamant le 5 août 2017, signe d'une vie familiale aussi épanouie que ta vie professionnelle.

                                     Bernard heureux près des siens et de sa famille !

LE PERE DE FAMILLE qui élèvera avec Colette, ses enfants et les conduira à la réussite dans le respect de l'éthique, du travail bien fait et du sens du devoir.        

              

             Nos trois filles et nos deux petits-fils Renault : Baptiste l'ainé et Pierre le second                                                                                               

LE TALENT :                                                                                                                                                          L'exemplaire réussite sociale -  Celle d'un artiste aux diverses facettes !

Plat d'entrée Bernard  

                                    Bernard se passionnant pour des préparations culinaires

AUTEUR ECRIVAIN talentueux, une oeuvre couronnée par le prix "La REINTY" du meilleur roman 2001 de l'Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Rouen. - Une seconde décoration en 2009 avec les Félicitations du Jury par la même Académie.

CHEF de la Chorale Albert JEAN de Luneray  devant vingt cinq choristes durant onze années et le créateur.                 Activités culturelles au Tréport avec l'Université Populaire dont de nombreuses années comme Vice-Président.             Activités culinaires : Je vous renvoie à son blog des Publications de  Bernard Morel.

     

                  Une partie de la chorale lors d'un récital dans le Temple de LUNERAY

L'INTERNAUTE : Là encore, qui ne connaît pas les Publications précitées ?

LE SPORTIF : je me réfère aux récents articles de presse avec l'U.S.LUNERAY. Bernard, par sa vision du jeu et sa technique, était l'épouvantail des équipes adverses. A récemment été sacré le Doyen des Joueurs de Football, lors de la brillante cérémonie du Centenaire de l'U.S. LUNERAY 1921- 2022  organisée par M. Dany LEJEUNE.

       

       Bernard en haut à droite : Capitaine de l'U.S.L. gagnant la Coupe des Informations Dieppoises

Mais encore ...,*

Le CITOYEN ENGAGE :  durant de nombreuses années, en qualité :                        

-  de Délégué de l'administration préfectorale au sein de la commission de révision des listes électorales de Dieppe.       - de Délégué  de la commission de contrôle des bureaux de vote lors des élections.                                                           - Mais aussi le devoir de mémoire à travers " Le Souvenir Français "

Ainsi que d'exemples où je n'ai que survolé quelques points forts de cette simple vie dont beaucoup de pages restent à écrire pour les années à venir.

Bernard est certes un homme simple et modeste, mais il peut être fier de ses multiples et exceptionnels talents ! C'est un honnête homme au sens classique de l'expression. Bernard aime les autres, sa famille évidemment, ses nombreux élèves, ses fidèles AMIS et tout Etre humain en général. Il aime le service des autres, de la collectivité, le bien commun. Toujours aimable et souriant. Tu es un homme attachant. Travailleur acharné, ayant le sens du travail bien fait et le sens du devoir. Pour citer notre auteur et héros du jour dans l'une de ses maximes personnelles : " Le travail et l'ambition sont les gages de la réussite "

C'est pourquoi la République n'est pas restée indifférente devant de tels états de service et de telles qualités.

Dès 1976, Bernard est nommé Chevalier des Palmes académiques, l'une des plus anciennes décorations françaises, avant d'être promu Officier en 1983.

Le couronnement viendra en 2004 avec la nomination au grade de Chevalier de l'Ordre National du Mérite, notre second ordre national, ordre contingenté, créé par le Général de Gaulle le 03 décembre 1963 et qui ne compte que moins de 200.000 membres pour la France entière. Bernard, tu figures parmi les 200.000 meilleurs citoyens.

      

      Bernard venant de recevoir la Médaille de L'Ordre National du Mérite par  M. Michel de FALCO

 Voici brossé à très grands traits le tableau de ces 90 premières années d'une extraordinaire simple vie. Il m'était impossible d'être exhaustif !

C'est pourquoi très cher Bernard, au nom de tous les Amis, et avec quelques jours d'avance, nous te souhaitons un très bel Anniversaire et nous te souhaitons d'écrire encore beaucoup de ces simples pages avec Colette à tes côtés.      Colette et Bernard nous vous aimons ! "

     Ainsi s'achève le brillant plaidoyer de mon bon ami Bernard BON, durant laquelle toute l'assistance studieuse et attentive à pu percevoir, écouter et enregistrer la sublime qualité de son intervention ! A ses côtés et dans une écoute comparable, je revoyais le temps d'un espace de vie, mes adorables et inégalables Parents, tous ceux et celles qui me sont restés Chers, au sens noble du terme et le défilé des 90 ans de ma riche et passionnée existence ! Tout cela me revenait en mémoire et je me réjouis encore d'avoir eu la force de résister à cette fâcheuse tentation de l'émotion par l'absence des pleurs ! Quant à l'attitude de tous les invités, elle fut des plus exemplaire par leurs écoutes attentionnées et en sanctionnant assurément l'auteur du remarquable message à mon encontre. Afin d'en témoigner leurs réels sentiments c'est par de vifs et tonitruants applaudisements qu'ils voulaient traduire toute leur chaleureuse satisfaction ! Des moments qui resteront dans les mémoires pour très longtemps !

       Il me serait encore facile de conclure sur ce point qui restera marqué pour plusieurs générations ; mais je prendrai encore un peu de plaisir à le compléter par des annotations qui confirmeront quelques petites révélations toutes amicales. A vous retrouver très prochainement !

      A nouveau, je désire conclure sur cette très belle cérémonie de ce 05 novembre 2022 qui restera précieuse pour celles et ceux qui l'ont vécue intensément, en y apportant juste quelques brefs compléments qui me paraissent peut-être parfaire quelques données : Ils sont d'ailleurs extraits, pour partie, de ma dernière Nouvelle écrite  !  

               MA PASSION POUR LES ÉCRITURES ENFIN RÉCOMPENSÉE !

                                                                    ******                                                                                                               L'évocation de cette dernière partie et relative au besoin de livrer ou traduire mes sentiments, à quiconque veut les lire ou les entendre…, pourrait reposer sur cette élogieuse maxime, superbement rédigée et exprimée par mon ami Claude Balandrade :

               Chers Amis,                " Merci Bernard pour tes superbes messages !                                                                                 A la richesse de l'écrivain                                                        tu ajoutes la sensibilité du poète,                                                                                               la passion du mélomane                                                                        et toutes les facettes d'un remarquable humaniste ! "                                                                                                            Claude
                            
                                                                                                                                                                                            Des annotations et expressions formulées par notre Président de l'U.P. Claude BALANDRADE lors de ma décoration et remise des Insignes de l'ORDRE NATIONAL DU MERITE le 03 juin 2005 par le Président Michel de Falco et plus de 80 invités. Des propos exprimés dans la Salle de la Mairie de Luneray devant le public, ils m'ont particulièrement touché, comme beaucoup d'autres personnes. Aussi, ils corroborent parfaitement d'autres messages venus en divers endroits de Normandie et d'ailleurs ! Cela m'affectionne profondément et je lui en suis gré!                                                                                                  Bernard MOREL  

         Assurément, j'ai toujours ressenti beaucoup de plaisir à correspondre ou m'exprimer  et notamment par le biais de l'écriture ! Ainsi, dès ma mise à la retraite et au-delà de mes passions pour la Culture et les Voyages à travers le monde, j'ai pris de l'intérêt pour les écritures. Il est certain que beaucoup de centres d'intérêt se sont révélés, mais depuis longtemps je caressais d'écrire sérieusement sur mon village natal de Luneray. Ainsi, j'ai pris un rendez-vous avec les Ets Bertout pour négocier une approche de publication et qui se soldera par la première vente d'un très bel ouvrage intitulé : "Luneray…, berceau de mon Enfance où l'histoire de chacun !"  Incontestablement, sa sortie connaît un vif succès et m'encourage à poursuivre dans cette aventure durant plus d'une vingtaine d'années. Je m'investis aussi dans des séances de dédicaces régulières, à travers le département de la Seine Maritime et ses limitrophes et j'en ressors chaque fois avec des encouragements de qualité !                

         Aussi, cette passion, associée à une détermination des plus tenaces va me conduire, petit à petit, à la création de sept ouvrages littéraires conséquents, deux romans primés par l'Académie des Sciences – Belles Lettres et Arts de ROUEN et d'un recueil de qualité intitulé : Recueil de Poèmes et Chansons de Bernard MOREL !

         Ainsi et au total, je me suis bien attardé à consigner sur le papier tout ce que je ressentais au retour de tous ces fabuleux voyages en précisant, avec parcimonie, ce qui nous avait davantage attiré ou plus radicalement plu ou emballé ! Il va de soi que je prenais, certes, de nécessaires notes lorsqu'elles s'avéraient importantes pour en traduire l'authenticité la plus correcte lorsque je me retrouvais devant ma feuille vierge. Dans le même esprit et avec la même conscience, je ramenais de la documentation de qualité afin d'étoffer certains articles et de m'y référer lorsqu'ils apparaissaient utiles et nécessaires. Bref, l'écriture repose aussi sur toutes ces exigences pour la mener à bien, voire la réussir !

****** 

Un récapitulatif des sept ouvrages littéraires + deux romans + un recueil : soit les créations de dix Compositions conséquentes ! Elles se sont trouvées complétées par d'autres écrits pour des articles spécifiques, des correspondances de toute nature…, ou encore d'abondantes écritures au titre de " Nouvelles – etc !                          

    Aux Editions Bertout : " La Mémoire Normande " – LUNERAY.                            

1er       : LUNERAY…, Berceau de mon enfance où l'histoire de chacun.  1998.                                                       2ème   : L'Étrange destinée" qui a reçu le Prix "La Reinty"  du Meilleur roman 2001!                                             3ème    : BRACHY, Cent ans d'histoire sur l'élégante cité – 2003                                                                                     4ème   : Paysage champêtre et vie d'autrefois en Normandie – 2003                                                                            5ème   : La fabuleuse épopée : de Neufmesnil …au lycée  JEAN-ROSTAND – 2004

   Aux Editions Leromb : DIEPPE

6ème    : Cinquante ans de compositions : " Poèmes et Chansons " – Mai 2005   

   Aux Editions Edilivre APARIS     

7ème  :  Le Triomphe de la Vérité  - Roman 2009Félicitations du Jury                                                                         8ème  :  Une simple vie :  Tome 1  - La laborieuse et riche jeunesse –                     Février 2012                                     9ème  :  Une simple vie : Tome  2  - L'exemplaire réussite sociale et familiale –     Mars    2013                                   10ème  :  Une simple vie : Tome  3  - L'irrésistible ascension professionnelle -         Avril    2014                                                                            

******  

         En prenant beaucoup de plaisir à restituer leurs présentations et éventuellement, les récompenses obtenues devant de nombreux publics, telles qu'elles sont inscrites au début de chaque ouvrage, je ne peux m'empêcher de revoir les nombres d'heures incalculables que j'ai du leur consacrer ! En effet, et avant d'en assurer leurs compositions et réalisations chez un éditeur, il faut que son thème soit retenu et sa qualité littéraire ! Chacun possède un Comité de lecture qui s'attarde à disséquer, et l'analyser minutieusement afin de décider, en dernier lieu…, de son édition ou non ! Auparavant, un long travail de traitement de textes s'est avéré nécessaire pour le présenter sous sa meilleure forme, à tous les points de vue.

         En conséquence et en référence à toutes ses éditions – parutions, il est vrai que j'ai du me prêter à toutes ces exigences demandées par les Editeurs. Quant à mes séances de dédicaces, en solitaire ou lors de réunions communes avec d'autres collègues…, elles m'ont permis de les partager avec des écrivains de renom et d'échanger admirablement et beaucoup avec eux ! Assurément, ce sont des étapes de ma vie qui m'ont profondément marquées et qui resteront ancrées en moi et demeureront indélébiles.

        Au titre relationnel et alors que j'ai cotoyé de nombreux personnages écrivains et Editeurs, je suis profondément attristé car  mon premier éditeur Gérard Bertout vient de nous quitter et son inhumation avait lieu ce matin 05/11/2022 en l'église d'Avremesnil. De même, j'ai été affecté par le décès du remarquable écrivain Philippe Alexandre, très connu au plan national ou j'avais déjeuné près de lui et échangé longuement lors d'une séance de dédicaces à EU.

        Alors que la petite cérémonie commémorant "mes 90 ans d'intense activité" au milieu de tous ceux et celles que j'affectionne, elle se profile aujourd'hui avec beaucoup de joie ! Cependant, elle est aussi le prélude à mettre bientôt fin à une vie qui fut riche, généreuse et remplie d'immenses bonheurs  !                                                                                                                                                                                                                                                        Bernard MOREL                                                                                                                  Ecrivain retraité                                                           

      

           CHRONOLOGIE DE TOUTES LES DISTINCTIONS OBTENUES !

                                                                     ******    

Obtention  de l'Ordre National du MÉRITE = Chevalier le 15 décembre 2004

Obtention de l'Ordre des Palmes Académiques = Chevalier le 24 août 1976

Obtention de l'Ordre des Palmes Académiques = Officier le 21 juillet 1983

Médaille de Citoyen d'Honneur de la Ville du TREPORT = Juin1990

Prix " La REINTY " Meilleur Roman pour L'ÉTRANGE DESTINÉE Décembre 2001

Prix " Félicitations du Jury " pour mon roman : Le Triomphe de la Vérité = 2009

Doyen d'Honneur au titre des Joueurs de Football de l'U.S. LUNERAY :11 Juin 2022.lors de la belle cérémonie du Centenaire de la Création de l'U.S.L. = 1921 -2022  organisée remarquablement par M. Dany LEJEUNE. 

"LE DISTRICT DE SEINE MARITIME HONORE    MR MOREL Bernard POUR SON ENGAGEMENT A L'U.S. LUNERAY "                     

     Remise d'une belle photo de mon Père Henri MOREL, en superbe footballeur, parmi l'Equipe créatrice et de son beau-frère Henri Le DORRÉ ! Toute cette superbe journée commémorative de très haute tenue..., m'a énormément plu et séduit, comme mon épouse Colette enthousiasmée !

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        Au niveau de quelques brefs compléments d'information, il est vrai que mon active vie, ma ténacité dans mes engagements ou encore le plaisir d'approcher et d'échanger avec des notabilités m'a aussi permis de connaître des personnalités de renom et d'en retenir de précieux moments et souvenirs. Au nombre de ceux et celles qui me reviennent en mémoire et sans distinction d'ordre ou de préférence, je dirai que j'ai pris beaucoup de satisfactions à m'entretenir avec ces brillants personnages :

        Toutefois et en premier c'est incontestablement avec l'Abbé PIERRE durant plus d'une 1/2 heure à Esteville - Seine Mme ! Nous étions en compagnie d'un Moine américain le Père ALBERT, très proche de mon bon Ami Paul HEALY, pour lui faire découvrir la Normandie, lorsque m'est venue l'idée de lui présenter notre héros national le célèbre Abbé PIERRE, du même ordre que le sien. Durant  ces 30 - 35 minutes, ce fut une rencontre des plus belles à laquelle nous avons assisté et qui s'est achevée avec leurs bénédictions personnelles ! Un très grand moment de notre histoire personnelle et familiale !                                                   
       En second et lors d'une remise d'une décoration des Palmes académiques à M. Godde et sur l'invitation du récipiendaire, ce sera la Comtesse de Paris Isabelle d'Orléans Bragance, pendant deux bonnes heures, dont une heure à occuper mon propre bureau. Une Grande Dame exceptionnelle, de qualité et d'une extrême gentillesse ! 

        En troisième, c'est le célèbre généticien Albert JACQUARD connu et adulé..., pour une chance inouie à laquelle j'ai été sollicité par le Président Balandrade de l'U.P. des trois villes soeurs pour aller le chercher près du Havre. Cela m'a donné huit heures de contact permanent avec cet homme réservé, certes, mais d'une grande culture et durant lesquelles j'ai pu échanger pleinement. Avec Colette, nous gardons un souvenir impérissable de cette mémorable et talentueuse journée.        

        Ensuite, je ne citerai que quelques personnalités, tous horizons connus : L'un des écrivains qui m'a séduit avec son livre Sciences et bonheur des hommes : Louis LEPRINCE - RINGUET. Sur le plan médical, quelques précieuses minutes avec le Professeur en chirurgie cardiaque Christian CABROL à EU. Dans le cadre de l'U.P., deux bonnes heures avec le Médecin - Biologiste Alain BOMBARD à EU.  Au niveau des champions cyclistes, les frères Louison et Jean BOBET à Lisieux.  Il y en a encore davantage, mais je me limiterai à terminer sur quelques hommes politiques très connus, dont...,
Mrs. Jacques CHIRAC - Laurent FABIUS et Jean LECANUET. De ces rencontres, elles m'auront permis d'appréhender leurs contacts, leurs échanges, leurs qualités d'écoute et d'une manière générale leur côté cultivé, plaisant et bien agréable.             

          Dans cette rubrique particulière, il me faudrait revenir sur un homme qui m'a profondément marqué également et qui s'appelait le Colonel de LAGABBE. C'était un homme de très haute qualité culturelle et plein de mansuétude à mon égard. Cet officier supérieur était le Chef de Bataillon dans la Base aérienne de Villacoublay et je me suis vu affecté comme son chauffeur durant quinze mois. Quinze mois de véritable bonheur et dont je prenais plaisir à évoquer cette fabuleuse expérience. Récemment,  un sympathique internaute Philippe Berthelot me relançait sur ce mémorable passé en m'apportant de superbes documents sur son glorieux passé de Chef pilote sur un bombardier durant la dernière Guerre et cela nous a permis de constater combien l'homme était pétri de qualités profondes ! Il m'a également transmis un photographie, plus jeune, mais je l'ai parfaitement reconnu, meme si les traits avaient un peu vieillis. Je garde un souvenir impérissable de cet homme d'exception qui m'a beaucoup enrichi !

         A présent, l'heure pourrait me paraitre venue de conclure, bien que je prendrais encore beaucoup de plaisir à épiloguer des heures et des heures sur diverses actions de ma vie, tant elles m'ont procuré d'immenses joies au cours de leurs créations.  En voici la restitution de quelques rares qui m'ont passionnées à les créer ou composer :

                 SOUVENIRS NOSTALGIQUES DE LA BELLE CAMPAGNE NORMANDE

                                                  AU COURS DES ANNÉES 1930 - 1950

                     

                     Très agréable réveil matin au chant du coq – le monde agricole part au travail -

           UN DESCRIPTIF TEL QUE NOUS L’AVONS CONNU COLETTE ET BERNARD

                     DURANT NOTRE DIFFICILE MAIS TRÈS BELLE PRIME JEUNESSE !

-            De très belles saisons bien marquées :

-            Un très joli printemps ensoleillé où toute la nature reverdissait et une douce météo !

-            Un magnifique été très enchanteur et chaleureux où il faisait bon se reposer dehors !

-            Un automne aux jolis coloris multicolores avec des journées ternes ou bien pluvieuses !

-            Un hiver enneigé très attendu, avec des rigueurs météorologiques (voire-20°) et la douceur des chaumières devant le bon feu de la cheminée qui trônait toujours dans la cuisine !

-           Le pittoresque paysage variable, au cours des saisons, dans la superbe campagne normande :

-            Un ciel immuable de bleu azur du matin au soir, alternant parfois avec de violents orages, des gelées réfrigérantes matinales, de cieux gris ou nuageux selon l’époque !

-            La saison des moissons avec des engins mécaniques et la traction animale, puis l’élévation de meules dans la plaine (céréales- lin-  ou des silos pour betteraves) !

-            Les charrettes – chariots – banneaux - tombereaux - aux roues cerclées en fer.

-            Les routes empierrées et chemins caillouteux. Seules les voies desservant les  départementales  étaient revêtues d’un léger goudronnage-macadam !

-            Les vergers qui contenaient des pommiers à cidre (la boisson en usage en Normandie)                                                  

-            Les jardins fleurissants qui accueillaient des beaux potagers aux multiples légumes !

-            De petites forêts parsemées aux environs nous permettaient de salutaires évasions !                                                                

-           De limpides rivières agrémentaient la campagne en la serpentant de méandres !                                      -

               Rétrospective communicative par Bernard MOREL – Janvier 2018

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                 Quelques Pensées - Citations personnelles à travers les Ages !

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La toute première :      " Notre raison d'Etre ne se justifie que par ceux qui nous ont précédés ! "                                                                                                                                    Bernard Morel

Les suivantes :            " Le travail et l'ambition sont les gages de la réussite "                                                                                                                                                                 Bernard Morel

                                    " La pugnacité et l'espérance sont source de victoire "                                                                                                                                                                             Bernard Morel

                                    " L'excellence et la beauté sont comme les agapes…,                                                                                          Plus on les savoure bien et plus elles nous épatent "                                                                                                                                                                             Bernard Morel                                                    Les deux dernières :    Les plus Grands auteurs d'entre nous, sont considérés comme des                                                                    "Immortels de valeur "                                                                                                                                                       Les plus humbles ou modestes…, ne le sont comme de petits imitateurs !                                                                                                                Bernard Morel

                                     Les distinctions…, quant elles surviennent,  n'arrivent comme les douleurs propres…,                                             toujours que lors de nos vieilleries    mais assurément à l'avantage de ces dernières  !                                                                        Bernard Morel

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        Très récemment et au hasard d'une lecture, j'ai eu l'agréable surprise de découvrir l'analyse linguistique du prénom "Bernard" par Madame Chantal Calatayud qui concluait ainsi :  "Bernard" subtil mélange d'idéalisme et d'ambition !                                                      

          Je ne sais si ces divers écrits traduisent l'essentiel de ma complexe personnalité, car il appartient à chacun, chacune, de s'en faire sa propre idée ; mais il est vrai que je me suis absolument passionné à en façonner son contenu !

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 Auparavant, je voudrais encore revenir quelques temps sur ce que furent mes trentes années de retraite très actives et bien occupées. D'une manière générale, chaque journée se trouvait bien organisée par tous ces lourdes journées captivées par l'écriture, les voyages ou les actions à vocation caritative et divers engagements.

      Toutefois et sur cette évocation que je vais m'efforcer de conclure sur mes levers très matinaux et toujours conformément à mon engagement pris voici déjà 26 années ! En effet, j'ai fait beaucoup de vélo sur route tout au long de ma vie, mais j'ai du me résigner à cesser cette activité sur route, qui me plaisair énormément, pour des problèmes de sérieuses douleurs aux deux genoux ! J'en ai référer à mon docteur et des spécialistes qui m'ont conseiller de ne plus exercer ce vélo sur route, voire d'essayer sur un vélo d'appartement.

      Cette tentative a eu lieu et ses conclusions se sont avérées payantes. Voici donc vingt six ans que je m'acquitte d'une heure de vélo d'appartement, chaque jour, à un rythme très convenable et avec le même plaisir que je ressentais sur route. Je note tous les kilométrages journaliers et les ai rapportés régulièrement sur mon blog. Aujourd'hui et ce sera ma dernière conclusion à des fins sportives où je vous révèle 183.075 km de vélo effectués à cette date du 08/11/2022 ! Comme quoi, le sport ou le vélo pratiqués avec détermination..., peuvent assurément nous maintenir en bonne forme physique, s'ils sont exercés, bien sûr avec de la ténacité, de la volonté et de la régularité !                                                                                       A bon entendeur...,  Salut !

                                                  

                                                           Un futur nonagénaire en herbe                                                                                                             Bernard  MOREL

 

                                                                                                                                                                                                                                                                                                 

 

 

19 juin 2022

MEMORANDUM SUR LE CENTENAIRE DE L'U.S.LUNERAY

 

BERNARD MOREL

                                                   

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PETIT MÉMORANDUM

SUR LES

COMMÉMORATIONS

DE LA NAISSANCE DU CLUB

 

AU  CENTENAIRE…

                                                                             DE L'UNION SPORTIVE DE LUNERAY

-        1921  -  2022 -

 

 

 

 

        

L'équipe représentative des années 1957 à 1959

  

EditionsLEROMB

 

         SUBLIME  COMMÉMORATION DU CENTENAIRE DE LA CRÉATION

            DE L'UNION SPORTIVE DE LUNERAY  DURANT  L'ANNÉE 1921

                                                              ******

        UNE MÉMORABLE RÉUSSITE CÉLÉBRÉE LE SAMEDI 11 JUIN 2022

                  ÉBLOUISSANTE – GLORIFIANTE – RÉCONFORTANTE !

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         A peine revenu de cette majestueuse célébration du samedi 11 juin 2022 consacrée à l'Union Sportive de Luneray sur le Stade des Ecuyers et dans ses magnifiques aménagements, sous la conduite émérite du précieux organisateur Dany LEJEUNE qui a consacré de nombreux mois de préparation pour obtenir un résultat global exemplaire et une satisfaction amplement méritée, je tiens à l'en féliciter pleinement, tans ses efforts furent assurément superbement récompensés.

         Au-delà, je souhaiterais associer la cinquantaine de bénévoles qui lui ont apporté leur aide précieuse dans l'organisation matérielle démentielle ainsi que les notables de la Commune de Luneray pour leur précieuse participation effective. Bref, de véritables "mordus" au service d'une noble cause dont la ville peut s'enorgueillir puisqu'elle a rayonné dans cette discipline du "Football" durant le siècle dernier et jusqu'à ce jour. D'ailleurs, ne vient-elle pas de se réjouir de sa toute dernière montée en Régional 1, où L'U.S.L. vient d'accéder brillamment à la première place au terme d'une année sportive magistrale et exemplaire ! A cette fin, ne faut-il pas féliciter tous ses valeureux équipiers, son dévoué Président, son excellent entraineur Arnaud et tous les passionnés dirigeants qui œuvrent, comme les précieux sponsors pour le rayonnement et le renom de cette équipe attractive centenaire !

         Cependant, j'ai une attentionnée et émouvante pensée pour tous ceux et celles qui ont œuvré durant le siècle écoulé pour lui assurer le suprême prestige reconnu au sein du département de la Seine Inférieure, puis de la Seine Maritime. J'accorderai une mention spéciale de reconnaissance à tous ces bénévoles désintéressés, qui l'ont bien servi et octroyé une place d'honneur parmi les plus grands clubs dans notre région. Au titre de ces valeureux et vaillants partenaires, je citerai tous les émérites Présidents assistés de tous leurs indispensables et méritants dirigeants, puis les nombreux talentueux joueurs qui lui ont conféré ce renom légendaire, tous les méritoires entraîneurs de talent, sans qui la qualité de leur prestation sur le terrain n'aurait jamais atteint ce qu'elle fut et appréciée par les très nombreux et fidèles spectateurs ! Enfin, tous les édiles de la Commune de Luneray qui se sont succédé ainsi que les divers partenaires sponsors qui sont intervenus tout au long de sa brillante histoire et qui lui ont assuré une réputation de tous les instants et reconnue par tout le monde. Par ailleurs, je confesserais toutes mes pla tes excuses pour ceux que j'aurais bien involontairement omis de citer ou de préciser, si d'aventure cela s'est produit !                                                                                                                                                                                                                                             - 1 -

         Quant au déroulement de l''organisation de la journée du centenaire…, elle-même se subdivisait en plusieurs "stades" d'intérêts et permettait de séduire tous les personnages, hommes et femmes, notables ou inconnus, connaisseurs ou moindres ! Chacun pouvait y trouver des éléments de curiosité ou de revoir des figures attachantes  connues. Bref, le programme très éclectique et un soleil radieux de circonstance permettaient de s'adonner, l'espace d'un bon moment, au plaisir que suscite la discipline sportive du "FOOTBALL" !

         Ainsi, il était loisible de déambuler autour du stade d'évolution et au travers de diverses installations et salles  pour y découvrir différents centres d'intérêts. Durant le parcours, le chemin nous permettait assurément des rencontres impromptues de lointaines connaissances et d'échanger agréablement durant quelques précieuses minutes. Au-delà; des matchs de football bien organisés par d'anciens joueurs, notamment des clubs du F.C.Dieppe et de l'U.S. Luneray, permettaient de s'attarder et de se distraire à les voir évoluer. De plaisantes rencontres…,  où la lenteur de leurs passes était perceptible !

         Par ailleurs, toute une remarquable salle d'exposition, savamment organisée de nombreuses planches de photographies… agrémentaient admirablement l'histoire du riche club de l'U.S. LUNERAY durant le siècle écoulé et jusqu'à nos jours ! Dans ce lieu de qualité récemment construit, tous les visiteurs s'attardaient à la recherche des joueurs plus ou moins célèbres qu'ils souhaitaient dévisager et les faire renaître durant quelques instants. Des commentaires jasaient ci et là sur l'événement de l'époque et chacun y allait de qu'il avait vécu ! Bref, tout le monde prenait beaucoup de plaisir à dévisager cette magistrale exposition superbement conçue, décennie par décennie, et avec beaucoup de soin et d'intérêt ! Si les photos se faisaient plus rares lors de la naissance du Club de L'U.S.LUNERAY en 1921, de nombreuses planches de photos couleurs apparaissaient en nombre vers les années 1980 et jusqu'à nos jours. Par ailleurs, le public pouvait encore s'attarder à disséquer les maillots authentiques portés par les joueurs des années cinquante aux années deux milles et prêtés par eux ! Bref, un moment de distraction qui semble avoir bien passionné le nombreux public qui s'est attardé longuement dans cette séduisante salle d'exposition et qui retraçait magnifiquement l'histoire de ce prestigieux club des années 1921à 2022.

         Déjà l'heure avançait et la fatigue se faisait sentir parmi les plus âgés d'entre eux. D'autres restaient en attente de découvrir la suite et notamment par la découverte de la dégustation d'un appréciable Buffet froid, savamment préparé par un traiteur de très haute qualité. Le déroulement s'effectuait dans le gymnase superbement aménagé et propice à de nombreuses et très agréables rencontres, voire surprises !

         En effet, plus de 330 personnes avaient répondues à l'invitation de l'organisateur Dany Lejeune et, en constituaient l'essentiel du vaste groupe ! La majorité était constituée de nombreux anciens joueurs accompagnés de leur famille, auxquels s'ajoutaient les organisateurs, les personnalités et les personnels de service. A nouveau, tout avait été conçu pour que ce Buffet froid soit placé sous le signe de la totale réussite et il le fut !

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                  UN RESPLANDISSANT BUFFET FROID TRES APPRÉCIÉ !

        RECONNAISSANCE ET GRATITUDE AUX ÉMÉRITES JOUEURS !                                                                                                                                                                                                                                                                      ******

         Dans une dernière intention et afin de prolonger très agréablement cette soirée et  la conclure magistralement, plusieurs surprises étaient réservées au grand Public et allaient en émouvoir d'autres…, dont moi-même qui n'en n'avait pas été averti et qui en comprend désormais les raisons !

         Cependant et avant l'ouverture officielle des agapes, le public se trouvait soumis à quelques discours de circonstance, communément usités lors de semblables événements :  Au nombre de ceux-ci et par chronologie, chacun y allait de sa plus belle expression pour retracer la sublime histoire de ce légendaire club de l'U.S.LUNERAY :       

M. Frédéric VAILLANT, Président en exercice de l'U.S.L.                                                                             M. Guy AUGER,  Maire de LUNERAY                                                                                                        M. Vincent RENOULT, Conseiller départemental                                                                                         M  Martial HAUGUEL, ancien : Président – Joueur – Maire                                                                             M. Jean François BLOC, Conseiller régional.                                                                                          Etait excusé pour raison de santé M. Patrice GILLÉ, Maire de Saint-Vaast du Val.

     Dès lors, un superbe Buffet Froid, précédé d'un petit apéritif de qualité, nous étaient assurés sur huit longues tables bien dressées et recevant chacune quarante couverts. Parfaitement alignées, elles soulignaient l'énorme soin consenti par les organisateurs pour mettre en évidence l'exception de ce CENTENAIRE de l'U.S. LUNERAY. Le déroulement prévu par l'inégalable organisateur Dany Lejeune en sera semblable et les 350 convives en seront tous privilégiés !

         Avant que ne commence le buffet et afin d'informer tous les présents, Dany m'a demandé de me lever pour me présenter comme le Doyen des Joueurs de cette Assemblée et qu'à ce titre nous devions le respecter pleinement.

         LE REPAS DU SOIR TRÈS APPRÉCIÉ : Bientôt, tout se mettait en route et la dégustation d'un super dîner allait satisfaire savoureusement tous les palais de cette communauté qui se réjouissait d'être encore favorisée. Les frères CIRASSE, Maîtres – traiteurs exceptionnels, avaient tenu compte de la représentativité des fins convives connaisseurs, pour leur concocter  un menu de très haute qualité qui ne pouvait que séduire l'ensemble. Tour à tour, chaque table numérotée accédait à l'une des trois tables alimentées en divers produits et copieusement bien garnie et se servait. Tous les successifs déroulements se sont effectués de façon magistrale et exemplaire. Chacun pouvait assortir son menu de sa boisson préférée et payante ! De l'eau plate était offerte et comblait les plus sobres. Enfin, du bon fromage de Normandie puis un magnifique gâteau assorti d'un ballon et d'un soulier de footballeur, en chocolat, parachevaient le succulent repas. Un super café corroborait le tout à une heure bien avancée du matin…, à la totale satisfaction de l'assistance comblée !                                                                                                                                                                                                                                                                                                           -  3  -

         LES MULTIPLES GRATITUDES AU COURS DU DÎNER : Si ce merveilleux repas était conçu pour satisfaire le maximum de papilles, il était aussi et surtout le prétexte à récompenser un grand nombre d'assistants présents et joueurs méritants et réputés ! En effet, cette brillante célébration du Centenaire de l'Union Sportive de Luneray, s'inscrivait dans l'esprit de l'organisateur, pour récompenser une partie des principaux actifs qui ont œuvré à la réussite et au rayonnement de ce Club légendaire, phare de la région, et lui ont assuré sa réputation et sa notoriété ! Ainsi, tout au long de l'excellente dégustation, des interruptions intempestives étaient programmées pour saluer et récompenser un groupe distinctement et en préciser les raisons !       

         Déjà, l'organisateur Dany annonçait le déroulement des Premiers récompensés et se trouvait assisté de membres partenaires pour assurer les diverses opérations :                                                                 Au titre de la décennie 50 - 60     : Le Doyen MOREL Bernard – LHEUREUX Françis – SENECAL Théo –   et   CABFELLER.                                                                                                                                                                                                                                                     Au titre des décennies  60 - 80      : ROQUIGNY Claude – CASTANY Gérard entraineur – BOULAN Patrick dit Le Carlet – GRENIER Joël – LEBOUCHER Erick – OUVRY Philippe – LEFEBVRE Dominique.                                                                                                                                          Au titre des décennies 80 - 2000 : LEBOUCHER Erick entraineur – LEBRET Arnaud- BOULIER Daniel – BLONDEL Philippe – LAPOSTOLLE Alain – CHAUMAND Stéphane.                                                                  Au titre des décennies 2000 – 2022 : LEBOUCHER Hervé – BOUTEILLER Guillaume – BOUTEILLER Laurent – PELTIER Paul – GILLON Thomas.

         Au titre le la récente montée en Régional1 : AFFAGARD Manuel – LEROUX Lucas – HOBA Valentin.

         Enfin et pour conclure ces suprêmes distinctions, Dany soulignait que le DISTRICT de la Seine Maritime avait mis à l'Honneur plusieurs d'entre eux pour leur engagement effectif à l'U.S. LUNERAY durant le siècle et qu'à cette fin, un super trophée leur était décerné ! Ainsi, tout un groupe de méritants pouvait pleinement apprécier la haute qualité de cette brillante récompense :                                                                                                                                                               MOREL Bernard – HAUGUEL Martial – BOULLEN Michel – LEFEBVRE Jean Michel – LEMOINE Stéphane – MAHIEU Antoine – LEFEBVRE Gilles – LEBOUCHER Erick – LEBOUCHER Hervé – HÉBERT Arnaud – LECANU Lionel –LEJEUNE Dany.                                                                                                                                                                                               ******                                                                                Au terme de cette évocation très éloquente, de nombreux applaudissements traduisaient la chaleureuse perception de l'Assemblée toute entière et confortaient leurs sentiments de reconnaissance et de gratitude envers cet extraordinaire  et dynamique club de l'U.S. Luneray rayonnant depuis plus d'un siècle !         Il se faisait déjà bien tard et chacun, chacune se retirait…, la tête bien chargée de tous ces noms régionaux prestigieux et de ces images illustratives admirables qui retracèrent, avec fidélité, sa fascinante histoire !

                                                                           - 4 -

               CENT ANS DE BRILLANTE RENOMMEE DE L'U.S.LUNERAY !

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          Néanmoins et à titre personnel, je souhaite compléter sa singulière histoire à travers le siècle en l'assortissant de quelques noms ou anecdotes qui ont assuré sa surprenante réputation. La première surprise reste la découverte de la photo de mon père Henri MOREL, puis de son beau-frère Henri LE DORRÉ et leurs amis Jean RICOEUR, Gervais MIFFAN, Gaston MAURISSE etc…, dont ils m'en avaient tenu informé, bien évidemment. Je savais donc qu'ils étaient parmi les premiers joueurs à avoir foulé le stade qui se trouvait sur une parcelle de terre de M. Adrien DEMARAIS père, situé près du cimetière sud,  mais n'en avais aucune connaissance photographique. Ces sympathiques jeunes gens furent ainsi les premiers équipiers de l'U.S.L. lors de sa création en 1921, mais j'ignorais aussi leur aspect par l'absence de photos significatives.

         Aussi, en survolant et analysant ce magnifique document remis sous la rubrique "Ensemble fêtons les 100 Ans du Club", j'ai désiré m'attarder sur les coéquipiers que j'avais davantage côtoyés durant mes 19 années de pratique sportive, pour leur rappeler toute mon estime et amitié…, à titre posthume ou de leur exprimer de leur vivant actuel.      

         A ce titre et sans cérémonial particulier, mais uniquement dans le souci que leurs proches ou propres familles en aient connaissance, je souhaiterais évoquer quelques noms de joueurs émérites bien ancrés dans ma mémoire !                                                                                                                                           L'un qui me vient en tout premier reste Clotaire ALEXANDRE, talentueux footballeur de la classe des professionnels. Ce joueur qui a entraîné très sérieusement l'U.S.L. et assuré le capitanat de  l'équipe fanion durant longtemps m'a fasciné sur tous les terrains pour sa finesse dans le jeu, sa conduite du ballon et des ses brillants shoots réalistes. Il restera assurément parmi les meilleurs autochtones luneraysiens.                           Le second est mon bon ami André LEBORGNE résidant à Dieppe. Il a pris 97 ans le 20 mars dernier et connait quelques problèmes oculaires et de vision. Il a bien servi sous le maillot de l'U.S.L., puis a continué une brillante carrière de Juge arbitre central jusqu'à la retraite !                                                                  Le troisième est mon bon ami Marcel BLONDEL qui reste un joueur de qualité et qui se défonçait sur les terrains pour bien servir l'équipe. Il reste l'auteur des deux buts qui nous ont fait gagner la première et seule Coupe des INFORMATIONS DIEPPOISES en juin 1954 sur le stade d'Offranville, sur le score de 2 à 0 contre Longueville sur Scie.

         Au-delà, avec le même empressement puis une semblable et profonde reconnaissance, je désirerais évoquer la mémoire de quelques bons camarades décédés qui ont fait les beaux jours du football sur tous les stades de Seine Maritime et limitrophes. Au nombre des plus récents qui nous ont quittés ces derniers temps et qui ont profondément marqués l'histoire du Club, je voudrais citer mes très bons Amis – Michel BURON – Jean-Claude COLÉ et son frère Bernard récemment décédés. Des joueurs d'exception, coéquipiers modèles, tels André DESPREZ – René PETIT –  MARET – Pierre  BATTÉ – Emilien PAUL – Fernand SORIN – Michel AMELOT – Maurice MERCY – SIMON etc. qui ont laissé leurs belles empreintes indélébiles.                                                          - 5 -

     Un peu plus tard et lors de mon retour du F.C.DIEPPE en 1953, l'actif dirigeant M. HAVIN a souhaité renforcer le potentiel de l'équipe première et fit venir de nouveaux joueurs de l'extérieur. Ce sont de solides et brillants équipiers : MOUROT et les frères GAILLET qui renforcèrent le système défensif et Pierre BOULENGER celui de l'attaque. De nouveaux amis luneraysiens complétèrent l'équipe avec l'arrivée de talentueux équipiers : Claude HERICHÉ, actuellement très souffrant d'un AVC à qui je lui souhaite promptement un bon rétablissement - Paul POULAIN - Eric LEBOUCHER – Arthur COLÉ, etc. ! Par ailleurs, quelque très bons joueurs du F.C. DIEPPE, avec qui je j'évoluais, sont venus renforcer l'arsenal de l'équipe première avec les DAMANNE – CASTANY – PERNIN et d'autres BARDOUX et RIZZI.

 

         Dans le même esprit, il me faudrait y adjoindre tous ceux de l'équipe qui a gagné la seule Coupe des Informations Dieppoises en 1954 et dont tous sont pratiquement décédés : Paul DOUVILLE – Jean POTIER – Marcel LEFÈBVRE – Maurice NOËL – Pierre BONNEVILLE - Alfred DELAUNAY – Marcel LHEUREUX – Maurice MAHIEU – René ÉTIENNE – Marcel BLONDEL, et à l'exception de leur Capitaine Bernard MOREL qui s'est vu élevé au titre de Doyen du Centenaire.

         A ces noms si prestigieux, il faudrait encore y ajouter les mémorables qui nous ont précédé, tant ils étaient admirables sur les terrains et faisaient le régal des supporters…, tels : Raymond HOINVILLE – Les frères : BOITTOUT –DANGER – HÉROUARD – LEBOUCHER – PILLON, – voire des familles entières  LHEUREUX – LEFÈBVRE-  LARDANS – ainsi que  Charles DÉMARAIS – Michel SIOUR – Philippe LEPRINCE et le Dr. MARÉCHAL. Que l'on m'excuse des omissions bien involontaires !

Enfin et en remontant le temps, ceux qui se sont investi à l'aube de l'année 1935…, de Pierre JAMME (devenu Consul de France), Marcel HURISSEL (huissier), Gaston MAURISSE (agriculteur) - Victor THÉRON (arbitre) et quelques frères cités précédemment. J'ai eu l'opportunité de les côtoyer quelques instants ou de longs moments, en privé, et j'en garde le meilleur souvenir.

                                                                                                                                                                                                                                                                         ******                                                                         

         A nouveau, je reviens sur tout le plaisir d'y avoir décelé le nom de mon brave père Henri MOREL, disparu beaucoup trop jeune à l'âge de 48 ans et ceux que j'ai relaté en début l'article de "Cent ans de brillante renommée de l'U.S. Luneray"!                                                                                                 A titre bien anecdotique et pour conclure avec une pensée très profonde envers mon papa, je me réjouis encore qu'il ait pu me voir évoluer sur le terrain du stade de Gruchet St Siméon en mai 1947, juste dix mois avant sa mort. En effet, je jouais comme avant centre, à la fois, dans deux clubs distincts. Dans le civil le dimanche au profit  de l'équipe junior de Luneray comme élément surclassé, car je n'étais que cadet.              Une seconde licence universitaire avait été signée au profit du C.P.A. de Neufmesnil pour me permettre d'évoluer en UNSS. A cette fin et en toute amitié les deux clubs avaient souhaité conclure un match amical car leur bonne réputation était connue ! Une rencontre est donc fixée un jeudi matin de mai 1947 à Luneray. Ne pouvant me dédoubler, j'opte pour jouer dans celle de Neufmesnil à la demande de M. RÉMY, Directeur de l'Etablissement.                                                                                                                                                                                                                                                                   -  6  -

         Cet homme de caractère avait précisé à mes parents qu'il souhaitait ardemment que mon père soit présent pour échanger agréablement durant le match. Les deux hommes seront bien là et ne se quitteront plus durant toute la partie. A la mi-temps, je les rejoins sur le score de 0 à 0, mais j'ai pratiqué un très beau football aux dires des présents. D'autres ont précisé que j'ai fait trembler plusieurs fois le but de mes coéquipiers luneraysiens, adversaires d'un jour ! J'ai le droit à quelques petits compliments et beaucoup d'encouragements.                                                                                                                                    Dès la reprise, le rythme s'est accéléré, voire plus amplifié et notre équipe domine de plus en plus. Sur un corner bien tiré,  à notre avantage, je saute avec légèreté beaucoup plus haut que tous, pour loger le ballon, d'une superbe tête, dans les filets. Le score est de 1 à 0 et le restera jusqu'à la fin. Je dois encore préciser que cette époque m'était très favorable et que j'étais redouté par tous mes adversaires. Mon bon ami Gabriel Décours s'en rappelle fort bien car il exerçait au poste de demi-centre de l'époque et il prend toujours le même plaisir à commenter le mémorable match avec des propos fort élogieux.

         Mais il me faut conclure et revenir aux deux spectateurs bien réjouis. Chacun d'eux dont mon charmant papa trouvera les mots adéquats pour me féliciter pour ma brillante prestation sur le terrain et qui sera confirmée par son assistant d'un jour, M. Rémy directeur. Je me dois d'y ajouter les joueurs des respectives équipes de Luneray et de Neufmesnil qui me félicitaient pour mon excellente prestation.

                   Voilà les images sportives de son fils adoré, que mon cher Papa a emporté là-haut…, sur mes dix neuf années de pratique footballistique au service de l'U.S.Luneray et F.C. Dieppe pour mon plus grand bonheur !

         Que les succès continuent en Régionale 1 au cours de la saison prochaine pour la brillante équipe luneraysienne sous la conduite de l'entraîneur Arnaud HEBERT…, afin de satisfaire et combler pleinement les très fidèles et ardents supporters !

         Enfin, je souhaite rendre un tout dernier hommage de reconnaissance à quelques hommes, personnages pleins de mansuétude à divers niveaux, mais qui m'ont beaucoup accompagné pour servir la noble cause de la discipline du football. Au nombre de ceux-ci, je citerai Messieurs Adrien Démarais et Roger Houdet Maires – M. DUFÉTEL Instituteur et dirigeant – M. Lucien CASSIAU Président. – et les trois Entraineurs que j'ai beaucoup apprécié : Clotaire Alexandre (à l'U.S.L. en bénévole), et deux talentueux professionnels : Théo Bisson (Pro au Havre A.C, puis entraineur au F.C.Dieppe)                                      et Max Schirching (Pro au F.C. Rouen, puis entraineur à l'U.S.Luneray).

         Enfin, de grandioses et profondes félicitations pour les fastueuses cérémonies de commémoration du Centenaire  du club régional de l'U.S. LUNERAY !                                                                              Bernard MOREL                                                                                                                               Promu Doyen des Joueurs de Luneray                       l                                   

lors du Centenaire de l'U.S. LUNERAY, le samedi 11 juin 2022.

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21 avril 2021

LE SOUVENIR FRANCAIS : LES HOMONYMES PIERRE MOREL

                                                       

                                                                 BERNARD MOREL

                                                             NOUVELLE  NOUVELLE

                                                                         ******   

                                               LA DESTINÉE

                                                       AUX MULTIPLES FACETTES …,

                                                                         °+°+°+°

                                                   DE TOUTES LES RÉUSSITES…,

                                                       AUX SUPERBES CLASSIQUES…,

                                                            JUSQU'AUX REDOUTABLES DRAMES !

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                        LE SOUVENIR FRANCAIS - DES HOMONYMES aux destins différents :

                    PIERRE MOREL (1923 - 2021) né à Saint Aubin du Cormier  (Ille et Vilaine)

                PIERRE MOREL (15 juillet 1894 - 06 avril 1915) né à Luneray (Seine Inférieure)

            Dans la dernière revue trimestrielle N° 522 du Souvenir Français, quelle était mon agréable plaisir d'y découvrir, en première page, l'excellent article retraçant la brillante carrière de Pierre MOREL dans la résistance et médaillé comme Grand - Croix de la Légion d'Honneur. A ce titre et compte tenu de son récent décès en janvier 2021, l'on ne peut que le complimenter, à titre posthume, pour son exceptionnel engagement au service de la France et d'une active carrière au profit de ses patients ! Divers hommages bien mérités lui ont été rendus tout au long de sa vie !

                                                  Le Second Pierre MOREL (1894 - 1915)                                                                                      est  mon oncle, le frère aîné de mon père Henri MOREL

            En dehors de leur homonymie parfaite, il n'y a rien qui peut les rassembler..., si ce n'est que leur devoir au service de la France.

            En effet, l'oncle Pierre que je n'ai jamais connu, mais dont mes parents m'ont fait une description précise de sa courte vie puisqu'il n'a vécu qu'une vingtaine d'années, s'est trouvé tué lors de la Première Guerre Mondiale. Un destin général bien réduit puisqu'il est mort au Champ d'Honneur pour la FRANCE ! C'est sa courte histoire que je souhaite développer, en mémoire de ce jeune normand où toutes les espérances d'une vie riche et harmonieuse lui étaient promises..., mais que le destin cruel lui a interdit ! C'est aussi en pensant à tous ses congénères inconnus qui subirent la même destinée au service de la France que je compte rendre un hommage sublime et appuyé !

            Tout commence réellement par la naissance respective de mon grand Père "Pierre MOREL" en 1858 et de ma grand Mère Victoria Pérouelle en 1860. La proximité de leur village fait qu'ils se rencontrent fréquemment et assurent leur union, comme il était de coutume vers la fin du XIXème siècle. Le couple s'active à diverses fonctions et de cette union une fratrie de quatre enfants verra le jour à partir de 1891 avec la naissance leur première fille Julia. Le second est un garçon qui les comble de bonheur en 1894 et comme le veut la tradition de l'époque, il est prénommé " Pierre MOREL ". Puis suivront deux autres naissances, une seconde fille en 1896 prénommée Louise et celle de mon père Octave - Henri à l'aube du XXème siècle, le 10 avril 1900.

            Certes, c'est une famille ouvrière très méritante et mon Grand Père Pierre désire assurément élever sa fratrie dans les meilleures conditions du moment. Lui-même exerce la profession de cantonnier sur les grandes voies nationales et son épouse Victoria travaille à la confection de diverses toiles sur des métiers à tisser, à même les habitations. Mais pour le couple, ils peinent beaucoup et aspirent à augmenter leurs salaires par l'achat de quelques hectares de terre pour créer une petite fermette..., à revenus. Bref, le projet s'envisage bien modeste à ses débuts, le temps de régler tous les achats attenants, mais les espoirs demeurent à terme par la volonté farouche du Grand père et sa détermination à tout faire pour réussir ! Alors que l'opération est sainement négociée et avec l'aide bienveillante d'un brillant cultivateur M. Lasseray du hameau voisin Gourel, la transaction d'achat du petit corps de ferme se trouve conclue en l'année 1913. Il n'y a plus qu'à travailler d'arrache pied pour payer toutes les dépenses et faire ensuite fructifier l'affaire. Durant la journée, il exerce dans son métier de cantonnier, puis le soir venu et très tardivement, il s'active à divers travaux agricoles de saison. Par ailleurs, sa méritante épouse déploie toute son énergie pour gérer la fermette du mieux possible. Elle assure toute la traite des quelques vaches, nourris leurs petits veaux, puis assure leur pâturage. Elle s'occupe de ses poules et canards et de tous les travaux ménagers que cela occasionne. Certes, l'enfant Pierre qui exerce par ailleurs dans l'agriculture et son frère Henri qui grandit, lui viennent en secours et en aide dès qu'ils le peuvent..., ce qui la soulage énormément !

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            Petit à petit, un rythme bien cohérent apparaît et toute la méritante famille s'en félicite. Il est vrai que leurs actions conjointes finissent par payer et laissent beaucoup d'espoirs pour l'avenir. Cependant et contrairement, les nouvelles des médias nationaux ne sont guère réjouissantes et des tensions guerrières ne cessent de se profiler au niveau européen ? Des nations distinctes s'unissent les unes contre d'autres en fonction de leurs appartenances politiciennes, économiques et des clans se forment et se regroupent en qualité de belligérants affirmés. En cette fin d'année 1913 et le début de l'année 1914, les tensions s'accentuent et des rivalités s'amplifient et s'accélèrent, puis de sérieuses menaces de conflits meurtriers pointes irrémédiablement. Le printemps 1914 ne fait que démontrer une évolution compromettante, puis l'été et la situation générale qui se dégrade se terminent au paroxysme de l'exaspération ! En effet, le 28 juin, l'on déplore l'assassinat de l'archiduc austro hongrois François - Ferdinand  et de son épouse à Sarajevo..., qui va devenir le principal mobile de la naissance de la Première Guerre mondiale. Le 28 juillet l'Allemagne déclare la guerre à la Russie, puis à la France le 03 août 1914. Ainsi, c'est l'embrasement de toute l'Europe dans un conflit armé généralisé.

            Déjà, le couple Pierre MOREL et sa fratrie redoutent les premiers affrontements guerriers à la tête des Etats concernés. Puis c'est au tour de la France de décréter l'ordre de mobilisation générale le 03 août et bien évidemment l'annonce est perçue avec pessimisme et inquiétudes accrues ! Les premiers mobilisés sont recrutés parmi la jeunesse et toute la famille redoute l'arrivée de l'acte de mobilisation de l'enfant chéri Pierre MOREL.                       

                                   Une jeunesse attachante qui va bientôt être sacrifiée !

             En attente de l'arrivée des gendarmes pour lui remettre son fascicule en mains propres, c'est un cruel déchirement qui se manifeste par toute la famille et qui va être douloureusement ressenti par sa maman Victoria. J'en connais toute sa très problématique et douloureuse histoire, tant mes parents Henri et Berthe me l'ont rapportée avec exactitude. Le récit est chronologique et c'est aussi avec une extrême désolation que je vais m'empresser de le conter le plus simplement possible !

            Pierre reçoit donc son ordre de mobilisation par les militaires et découvre qu'il doit rejoindre le 155ème Régiment d'Infanterie cantonné en Argonne. Dès le lendemain, il rejoint son affectation pour le Bois de la Gruerie situé ente Vienne le Château et Binarville où d'àpres combats meurtriers sont engagés contre les allemands depuis le début du conflit. La région du Grand EST de la France, aux confins des Ardennes, de la Meuse et de la Marne, représente une vaste étendue territoriale fortement boisée et reste par excellence propice aux manœuvres guerrières et conquérantes. Sa situation stratégique est donc importante et les armées belligérantes s'emploient à la conquérir le plus largement possible. Le soldat Pierre MOREL se trouve donc affecté dans cette région fortement convoitée et des attaques sanglantes et répétées se succèdent régulièrement pour conquérir la domination des territoires.

            Depuis son départ du début août, il n'a pu enregistrer que quelques rares et courtes permissions et il a du vivre son dernier Noël loin des siens et privé de leur affection. En Être très sensible et profondément humain, il en est cruellement peiné et en souffre considérablement. Durant cette période, la guerre ne fait que s'intensifier et des assauts successifs, de part et d'autre, ne font que se développer et  se répéter, pour parfois ne gagner que quelques mètres de terrain ! Néanmoins, des pertes en vie humaines sont à déplorer journellement dans chaque camp et, il est très étonné qu'il soit toujours en vie, confiera-t-il à ses parents au cours de régulières et chaleureuses correspondances et notamment celles du Nouvel An 1915.

            Toutefois, vers la fin février 1915 et le début mars, il obtient une permission de détente de dix jours pour venir se ressourcer dans la fermette familiale ! Il n'y croyait plus et sa joie est débordante de satisfaction lorsqu'il retrouve les siens et notamment son exceptionnelle maman Victoria..., toute en pleurs ! Ces dix jours lui permettent aussi de revoir sa petite amie Marie et leurs retrouvailles sont des plus amoureuses et très sincères. Mais le temps passe extrêmement vite et c'est déjà l'heure du départ. Avant de quitter les siens, il leur confie combien ces dix jours de détente ont été appréciés et les bons moments de quiétude, loin des âpres combats qui sont engagés sur le front de l'Est de la France.

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            Mes Grands parents et son frère cadet Henri l'accompagnent jusqu'à la gare ferroviaire de Luneray. Plusieurs soldats luneraysiens ont bénéficié d'une semblable permission et tous se rejoignent pour emprunter le chemin du retour jusqu'à Dieppe. Un dernier moment très douloureux et des embrassades prolongées près de sa mère et des siens assorties de chaudes larmes et c'est la cruelle et pénible séparation ! Dans le train qui les emmène vers Dieppe et, à peine les siens ont-ils disparus de sa vue que l'un de ses amis lui lance : " Pierre regarde bien les arbres et les prairies de notre verte campagne luneraysienne, car nous ne sommes pas sûrs de les revoir !" Etait-ce prémonitoire ou tout simplement que les risques étaient grands d'être gravement blessé ou tué, toujours est-il qu'il lui rétorque d'une voix rauque " Tu as raison Emile, j'ai comme le pressentiment que je ne les reverrai pas et de chaudes larmes perlent sur son visage !" Durant le trajet, ils évoquent leur belle et rayonnante cité normande et les regrets d'avoir à quitter leur attachante famille, la charmante petite amie et tous les sympathiques villageois bien connus !

            Bientôt, ils se séparent pour retrouver leur régiment respectif. Pierre MOREL rejoint le sien au 155ème R.I. cantonné en Argonne. Il revoit deux de ses bons camarades et tous trois renouvellent "un pacte" d'amitié indestructible afin d'informer leurs proches..., si d'aventure l'un d'eux se verrait tué ou gravement blessé au combat. C'est ainsi que leur contrat a été solidement respecté, car ils en ont réchappé et sont venus à Luneray, dès la fin des hostilités, pour rapporter le tragique décès de l'oncle Pierre à ses inconsolables parents et les terribles circonstances qui s'ensuivirent. C'est ce résumé qui n'a cessé de m'être rapporté que je vais m'employer à rapporter fidèlement et avec beaucoup d'émotion et de tristesse.

            Le militaire Pierre retrouve son casernement près du bois de la Gruerie dans la forêt de l'Argonne. Sa vie de tous les jours se trouve partagée entre le creusement de nouvelles tranchées en zigzag, puis la relève des unités combattantes épisodiquement. Par ailleurs, le vaillant soldat fait ses correspondances pour rassurer tous les proches et ne pas trop les inquiéter. Sur le terrain, les événements sont tout autres et les nombreuses pertes en vies humaines ne sont pas faites pour les rassurer. Ce sont des disparitions conséquentes qui ne cessent de progresser et qui les alarment terriblement. Le mois de mars touche à sa fin et les trois camarades de combat sont encore très heureux d'être en vie !

            Le 05 avril, ils reçoivent l'ordre d'assurer la relève des unités combattantes, épuisées après de durs assauts. Beaucoup de leurs camarades ont perdu la vie. De nouveau, Pierre est confronté aux armées de soldats allemands et de violentes attaques sanglantes se succèdent régulièrement pour la domination du territoire. De ces combats cruellement meurtriers (tranchées - fusils - baïonnettes, utilisation de gaz - éclats d'obus etc.) tous moyens guerriers pour conquérir ou défendre, se traduiront par des chiffres inimaginables de cruauté. C'est ainsi que durant la période comprise entre le 17 janvier et le 05 mai 1915, il faudra dénombrer 6.082 soldats français tués au combat, dont mon oncle Pierre MOREL, 10.636 blessés et 10.148 évacués vers l'arrière pour être soignés dans les hôpitaux.

            En cette journée du 05 avril aux aurores, c'est toute sa compagnie qui s'élance pour assurer la relève. Dès leur arrivée sur les hauteurs, son unité se positionne donc pour affronter l'agressif ennemi. Durant toute la bataille qui va les emmener jusqu'au lendemain, entrecoupée d'ardents combats rapprochés et des temps d'apaisements pour se reconstituer, tout se déroule dans des conditions d'un vacarme indescriptible. Aux crépitements des mitrailleuses ou à l'éclatement des obus et divers projectiles, les méritants poilus du 155ème R.I. résistent vaillamment et sans faiblir. Les pertes en homme sont considérables mais les trois copains en réchappent. Après plus de vingt-quatre heures d'épuisement, la relève est assurée par de nouvelles troupes. En ce 06 avril 1915, vers 11heures, l'ordre leur est donné de redescendre à l'arrière, en empruntant les tranchées boyaux qui serpentent en zigzag. Le retour au campement situé tout près de Vienne-le-Château s'effectue en rase campagne. Leurs corps se trouvent bien protégés mais leurs têtes dépassent légèrement les monticules de terre par endroits ! Ils se suivent en file indienne. Durant ce trajet retour, l'artillerie allemande ne cesse de pilonner les positions arrières des belligérants et des explosions se produisent, un peu partout à l'aveuglette. Soudainement, Pierre s'écroule mortellement blessé. Un éclat d'obus vient de lui sectionner sa carotide et la mort est instantanée. Ses deux camarades terrifiés le ramènent au camp de repos et sur ordre, l'enterrent dans le cimetière du village. Ils prennent soin de mettre tous ses papiers et sa gourmette portant son matricule militaire dans une bouteille pour permettre à ses proches de les retrouver après les hostilités ! Ils s'appliquent à la confection de sa tombe rudimentaire et en relèvent son emplacement.
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            A la fin de la guerre, les deux camarades rescapés et sains et saufs tiennent leur promesse. D'un commun accord, ils s'engagent à rendre visite à mes Grands-parents Pierre et Victoria terriblement éprouvés par l'immense chagrin de la perte de leurs fils Pierre. Dans leur récit, ils les informent sur la tragédie et s'efforcent d'atténuer leur peine en leur signalant que leur camarade de combat n'avait pas souffert, car sa mort a été immédiate. Ils terminent l'évocation de cette tragédie en les réconfortant le mieux possible, puis les informent utilement sur les lieux du drame et du cimetière dans lequel ils l'ont soigneusement inhumé. Ses parents meurtris par la douleur leur assurent le couvert et ils continuent la discussion. Au cours du repas et bien qu'ébranlés et attristés, les hôtes évoquent leur décision à se rendre dans cette région de l'Aisne pour mieux comprendre les raisons de la mort de leur fils adulé et le cas échéant, d'entreprendre les démarches de rapatriement de ses ossements pour les enterrer dans le cimetière de sa commune Luneray. Ils remercient ses deux camarades pour leur intervention et toutes les informations qui leur seront utiles sur place et se quittent dans une peine partagée.

            Très peu de temps après, le Grand père Pierre en homme habile et actif, a entrepris les utiles démarches. Dès lors, le couple part  en train pour rejoindre Vienne-le-Château. Dès leur arrivée en lieux inconnus, ils se mettent à la recherche de dialogues avec la population locale. Très vite, les autochtones s'efforcent de les renseigner le mieux possible ainsi que les autorités municipales. Cependant et lors des premiers échanges, ils les alertent que leur village a subi d'énormes destructions et que leur cimetière est quasiment inexistant ! En entendant leurs propos déconcertants, leur détermination est de s'y rendre rapidement. Leur première préoccupation est donc de se rendre dans le cimetière à la recherche de ladite tombe de leur fils. A l''aide des documents et dessins remis par ses copains, ils sont conscients qu'ils vont pouvoir se recueillir sur sa précaire tombe, vieille de plus de trois ans et demi ou peut-être inexistante après ses répétitifs carnages sur les terrains ? Très rapidement et à la vue de ce qui reste du cimetière et des informations des habitants, tous deux constatent que ce n'est plus qu'un champ de ruines, "transformé en labourages boueux sur toute son étendue" ! Il leur est rapporté qu'il a été pris par les Allemands par trois fois et repris par l'armée française. Ainsi, les âpres combats l'ont irrémédiablement transformé dans l'état piteux actuel et toutes les tombes se sont trouvées totalement détruites pour la plupart d'entre elles ! Ils continuent malgré tout leur recherche en quête de retrouver sa gourmette ou autre papier révélateur, mais en reviendront profondément déçus après leurs différents périples autour du Bois de la Gruerie. Un voyage sur les lieux de leur cher disparu qui les aura marqué et qui apaisera, tant soit peu, leur permanent chagrin, mais qui se solde négativement. Néanmoins, il les affectera encore davantage puisque le soldat Pierre MOREL ne sera jamais reconnu comme tel et qu'il sera porté au compte des "Soldats Inconnus Morts pour la France ! " De retour sur Luneray, ce sont deux êtres profondément meurtris et qui le resteront durant leur vie toute entière.

            L'évocation de ce douloureux récit et son amer aboutissement en une véritable tragédie pour Pierre et Victoria, ont également pour mission de faire ressurgir d'autres drames tous aussi similaires qui se sont produits sur tout le territoire national durant cette atroce Première Guerre mondiale. De même, de multiples et centaines de milliers de familles ont été endeuillées à travers la France, voire de plusieurs fils par famille pour de nombreuses d'entre elles ! C'est en hommage et reconnaissance à leur mémoire que je me fais un indéniable devoir de les rapporter car c'est du prix de leur vie au Salut de la France qu'Ils méritent toute notre gratitude à tout jamais !

              Toutefois, le Grand père Pierre MOREL continue son combat inlassablement afin que le nom de son fils Pierre MOREL, tombé au Champ d'Honneur pour la défense de sa Patrie, soit gravé sur la stèle du Monument aux Morts  avec l'épitaphe suivante :                                                                    AUX ENFANTS DE LUNERAY MORTS POUR LA FRANCE  -  1914 - 1918                               Enfant de la Nation et natif de sa commune de Luneray le 15 juillet 1894 sous l'acte de naissance de Pierre Henri MOREL et mort dans sa vingt et unième année, je ne peux m'empêcher de penser à sa jeunesse sacrifiée ! Non seulement il a fait le don de sa jeune personne à la France pour la noble cause de nous assurer la Paix et la Liberté, mais le carnage et les atrocités de cette déplorable Première Guerre ne lui ont même pas permis de reposer en Paix ! Chaque fois que je passe devant ce Monument aux Morts de Luneray, je ne peux oublier cet homme méconnu et lui adresse mes plus chaleureuses pensées pour qu'il repose bien en paix, comme les quelque 1.390.000 pertes humaines, civiles et militaires français, disparues au cours de la Première Guerre mondiale 1914 – 1918.

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            A présent nous sommes à l'orée de l'année 1919, avec la paix retrouvée et les multiples blessures à panser et les constructions à rebâtir. Par ailleurs, les préoccupations des autorités sont de faire ériger ces Monuments aux Morts sur lesquels seront fixés les noms de tous ces vaillants soldats, Morts au Champ d'd'Honneur en reconnaissance du don de leur vie ! 

            A nouveau et malgré l'incommensurable douleur de mon Grand père Pierre et de son épouse, sa  farouche ténacité l'amène encore à se préoccuper de l'élévation de celui de Luneray. Il souhaite s'associer aux réunions pour choisir le meilleur emplacement  possible dans la petite et charmante commune normande dans laquelle son fils défunt aimait tant s'épanouir en toutes saisons. Puis en catholique pratiquant; il entreprend des démarches près des édiles et des représentants du clergé (curé et pasteur) pour que le Monument soit béni le jour de son inauguration ! Ainsi, il consacrera beaucoup de ses soirées, avec quelques complices, à parcourir toutes les habitations luneraysiennes à la recherche de signatures pour authentifier cet acte de bénédiction si d'aventure ils étaient majoritaires. Ce sera chose faite car la plupart ont répondu favorablement. Au cours de leurs démarches, ils ont profité également  pour s'associer et participer à la collecte de la souscription des habitants pour la construction d'un beau et élégant Monument aux Morts. La souscription totale s'est définie ainsi :                                                                                                             Souscription de la population              =          18.755 francs                                                Subvention de la commune                  =            2.000    id°                                                     Subvention de l'Etat                           =               240   id°

            Enfin le 9 octobre 1921, les autorités civiles et religieuses ainsi qu'une vaste population de la Commune de Luneray s'unissaient dans un même esprit de reconnaissance envers les 68 Enfants du village qui payèrent de leur vie ce désastreux conflit guerrier de 1914 – 1918. Mon Grand père se tenait dignement durant toute la cérémonie, mais la Grand-mère Victoria avait jugé bon de rester chez elle, en toute discrétion. Depuis cette terrible date du 06 avril 1915 jusqu'à sa mort le 01 octobre 1928, elle n'a cessé de penser et prier pour son cher Enfant disparu tragiquement par la guerre ! Il en fut de même pour mon  Grand père Pierre, mais sa force de caractère l'a ardemment aidé à souffrir en silence. Tous deux sont enterrés dans le cimetière de Luneray et, leur Petit fils Bernard – Pierre – Henri n'a cessé d'entretenir et de fleurir leur tombe qui se trouve parfaitement entretenue depuis sa mort survenue le 21 mars 1936…, jusqu'à ce jour !

            Profondément blessé dans mes chairs par les multiples récits de mes Parents, j'ai assurément le sentiment d'avoir aimé et adulé  mon oncle Pierre, sans avoir eu le bonheur de le connaître un instant ! J'ai comme une évidence, voire la certitude qu'il ressemblait à son Papa, sa maman, son frère Henri…, mon adorable père et qu'il ne pouvait n'être qu'un merveilleux jeune homme..., tant il leur ressemblait étrangement ! C'est cette vision qui me reste en permanence à l'aide de la seule photo que je possède !

                 

         Bernard MOREL – Ecrivain et descendant de cette belle famille.     Le 25 mai 2021

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               Maison achetée en 1913 par mes Grands parents MOREL et sise au Ronchay,

                        hameau de Luneray, puis restaurée par mes  soins durant 40 ans !         

 

                                                    

 

19 décembre 2020

SOUVENIRS DE RÉDACTION DE CARTES DE VOEUX

   

                     SOUVENIRS DE RÉDACTION DE CARTES DE VOEUX !

 

                   LES PREMIÈRES MESSES DE MINUIT APRÈS GUERRE !

 

                                                      ******

 

                    Aux membres de ma famille et mes Meilleurs Amis !

 

      Nous rentrons dans une période propice à la transmission de Vœux pour la Nouvelle année et elle me rappelle de lointains souvenirs qui ne se sont jamais effacés de ma mémoire de jeune gosse ! En effet, je peux certifier que dès que  j'ai été en capacité d'écrire correctement, mes adorables parents m'ont toujours demandé de rédiger leurs cartes de vœux pour la famille ! C'était un rituel de fin d'année et je m'y employais avec beaucoup d'empressement, de sérieux et avec toute une calligraphie appréciée ! Il faut admettre que mes premières leçons d'écriture se sont révélées de très bonne qualité et que je n'ai cessé de les améliorer durant ma prime jeunesse.

      L'histoire commence donc dans le courant décembre 1939 et je viens de prendre mes tous jeunes sept ans le mois précédent. La Seconde guerre contre l'Allemagne se prolonge depuis cinq mois, dans une guerre de position et hante tous les esprits. Beaucoup d'hommes sont mobilisés et mon père avec ses quatre enfants est affecté dans la Défense passive à Bois-Guillaume en Seine Inférieure. A la fin octobre, les cultivateurs bénéficient d'une permission de huit jours pour ensemencer leurs blés d'hiver. Au cours d'une manipulation d'un sac de 100kg de blé sur un escalier en pierre, rendu glissant par la pluie, il se fracture la cheville du pied gauche et est hospitalisé à l'hôpital militaire de Dieppe. Notre vie est complètement bouleversée avec l'absence du Chef de famille. Il faut réorganiser nos emplois du temps pour aider notre méritante mère à la gestion de la petite fermette. En visite avec elle voir mon papa, il m'indique qu'il faut bien aider maman du mieux que je peux ! Puis un peu plus tard, mes chaleureux parents me recommandent d'écrire les futures cartes de vœux avec ma belle écriture. Ton bon travail soulagera ta gentille mère dans son imposant travail qu'elle doit accomplir quotidiennement. Je te le promets mon cher Papa et t'assure que je l'aiderais de mon mieux avec mes sœurs.      

      Tous deux m'indiquent sur un brouillon ce qu'il me faudra inscrire. Ils me donnent les adresses et le nombre de cartes nécessaires en faisant bien attention de modifier les prénoms et noms des récipiendaires. Dès lors, c'est ma gentille maman qui veille sur mes écritures et intervient si un besoin se fait sentir. Elle commence par me dire de tracer des lignes au crayon mine pour aller bien droit et que çà soit le plus propre possible. Aussi, je m'acquitte de ce petit travail préalable sur la dizaine de cartes à envoyer. Puis, il me faut recopier fidèlement son modèle et très vite je constate qu'il sera toujours le même d'une année sur la suivante ! Certes, au fil des ans, leurs rédactions évolueront sensiblement ou quelque peu, mais la trame générale sera presque indélébile et la retrouverai pratiquement tous les ans. Elles furent tant ancrées dans ma petite mémoire de gamin que je les restitue intrinsèquement et sans l'ombre d'aucune difficulté. Aussi, je prends plaisir à en retracer le début car il s'inscrivait toujours ainsi :

 " A l'occasion de la nouvelle année, Henri et Berthe vous souhaitent
    une bonne et Heureuse Année, ainsi qu'une bonne santé.
    Hélas, Henri est toujours hospitalisé à l'hôpital de Dieppe et ils ne
    parlent pas de sa sortie. Les enfants vont bien et m'aident beaucoup.
    De mon côté, la vie est très difficile car je dois m'occuper de tout et
    lui rendre visite régulièrement. Nous vous espérons en pleine forme.
    Ils formulent des vœux pour que la Nouvelle année 1940 permette
    des jours meilleurs et surtout la fin de la guerre avec les Allemands.

    Enfin, ils comptent bien vous rencontrer dès qu'apparaîtront les beaux
    jours du printemps. Toute la famille vous embrasse bien. Berthe et Henri."     

       Chaque année et à pareille époque, je me trouvais confronté à ce genre d'exercice et l'accomplissais avec beaucoup d'empressement et de plaisir. Effectivement, je savais par avance qu'il serait apprécié par mes parents, voire par les récipiendaires, qui n'omettaient pas de me féliciter lors des rencontres à la maison au cours de la nouvelle année. Ils clamaient tous mon bon travail soigné et la superbe écriture qui les fascinaient tous ! Ce travail s'est répété durant une dizaine d'années, puis il s'est trouvé allégé par la participation de mes sœurs qui, peu à peu, en écrivaient des plus personnelles et cela me soulageait assurément.

      Des souvenirs que je prends plaisir à restituer..., tant ils évoquent des périodes familiales chaleureuses de Noël, même durant la triste dernière guerre où toutes les messes de minuit étaient interdites et supprimées. Ces dernières ne furent rétablies qu'en décembre 1944 alors que notre région de Normandie avait été définitivement libérée vers les premiers jours de septembre de la même année. Quelles ne furent pas nos joies enthousiastes d'assister à cette belle première messe de Minuit en l'église Saint Rémi de Luneray. Une assistance accrue de fidèles remplissait toute la splendide nef toute illuminée ainsi que ses deux bas côtés et cela donnait un caractère exceptionnel à cette nouvelle cérémonie religieuse. L'abbé Chanoine Létournel célébrait une remarquable messe en latin faite de chants grégorien très connus...,à laquelle j'assistais en qualité d'Enfant de chœur et où mes parents et sœurs occupaient leurs places réservées au milieu de la nef centrale. Bref, tout était conçu pour nous réjouir, dont la brillante interprétation du merveilleux chant du "Minuit chrétien" par l'apprécié Chantre Lucien Lemarchand.

      Dans cette assistance très attentionnée et recueillie, l'on distinguait de nombreux soldats américains G.I. stationnés dans l'attachante commune de Luneray depuis le début décembre, dont le sergent Paul Healy et d'autres sous officiers et officiers qui suivaient avec aisance cette messe tout en latin ! De cette aventure, il restera qu'une amitié profonde et incomparable survivra à leur passage de cinq mois dans la commune normande, pour une amitié qui se prolongera très solidement et fraternellement durant 63 années sans l'ombre de la moindre faille : Du jamais enregistré de mémoire d'homme ! Cette merveilleuse histoire s'est achevée le 27 décembre 2007 avec sa mort qui nous a attristé profondément ! Aujourd'hui, toute la famille Morel l'évoque très régulièrement et prend plaisir à relire le poème intitulé :" L'histoire du soldat et du petit garçon" que j'ai écrit avant de partir aux U.S.A. en 1982. L'ayant très apprécié, l'ami Paul l'a fait traduire en anglais par l'un de ses amis le Père Albert, prêtre bénédictin, que nous avons reçu durant quinze jours et qui parlait superbement le français ! Depuis 1995, cette traduction trône dans notre entrée et chacun à tout loisir d'en prendre connaissance. Une belle photo "du G.I. Paul Healy et du petit garçon Bernard" jouxte le poème.

      L'office religieux se prolongeait jusqu'à une heure trente à la satisfaction des nombreux fidèles. Dès lors, il nous fallait revenir à la maison, à pied durant un kilomètre et quelque soit la météo du moment. A cette époque, les Noëls étaient plus froids ou bien enneigés que ceux d'aujourd'hui et nous les supportions plus facilement, du fait de notre prime jeunesse. Cependant, nous devions presque courir pour suivre les marches alertes de nos parents, afin de retrouver la chaleur ambiante au feu de bois de notre maison, au plus vite.

       Au retour à la maison, notre talentueuse maman " Cordon bleu renommé " qui avait préparé tout un délicieux petit réveillon, s'activait à faire réchauffer ses plats élaborés pendant que les enfants mettaient la table et le brave papa amenait ses bouteilles de très bon cidre bouché et en débouchait la première. Bref et avant de se mettre à table, il fallait satisfaire au rituel traditionnel classique..., la découverte des modestes petits cadeaux que le Père Noël avait apporté durant la messe de minuit ! Papa avait dressé un genre de Sapin de Noël à l'aide d'une grosse branche d'épicéa que nous avions décorée rudimentairement. Les quatre enfants avaient déposé une paire de souliers - galoches ou leurs chaussons afin que l'homme, aux opulentes chevelures et barbes blanches, les dépose dans chaque soulier. Bien sûr, nous avions pris soin de mettre une paire de souliers de nos valeureux parents afin qu'ils participent à la générosité de ce personnage venu tout droit du ciel et intervenant par les cheminées ! Le tout donnait un semblant de nos sapins d'aujourd'hui, mais les remplissages n'avaient aucune comparaison avec ceux que nous découvrons actuellement ? Certes, ils étaient un peu plus garnis que ceux des quatre ans de guerre, mais ils restaient malgré tout bien modestes car les financements l'étaient aussi. Toutefois et alors qu'ils se résumaient à un fruit (pomme - poire) et un sucre d'orge et quelques bonbons aux chocolats..., assortis d'un petit accessoire jouet ou tenue vestimentaire durant les cinq ans de guerre ; ceux de décembre 1944 bénéficiaient des oranges - mandarines et clémentines des pays producteurs. C'était la première fois que nous dégustions ces fruits très appréciés et qui nous avaient fait défaut précédemment. En revanche, le sucre d'orge continuait de satisfaire la plupart des familles, car c'était l'élément premier et indispensable pour fêter Noël ! Enfin, les cadeaux matériels étaient plus diversifiés et un peu plus élaborés, voire plus raffinés en fonction des âges qui allaient vers l'adolescence. Ils s'offraient surtout pour une meilleure utilisation de tous les jours. Ces découvertes étant accomplies à la satisfaction de chacun et, les remerciements sincères et d'usage exprimés par tous, le gentillet rappel à se mettre à table était enfin venu.

             Notre attachante maman Berthe, véritable "Cordon bleu" qui a façonné    de délicieux petits réveillons au sortir de la Dernière Guerre mondiale.

       A ce moment précis, tout le monde prenait sa place pour déguster les excellents mets, dont un toujours nouveau, voire inconnu ! Notre étonnante maman aidée de notre sœur aînée Marie-Thérèse, nous amenaient leur dernière création. Au fil des Ans, nous avons pu ainsi découvrir des plats comme des : Bouchées à la reine - Tomates farcies - Coquilles Saint Jacques - boudins blancs truffés en entrées; puis un lapin aux pruneaux ou un ris de veau comme plat du jour et une Ile Flottante (spécialité maman) ou une corbeille de fruits aux ananas (inconnue) comme dessert..., etc. etc.. Toutes ces nouveautés nous ont séduites et enflammé nos palais, tant elles ont été savoureuses et alléchantes ! Bien d'autres découvertes sont encore apparues au fil des cérémonies festives de toute nature et c'est ainsi que l'on peut certifier que nous avons connu les plus hauts niveaux de la gastronomie française ! Par ailleurs et suivant une tradition bien établie que nous avons créée, à partir du dessert, nous réclamions à notre charmant et talentueux chanteur ténor léger Papa de nous interpréter de beaux chants de Noël, tant nous les aimions et tant il les chantait remarquablement bien de sa belle, limpide et puissante voix qui nous séduisait profondément.

 

      Notre Père Henri dans ses avancées lyriques lors de nos petits réveillons familiaux des années 1944 - 1945 - 1946 et 1947

      Nous garderons des souvenirs indélébiles et joyeux des trois premiers Noëls 1944 - 1945 et 1946, car celui de décembre 1947, conçu à l'image des précédents, nous révélera une atroce nouvelle ? En effet et alors que nous partions pour la messe de minuit, notre gentil papa qui fermait toutes les portes, va uriner douloureusement et constate la présence de sang dans ses urines. Il s'en confie à maman Berthe discrètement afin de ne point éveiller nos soupçons et nos craintes. Toutefois, l'ambiance au retour est beaucoup plus grave et nous nous en apercevons, sans mot dire ! Aux examens cliniques qui suivront et sanctionneront une nécessaire opération de son rein gauche, succèdera une évolution dégressive rapide qui se traduira par sa mort le  13 avril 1948, à l'âge de 48 ans célébrés trois jours auparavant dans la discrétion, à la totale désolation de toute la famille Morel. Cet homme estimé, ce mari enjoué et chaleureux père de quatre enfants aimait profondément les siens et la vie. Toutefois, le rituel du réveillon du Noël 1947 a respecté la tradition des trois précédents mais l'atmosphère était discrètement plus grave et beaucoup plus soucieuse ! Néanmoins, il a encore chanté de nombreux chants de Noël dont "Petit Papa Noël" sorti trois années auparavant en 1944, puis vulgarisé à travers le monde en 1946 par Henri Martinet un compositeur et chef d'orchestre français de réputation internationale.

      Afin d'être tout à fait complet sur ces petits réveillons d'après guerre, nos retours des messes de minuit, les découvertes de nos cadeaux dans nos chaussures bien cirées et astiquées, pour finir par ces savoureux repas préparés par notre attachante maman Berthe et le régal des chants de papa Henri..., nous avions institué un rituel qui se répétait chaque année avant d'aller se coucher vers trois heures du matin. Il se résumait en une savoureuse dégustation d'un très bon chocolat au lait chaud confectionné par maman et Marie-Thérèse et que nous avalions avidement, tant nous en avions été privés durant la guerre. Ce sont ces petits souvenirs d'enfance qui me sont agréables à faire revivre, tant ils me rappellent encore la très chaude ambiance familiale au milieu de nos chers Parents chaleureux et tant aimants !

      Huit mois après, celui de Noël 1948 sera profondément marqué par l'absence de l'Etre bien aimé Papa et nos pensées ne le quitteront pas de la soirée ! Toutefois, notre éprouvée Maman Berthe, très chrétienne, a souhaité que nous respections les rites de l'église catholique et assistions à la messe de minuit en l'église de Luneray. Et de concert avec ses quatre enfants à ses côtés, elle a souhaité qu'une petite cérémonie familiale discrète soit organisée dans l'esprit précédent en hommage à notre papa défunt. Le même rythme et le semblable déroulement ont eu lieu gravement, sans aucun rire et en l'absence de toute chanson. Outre sa présence physique qui faisait totalement défaut ; c'est aussi sa très belle voix exprimant de merveilleux chants de Noël qui n'était plus là pour nous captiver et nous enthousiasmer ! Très unis tous les cinq, nous avons respecté les consignes de circonstance..., dans l'esprit que nous avions forgé, mais à l'image de personnes esseulées. Ainsi va la vie avec ses moments de joie, beaucoup trop rares et que nous ne savons pas toujours apprécier à leurs justes valeurs et, des passages extrêmement graves et attristants qui nous entravent profondément pour toute une vie ! Ce Noël 1948 restera parmi le plus sombre de toute notre vie. 

 

          Photo prise sept ans après le décès de papa en présence d'Avit, frère aîné de maman             sa femme Hélène, de mes sœurs Marie-Thérèse – Anne- Marie - Antoinette et fiancée Colette.

      Au delà, la vie reprendra ses droits peu à peu, mais la blessure résistera à tous les aléas qui se dresseront sur notre route. Aujourd'hui encore et dans cette trêve hivernale, mes parents me fixent et me regardent constamment dans mon bureau, où j'occupe une place importante chaque jour. Ils m'ont marqué pour toujours et je leur exprime ma profonde reconnaissance. Dans une citation première, j'écrivais : "Notre raison d'Etre ne se justifie que par ceux qui nous ont précédés". Elle est toujours de circonstance et lorsque je l'exprime encore, c'est à mes exceptionnels Parents que je pense et que je m'adresse ! Tous mes vifs sentiments filiaux leur sont sans cesse renouvelés.

      Alors qu'il me serait encore loisible d'en écrire des pages et des pages sur cette riche période de ma prime jeunesse, je ne veux me contenir que dans les deux thèmes évoqués en avant première, à savoir ceux de la rédaction des cartes de vœux pour mes parents, puis les premières messes de minuit et leurs retours à la maison parentale ! Je me suis attaché à en restituer l'essentiel, en m'efforçant d'y apporter le maximum d'éléments qui ont resurgi dans ma petite tête, pour attentionner tout lecteur en quête de petites anecdotes au cours de la Seconde Guerre mondiale de 1939 - 1945.

      Puisse chaque lecteur Ami et mes proches ainsi que tout lecteur attentif, y redécouvrir avec intérêt et émotion ce que furent les difficiles années de guerre durant cinq ans ; puis l'ambiance joyeuse et discrète au moment des Fêtes nouvelles de Fin d'année dans notre Nouvelle France recouvrée ! Bonne et instructive lecture à tous !                                        

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      La dernière belle carte de voeux de ma cousine Antoinette Morel adressée à mes parents Henri et Berthe, ses oncle et tante en janvier 1935. Une très belle jeune fille, agréable et intelligente, de 23 ans qui succombera cinq mois plus tard de la tuberculose, aux regrets de toute sa famille éplorée par un immense chagrin.

Antoinette_2

 Remarquable chef d'œuvre de carte pour l'époque des années trente

      En mémoire à ma charmante cousine Antoinette Morel que j'ai connue, à peine et très peu, mais où son visage m'a fasciné au travers de quelques rares photos de l'époque et, que les récits nombreux m'ont permis de mieux connaître sur sa très jeune existence !

      Son décès à l'âge de 23 ans résultant de la mortelle épidémie de la tuberculose dans les années trente et qui succédait à celle ravageuse de la "grippe espagnole" des années 1918 - 1920..., nous rappelle aussi combien ces deux pandémies ont fait de véritables mortalités à travers le monde et notamment dans la jeunesse. Sa disparition a profondément affecté toute la famille, inconsolable et meurtrie !    

 

                                                        Bernard MOREL

                                               Epistolier sensible et réaliste



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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3 août 2020

LES SUBLIMES ET MERITANTES MERES DE FAMILLE

 

LES SUBLIMES ET MÉRITANTES MÈRES DE FAMILLE !

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      La vie est ainsi faite qu'elle reste subordonnée à de multiples aléas de toute nature..., tout au long de chaque existence. Elle est ainsi émaillée d'aventures diverses de la naissance jusqu'à notre disparition. Les phénomènes ne cesseront de se produire aux différents stades de notre évolution pour apparaître plus ou moins nombreux, riches, extraordinaires, exceptionnels ou, plus discrets, moins consistants et fort singuliers !

           

             Colette - Notre couple dans la force de l'âge, vers la quarantaine - Bernard

     Afin de développer avec concision l'intitulé du titre de ma présente NOUVELLE, je veux me référer au récent vécu de notre couple au cours de ces trois derniers mois, suite à l'hospitalisation de mon épouse et à ses trois mois de convalescence. Certes, j'en étais parfaitement conscient, mais de devoir le pratiquer pour subvenir aux multiples tâches quotidiennes m'a confirmé assurément ce que je savais déjà, mais de l'accomplir totalement détermine un regard très différent. C'est donc au terme de trois mois de travail intensif pour suppléer aux travaux qu'elle ne pouvait plus accomplir que j'ai mesuré l'ampleur du problème !

     Ainsi, notre couple d'octogénaires, en âge bien avancé, menait  une petite vie paisible de retraités et s'activait encore à générer quelques modestes travaux d'entretien intérieur et extérieur. Certains s'affirmaient relever du domaine de la femme, tandis que d'autres relevaient davantage des compétences de l'homme et nous nous complétions et satisfaisions admirablement bien ! Aussi, en ce jeudi 14 mai 2020 et par une resplendissante journée printanière, tout plaidait pour vivre heureux et de jouir encore un peu aux plaisirs de la vie. J'en profitais pour fleurir un petit massif ceinturant notre cerisier fleur et Colette s'empressait d'aller chercher son pain quotidien et quelques articles. En passant près de moi, quelques échanges sur la beauté de la nature à cette période de l'année, puis quelques petites boutades humoristiques pour pigmenter notre joie de vivre et un petit au revoir. Bref, du classique et avec un air bien détendu.

     Quinze minutes se sont écoulées qu'un homme m'interpelle par mon nom pour savoir si c'est bien moi. En opinant de la tête, il me précise que mon épouse a chuté à 70 mètres d'ici, qu'elle ne peut se relever et qu'elle sollicite votre aide. J'accours précipitamment pour découvrir son visage ensanglanté et la voir gémir de son bras droit qui l'a fait terriblement souffrir. Je m'emploie à faire le maximum et notamment d'appeler les Secours d'urgences. Ce brave homme m'assure de son assistance et se préoccupe d'intervenir près des Sapeurs-Pompiers. De mon côté, je m'efforce de soutenir ma femme et de lui nettoyer son visage. Tout se fait très rapidement et les Pompiers sont déjà là. Quelques propos et me confient qu'ils l'emmènent directement aux urgences de l'Hôpital de Dieppe. En pleine période de confinement, ils me précisent que je n'ai pas le droit de l'assister et qu'ils me tiendront informé. Tout ceci se passe avec une rapidité excessive et je me retrouve dans l'ignorance la plus totale. En revenant à ma maison, je réponds aux propos bienveillants des voisins, puis les assure de leur donner des nouvelles dès que possible. Je me retrouve seul chez moi et songe aux aléas de toute la vie : " Il y a moins d'une heure, c'était la vie simple et plaisante d'un couple sans histoire..., puis par cette chute sur le trottoir, c'est le bouleversement total avec les inquiétudes légitimes liées à l'évolution de son état de santé, ses souffrances physiques sur son poignet droit et la rupture momentanée de notre couple ?" Bref, je n'ai pas le temps de m'attarder à m'apesantir sur des gémissements inappropriés, qu'il me faut informer nos trois filles et nos meilleurs amis. Il y a tout juste une heure, l'on souriait à l'agréable vie, puis désormais c'est un futur plus compromettant durant les prochains jours ?  

     Le temps passe rapidement sans la moindre information. Excédé, j'appelle les services pour avoir l'un des docteurs et mon harcèlement finit par produire ses effets. Bientôt, je communique avec l'un des cardiologues qui vient de l'examiner et il me synthétise tout ce que le corps médical a réalisé depuis son arrivée. La première intervention a consisté à lui ôter ses douleurs au poignet droit qui a révélé une double fracture. Notre seconde intervention s'est afférée à déterminer les causes de sa chute et en avons déduit que c'était son rythme cardiaque beaucoup trop lent. En conséquence, nous porojetons deux petites interventions chirurgicales pour régler ces deux problèmes. La pose d'un pacemaker s'effectuera lundi et l'opération de sa double fracture au poignet mardi matin. Le veekend retarde un peu nos interventions mais dès que possible, Mme Morel pourra rejoindre son home. 

 

 

 

 

20 mars 2020

EVOCATIONS DE SOUVENIRS DE JEUNESSE

 

                                                        NOUVELLE SIGNIFICATIVE

                                                           DE TEMPS DE GUERRE !

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              ÉVOCATIONS DE LOINTAINS ET DOULOUREUX SOUVENIRS DE PRIME JEUNESSE

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            A nouveau, c'est un véritable besoin qui m'anime de retracer quelques épiques souvenirs d'enfance enregistrés lors de ma prime jeunesse. Certes, ils sont nombreux et je ne choisirai qu'a relater les plus importants d'entre eux. C'est donc avec le même plaisir et une comparable détermination que je vais m'appliquer dans leur narration !

            Ces événements se sont produits dans la première partie du 20ème siècle qui restera fertile en péripéties de toute nature. Afin d'en extraire les principaux qui ont émaillés les quatre premières décennies, je me limiterai qu'à en rapporter leurs grandes lignes, eu égard aux très nombreux ouvrages littéraires qui ont illustré leurs récits et développements et qui pourraient remplir de multiples et impressionnantes bibliothéques à travers le monde.     

            De façon très synthétique, la naissance du 20ème siècle est héritière du développement industriel grandissant et prospère qui vient d'exploser à la fin du précédent. Durant cette première décennie qualifiée de "La Belle époque" où tout semble resplendissant, une seconde période d'une trentaine d'années va s'avérer beaucoup plus préoccupante et se révéler extrêmement inquiétante, voire désastreuse. Au cours de la seconde décennie, le continent européen va s'enliser dans les atrocités de la Première Guerre mondiale au prix de millions de morts civils et militaires. La guerre des tranchées en reste le plus cruel symbole. Dans son néfaste prolongement, ce sont les économies de marchés mondiaux qui se trouvent terriblement affectées pour sombrer lors du crash boursier du jeudi noir d'octobre 1929 et assurer des ruines entières de valeureux individus. Les autres continents en seront passablement affectés peu de temps après, dont notre Nation française.

                                                                                    

             Les seules photos rescapées…, quelques mois après la naissance de Bernard

            La troisième décennie lui succède dans un marasme financier en totale perdition et sans avenir prometteur. C'est en fin de l'année 1932 que se situe ma naissance. C'est donc dans une pauvreté financière marquée que se situe mon entrée dans le monde des humains. La situation financière parentale est des plus modeste et ressemble étrangement à l'image de nombreux foyers ouvriers dépourvus de ressources minimales élémentaires. En 1936 et dans des situations plus que belliqueuses, c'est l'avènement du "Front Populaire " sous le règne du Président Léon Blum. Des émeutes de mécontentement surgissent sur tout le territoire national et une dégradation du climat général est enregistrée un peu partout. Au niveau européen, la situation n'est guère meilleure et de graves tensions se développent entre deux camps rivaux. Il est vrai que le nouveau chancelier d'Allemagne Adolf Hitler élu en 1933, leader du National socialisme et prônant le nazisme radical ne recule devant rien et engendre les pires inquiétudes. Des exigences réitérées pour l'obtention d'annexions de territoires obligent les partenaires ou belligérants à des conciliabules compromettants. Bref, à partir de 1938, les tensions se diversifient pour se terminer par l'invasion sournoise de l'Etat voisin La Pologne le 1er septembre 1939, au prix de nombreuses victimes civiles et militaires. D'ores et déjà, l'Angleterre et la France s'unissent, à nouveau, et déclarent les hostilités à l'Allemagne nazie le dimanche 03 septembre 1939. C'est la naissance de la Seconde Guerre mondiale avec toutes les incertitudes des peuples rivaux, puis les problématiques qu'elle va engendrer durant la longue période cruciale de six années infernales (1939 -1945). A son terme, elle se soldera par des destructions massives apocalyptiques, de vastes champs de ruines au niveau mondial et la folie de combats ou d'atrocités en vies humaines terriblement meurtrières.

            La quatrième décennie va plonger les belligérants dans une guerre mondiale à l'échelle planétaire et impliquer les plus importants Etats à s'affronter monstrueusement en divers endroits du globe. Durant cette longue période de misère terrestre, plus de 60 millions d'êtres humains, civils et militaires y laisseront leur vie ! Des actes de cruauté sauvage et de terreur inimaginable s'en dégageront pour démontrer combien l'homme du 20ème siècle a perdu toute sa raison dans des massacres démentiels que le régime animal se refuserait à commettre ! L'homme a sombré dans la plénitude des horreurs et ces criminels laisseront leurs indélébiles stigmates pour l'éternité. En effet, après la naissance de la Seconde Guerre au niveau européen, les U.S.A veulent s'abstenir de rentrer dans ce nouveau conflit et assurent les Alliés de livraisons d'armes en quantités suffisantes. Il faudra attendre l'attaque sournoise des japonais sur la base aérienne américaine de Pearl Harbour le 7 décembre 1941 et les destructions massives de leur potentiel aéronautique pour décider le Président Franklin Roosevelt à déclarer la guerre à l'empire japonais et se ranger aux côtés des armées franco-anglaises. C'est vraiment la naissance de la Seconde Guerre Mondiale.

            De façon parallèle, le subtil despote Adolf Hitler manigance son homologue Joseph Staline pour la recherche d'un pacte de non-agression avec l'U.R.S.S. avant d'envahir la Pologne et pour avoir les mains libres. Leurs ministres plénipotentiaires réciproques le concluent le 23 août 1939 pour une durée de 10 ans. Dès qu'il en a terminé avec les conquêtes d'une partie de la France et de petits Etats européens, son ambition malveillante le conduit à entreprendre de nouvelles dominations. Désormais, ce sont les richesses minérales, dont du pétrole, qui vont lui faire défaut et il éprouve la nécessité de conquérir celles de l'U.R.S. S. ! Qu'importe l'existence du pacte de non-agression avec les bolcheviques, ses tentations sont grandes d'envahir le pays le plus rapidement possible. La rupture du pacte de non-agression a lieu le 22 juin 1941. Les premières conquêtes sont aisées et bientôt les armées allemandes sont aux portes de Moscou. La traîtrise est un plat qui se mange froid semble se dire Staline et tous ses proches collaborateurs et généraux et l'arrivée de l'hiver impitoyable vont conjuguer leurs actions pour en empêcher la réalisation. Cependant et dès lors, nous sommes bien au cœur d'une Seconde Guerre Mondiale pour une durée indéterminée !

 

      Maison restaurée entièrement par mes soins de 1970 à 2010, au lieu-dit Le Ronchay -                                                            de la commune de Luneray

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                           DES VÉCUS PERSONNELS ET FAMILIAUX DURANT CETTE PÉRIODE !

           A l'aube de l'année 1939, je viens d'avoir tous justes six ans et d'après mes parents et amis ainsi que mes premières maîtresses d'école, je suis un petit garçon très éveillé et gentil espiègle, associant le sérieux dans mes premières études scolaires et un élève débridé par ailleurs, qui aime se défouler, rire et plaisanter ! Bref, je m'intéresse à tout, suis d'une curiosité naturelle et j'aime profondément échanger avec mes prodigieux parents et notamment auprès de mon adorable papa Octave, mais prénommé Henri en toute circonstance ?

            De son côté, maman Berthe est une "Mère poule" qui n'a comme ambition d'élever leur fratrie de quatre enfants le plus correctement possible au travers d'une éducation civile et religieuse conforme à la tradition de l'époque. C'est une excellente cuisinière de Cordon Bleu et une ménagère exemplaire pour conserver une qualité au très modeste logis qui se résume à une vaste pièce centrale appelée la cuisine. Deux rares chambres bien précaires et quelques pièces de rangements rudimentaires complètent cette vétuste habitation. Cependant, elles sont toujours très bien entretenues et se trouvent bien appréciées par toute l'attachante famille.  Bref, notre merveilleuse tutrice maternelle excelle en tous points. Un peu plus tard et pour assurer le sauvetage du foyer par l'absence de son mari (hospitalisation pour jambe cassée et son décès huit ans après), elle nous apparaîtra comme une femme sublime, majestueuse, belle, charmante, volontaire et supérieurement méritante au point de forcer notre totale admiration ! Encore à ce jour, elle restera et pour toujours l'idéale d'une femme parfaite !

             En ce qui concerne son bien-aimé mari Henri, notre merveilleux papa, j'ose exprimer qu'ils nous sont apparus dans toute la plénitude d'un couple très heureux, uni et parfait. Personnellement, ils ont été mes exemples et mon modèle et le sont restés pour l'éternité. Comme sa précieuse épouse, lui-même était doté d'une culture raffinée, lisait énormément le soir..., qui lui était sa seule distraction et s'intéressait énormément aux informations générales par le biais des journaux quotidiens, dont l'ardent Journal de Rouen qui faisait figure de privilégié au niveau régional.

                                               

                            Mon oncle Pierre, frère de papa Henri, à l'extrême droite.

              Mon père Henri voit le jour au début du 20ème siècle et va grandir durant la "Belle époque". A l'âge de six ans, il étrenne le nouveau et bel ensemble scolaire de Luneray en 1906. Il est le dernier d'une fratrie de quatre enfants (deux filles et deux garçons) dans un milieu familial chaleureux mais aux ressources bien précaires. Bref, une paisible prime jeunesse qui se verra détruite à l'âge de 15 ans par le décès de son frère Pierre tué et Mort pour la Patrie, lors de la Première Guerre le 06 avril 1915 en Argonne à l'âge de 20 ans. Ils s'adoraient et papa s'en trouve très affecté. Ses valeureux parents Pierre et Victoria ne s'en remettront jamais et sa brave maman en mourra de désespoir et de chagrin, quelques années après, le 1er octobre 1928 !

                   

             Mon père Henri              Ma mère Berthe     Ma Grand-mère Alexandrine   

              A la naissance de la Seconde Guerre, notre père a 39 ans et est à la tête d'une famille de quatre enfants.

              Par priorité, l'ordre de mobilisation s'adresse aux célibataires et pères sans enfant, puis 1- 2 -3 et enfin ceux de 4 gosses. C'est donc vers la mi-septembre qu'il reçoit son ordre de mobilisation, de son facteur M. Malot qui se trouve dans la même situation, pour une affectation dans "la Défense passive" dans une caserne de Bois Guillaume près de Rouen. C'est le drame familial car il est le seul à s'occuper de la petite fermette d'une dizaine d'hectares et de quelque vaches et le couple se demande comment il va s'en sortir ! Un brave cultivateur M. Fernand Ouvry lui promet de lui assurer ses travaux dans les champs et d'aider son épouse lorsqu'elle en formulera le besoin. Cette heureuse proposition les rassure, mais il leur faut encore régler le problème des traites des vaches, leurs vêlages qui se profilent et leur hébergement à l'étable au cours de l'hiver qui arrive prochainement. De grandes discussions interviennent à la recherche des meilleures solutions et j'y participe discrètement par un comportement très attentif. Le mot du petit Bernard revient assez souvent et j'y prête beaucoup d'intérêt. Il est avancé que je vais prendre mes sept ans dans moins de deux mois et que je pourrai aider ma brave mère dans des travaux adaptables à ma morphologie. Je les assure de toute mon adhésion sur le champ et souligne que ma chère maman n'aura qu'à faire la traite des vaches. Je passerai le lait à l'écrémeuse et j'assurerai le fonctionnement de la baratte pour en extraire le beurre. Bref, j'ajoute encore que j'interviendrai dans les étables le moment venu pour bien aider maman. Au terme de cette nouvelle organisation, toute la petite famille se sent un peu rassurée. C'est vrai que du côté de mes sœurs Marie-Thérèse et Anne-Marie, elles travaillent superbement pour aider leur mère au niveau de toutes ses tâches ménagères et leur réaffirment que maman pourra compter sur elles. Quant à la cadette la petite Antoinette, elle n'a que 18 mois et ne peux absolument pas intervenir.

           Le jour "J" est arrivé et notre père nous quitte pour rejoindre Bois-Guillaume à bicyclette, pour une distance de soixante kilomètres. Ce n'est pas un vélo de haute qualité, mais c'est encore l'époque où le coup de pédale est de première nécessité. Je le vois encore partir revêtu de son costume marron, les larmes aux yeux, emportant avec lui  nos abondants pleurs ! Sa sœur aînée Julia tient une boulangerie qui existe toujours à Bois Guillaume et il peut se restaurer et se délasser un petit peu avant de rentrer dans le casernement.

            Il est affecté dans un service de la Défense passive et ne reçoit aucune consigne pour s'occuper. Tout comme ces nouvelles recrues mobilisées, il ne perçoit qu'une simple musette entoilée et un masque à gaz. Il conserve son costume marron et sa casquette journalière. Bref, c'est un véritable gâchis et ces recrues de dernière heure seraient assurément beaucoup plus utiles à vaquer à leurs propres occupations chez eux. Certes et notamment en soirée, ils doivent satisfaire à la peinture de toutes les vitres, à la chaux, pour atténuer les lumières éclairantes et donnant sur l'extérieur. En vérité, c'est l'objet de la défense passive et les mêmes consignes sont imposées à toutes les maisons d'habitations de ville ou de la campagne pour dissimuler toutes les lueurs émanant des ampoules électriques ou cierges, etc. Le but recherché est d'empêcher les aviateurs allemands de localiser l'ensemble des éclairages publics de la cité afin qu'ils ne peuvent détecter les quelques sites militaires stratégiques importants.

              Papa Henri s'acquitte avec regret de cette situation d'oisiveté décevante, en jouant aux cartes ou aux dominos qui restent les jeux préférés des normands. En fin de semaine, ils retournent dans leurs foyers, ce qui permet aux petits "bricoliers" de l'agriculture de s'activer à leurs travaux agricoles. Mon père emprunte donc le chemin du retour et nous sommes tous ravis lorsqu'on le voit franchir la petite barrière d'entrée. On se précipite pour l'embrasser et le couvrir de gros baisers. Lui-même est visiblement heureux de retrouver les siens pour vivre quelques heures de pur bonheur et travailler. Ce petit manège d'allers et retours va durer environ cinq semaines. En effet, le gouvernement de l'époque décide d'accorder une permission exceptionnelle de huit jours à tous les cultivateurs céréaliers pour leur permettre d'ensemencer leurs "blés d'hiver". Notre père s'en trouve donc bénéficiaire durant la semaine du 30 octobre au 05 novembre 1939. C'est la joie dans le foyer qui va retrouver l'ambiance d'antan des jours heureux ! Quant à moi, je suis aux anges car je vais pouvoir retrouver l'homme que je ne quitte pas et qui le suis partout lorsque je suis libéré des cours de l'école. Aussi, je lui montre tout ce que j'accomplis à l'égard de la bienveillante maman durant ses absences. Il en profite pour me donner quelques petites tapes de félicitations et avant de formuler ses derniers conseils qui me seront très utiles.

                        LA JOIE DES RETROUVAILLES ET LE DRAME DU JEUDI APRÈS-MIDI

            Depuis le début de la semaine, mon père s'est activé à la préparation du terrain propice à être ensemencé, à l'aide de ses deux chevaux bien entraînés à ces travaux aratoires et de finition. Tout s'est relativement bien passé, à l'exception de ce temps automnal jugé un peu trop pluvieux. Le soir et avant d'aller se coucher, nous retrouvons les chaleureuses soirées au cours desquelles de délicieux dîners nous étaient concoctés par notre valeureuse mère.

            Après deux jours passés dans les champs, c'est le jour férié du mercredi 1er novembre et les écoles sont fermées. Comme le jeudi est le jour de repos hebdomadaire des élèves, et qu'il n'a pas de vacances à l'époque, les mômes sont bénéficiaires de deux jours de vacance successifs. De son côté, le chef de famille s'acquitte encore à bien terminer ses préparations, puis envisage d'aller chercher les cents kilos de blé de semence chez son bon ami agriculteur M. Fernand Ouvry. Il a également l'accord de son charretier et ami M. Emile Corruble pour lui ensemencer son blé avec le semoir de la ferme, comme il en est d'usage depuis longtemps. Ils négocient donc la date du vendredi 03 pour effectuer ce travail de semis.

            Tout s'est relativement bien déroulé et cette permission s'annonce donc bien profitable. Il ne lui reste plus qu'à se rendre à la ferme pour récupérer son blé de semence. Ces graines se trouvent entreposées, bien au sec, à l'étage d'un grenier extérieur. Pour y accéder, il faut gravir un escalier en pierre, recouvert par endroit de lichen, qui au contact de la fine pluie le rend très glissant. Papa charge son sac sur son dos et entreprend sa descente avec prudence. Ce n'est pas un coup d'essai et il a fait ce travail plusieurs fois auparavant. A deux marches de la fin, c'est le drame ! Son godillot gauche dérape sur ce végétal mouillé et il ne peut éviter la chute ! La masse des cents kilos s'abat sur sa jambe gauche et c'est l'inévitable fracture tant redoutée. Des ouvriers de la ferme, en proximité, ont entendu ses cris et son appel et accourent précipitamment. C'est l'affolement momentané, puis le papa handicapé demande son retour à sa maison le plus vite possible et d'appeler le Dr. Arnal en urgence. C'est un docteur retraité qui a dû reprendre du service pour suppléer l'unique docteur Robert Varin en exercice dans la vaste région luneraysienne et bien au delà !
Mobilisé depuis plusieurs mois, il se trouve donc absent actuellement. Plusieurs ouvriers le transportent sur un brancard de fortune et nous interpellent ainsi : " Votre père vient de se casser la jambe et débarrassez la grande table de la cuisine pour l'allonger "! Petit garçon, je me sens terrorisé car j'ai mal interprété et j'ai cru que sa jambe était sectionnée et tombait dans le vide. A la vue de mon père avec son corps en entier, je me suis senti un peu rassuré et nous avons pu comprendre ce que voulait dire cette rituelle phrase "jambe cassée"…, devenue beaucoup plus tard l'expression "fracture de la cheville !" Bref, cela m'a beaucoup traumatisé l'espace d'un moment puis je reprends mes esprits à la vue de ce brave papa qui souffre terriblement, mais qui s'efforce de rassurer toute son attachante petite famille et réconforter sa chère épouse. Sa permission se termine bien mal et il faut en avertir les autorités militaires.

            Déjà, les ouvriers sont repartis et maman est dans l'attente du docteur Arnal. La solidarité inébranlable du voisinage qui vient d'apprendre la mauvaise nouvelle, s'affaire près de ce docteur apprécié et lui précise qu'ils vont venir  le chercher. Il s'est muni d'une "jambière" qu'il a en sa possession et intervient dans les meilleurs délais. Dès son arrivée, il ausculte son patient et nous nous écartons pour lui laisser l'espace total. Puis, il s'emploie, avec délicatesse et précaution, à lui placer toute sa jambe gauche dans cette jambière prévue à cette effet et tout ce qui gravite autour. Il a au préalable fait le nécessaire au Pavillon militaire de l'Hôpital de Dieppe pour obtenir une entrée en précisant le mobile de son hospitalisation. Il n'existe pas de service ambulancier, mais son ami M. Raoul Lardans chef d'entreprise du tissage voisin a assuré notre mère d'effectuer son transport et de la prendre pour l'accompagner. Il lui précise qu'il l'attendra le temps des formalités d'entrée et qu'il peut l'aider dans ses démarches le cas échéant. Bref, tout a été assez vite et les esprits de toute la famille se trouvent un peu rassurés. Je revois encore ce douloureux départ à chaudes larmes qui restera ancré à vie dans ma mémoire de gosse !

            Avant le départ, maman nous place sous l'autorité de notre sœur aînée Marie Thérèse et de bien l'écouter, en attendant l'arrivée de Grand-mère. Elle va s'occuper de vous et vous donner à manger ce soir. Je rentrerai avec M. Lardans et restez bien sages mes chers Petits. Je suis déjà très proche de ma sœur et lui dit qu'elle peut compter sur moi pour l'aider dans ses tâches ménagères. Notre sœur Anne Marie qui a quatre ans et huit mois devine que quelque chose de très grave vient de se passer avec le départ de son attachant papa pour l'hôpital de Dieppe. Elle s'associe à notre peine et à nos inquiétudes et montre qu'elle peut aussi nous aider. Quant à la petite cadette Antoinette, elle n'a que dix huit mois et ne peut être d'aucune utilité. Ce ravissant bébé apparaît plutôt comme une servitude et a réellement besoin que l'on s'occupe bien d'elle et qu'on la protège. Anne-Marie sera d'un précieux secours et s'en occupera à bon escient. A nouveau, la dévouée fratrie va user de tout son zèle enfantin pour bien subvenir au besoin du foyer en l'absence de leur papa et en précieux secours à leur admirable maman !  

            Notre Grand-mère Alexandrine Lheureux très attachée à notre foyer en est bien vite alertée. Habitant le village voisin d'Avremesnil, seuls deux bons kilomètres séparent les habitations et elle s'engage à venir au plus vite. Cette maîtresse et belle femme, à la stature imposante, était d'une gentillesse hors du commun. Elle se trouvait veuve depuis vingt ans de son dévoué mari Avite, mort des suites de la "terrible grippe espagnole en décembre 1919" qui provoqua d'immenses pertes en vies humaines sur le territoire national et dans le monde entier. Les statistiques en dénombrent 165.000 au niveau français et entre 20 à 50 millions au plan mondial.

            A son arrivée, nous sommes profondément heureux de l'avoir à nos côtés et de prendre en mains la gestion de toute la maison. Sa fille Berthe se sent elle-même soulagée car elle va s'occuper de toutes les nombreuses affaires relevant de sa compétence et sachant que son travail reste exemplaire. Maman rentre tardivement du Pavillon militaire de l'hôpital de Dieppe car les formalités d'entrée lui ont pris beaucoup de temps. M. Ouvry a chargé son vacher de traire ses vaches et d'amener le lait à la maison. Je l'ai accueilli et entreposé dans la laiterie. Bref, les trois gosses s'emploient à faire le mieux possible afin qu'il ne lui reste plus grand-chose à entreprendre à son retour. Alexandrine et tous ses Petits-enfants se pressent pour lui faire la bise et l'écouter. Marie Thérèse s'occupe de réchauffer la soupe qui sera le seul plat qu'elle absorbera. Il est déjà très tard et tout le monde monte se coucher car la journée du lendemain risque d'être longue et pressante !       

                       

  Bernard – Anne-Marie – Marie Thérèse              La maison natale de ma prime enfance

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               SIX MOIS D'HOSPITALISATION AU PAVILLON MILITAIRE A L'HȎPITAL DE DIEPPE

            Dès le lendemain matin, maman s'affaire à la traite des vaches dans une pâture à un kilomètre du domicile. Sur le chemin du retour, de bons voisins lui renouvellent leurs concours à l'aider dans des tâches de travaux agricoles, tout en prenant des nouvelles de son mari Henri. Elle les en remercie et leur précise que l'une des principales serait de ramener les vaches dans la cour de la fermette pour qu'elles broutent l'herbe déjà haute. Ainsi et durant une dizaine de jours, je n'aurai pas de déplacements à faire. Tout commence à s'organiser et il va falloir faire front de toutes parts, car les médecins en fonction ne sont guère optimistes. Outre ses nouvelles charges envers les animaux et la traite, il y a les deux chevaux à s'occuper. Ce n'est pas le travail d'une femme et le voisin M. Jules Leprince se propose de venir s'en occuper tous les jours et de s'en servir pour accomplir des travaux pour la ferme ou pour ses propres besoins, le cas échéant, si nous lui en donnons l'autorisation. Maman acquiesce spontanément.

            De son côté, Grand-mère s'est levée aux aurores et a confectionné tout ce qu'il faut pour le petit déjeuner. Le samedi matin, Marie-Thérèse et moi nous préparons pour aller toute la journée à l'école, en revenant déjeuner le midi à la maison. Au retour, nous prêtons notre petit concours à nos aînés dans des travaux qui relèvent de notre compétence. Il y a une terrible blessure ancrée dans chacun de nous, mais nous ne voulons pas trop s'attarder sur les conséquences à venir et davantage se préoccuper sur les tâches qui nous sont investies. Les conversations se rapportant à notre papa blessé se déroulent plutôt le soir au cours de nos dîners. Parmi elles, il est décidé que maman se rendra deux fois par semaine rendre visite à Henri, avec l'un des enfants accompagnateur. Ils prendront le car Wampouille qui assure la ligne Luneray-Dieppe, aller et retour. Ainsi, le blessé meurtri dans ses chairs, comme dans son cœur, verra régulièrement ses quatre chers enfants à tour de rôle. Cette proposition sied l'ensemble de l'attachante famille. Lorsque c'est à mon tour, je ressens cela comme une joie intérieure débordante. En effet, la présence d'un père me manque beaucoup car j'étais tellement habitué à le suivre partout, à l'accompagner dans ses travaux de la plaine, en dehors de l'école, et l'aider dans de menus travaux de mon âge. Il aimait aussi que le seul élément masculin, son propre fils, se passionne envers le travail de la terre etc. Au-delà et comme l'avait décidé Dame nature, il adorait toutes mes espiègleries qui se résumaient principalement à rire gentiment de tout et de rien, sans l'ombre d'une quelconque méchanceté, agressivité ou perversité. Il aimait profondément ses quatre enfants et sa charmante épouse Berthe, mais raffolait de son petit garçon Bernard. Ainsi, durant les deux heures que nous passions près de lui sur son lit d'hôpital, je m'adonnais beaucoup à l'écouter échanger avec sa femme, étant assis au fond de son lit et en prenant soin d'être loin de sa cheville brisée. Les conversations portaient surtout sur des conseils avertis pour que maman puisse en tenir compte constamment. Entre deux conseils, il n'oubliait pas de lui rappeler qu'elle pouvait compter sur moi et bien souvent…, il s'exprimait ainsi : "Le p'tit Bernard pourra t'aider…, il sait comment faire" ! – "N'aie pas de scrupule à l'interpeller car il a l'habitude de grimper dans la grange" –  "Il pourra vider les étables- t'amener les betteraves- les bottes de paille ou le foin " – "Il est très courageux et n'hésite pas à te décharger sur ce qu'il peut faire" – N'est-ce pas mon garçon ! – J'acquiesçais spontanément et j'en ajoutais parfois sur des travaux tels : conduire ou aller chercher les vaches à la plaine ou les mettre au piquet et renouveler les parcelles à brouter ! –Le ramassage des œufs était parmi mes préférences, car je savais ou certaines poules pondaient dans les granges et ou personne ne pouvait s'y rendre ! – Ce qui était parfois considéré comme une corvée et notamment de s'occuper d'alimenter l'unique poêle en charbon et bois, cela m'était devenu une habitude familière que je pratiquais journellement sans la moindre réticence. etc. etc. !

            Au-delà et dans un esprit comparable, papa prenait un véritable plaisir à s'intéresser aussi aux travaux d'école et aux résultats obtenus de ses deux ainés Marie Thérèse et moi. Dans ce domaine, maman prenait la parole et lui apportait les résultats des interrogations mensuelles chiffrées et ceux des compositions trimestrielles qui définissaient le classement par division. Les conversations allaient bon train et toutes s'auréolaient de sourires bienveillants. C'est vrai que ma sœur aînée était une brillante élève, très sérieuse, assurément douée qui n'obtenait que de respectables notes appréciées par sa maîtresse et à fortiori par ses parents. Quant à moi, des résultats semblables et comparables à Marie-Thérèse…, et qui faisaient l'ardent bonheur de toute la famille. Des notes de qualité dans toutes les matières, y compris en E.P.S. et qui me propulsaient toujours en tête de la division. A l'examen approfondi par le clairvoyant papa, et sans m'encenser exagérément, l'on devenait l'entière satisfaction d'un heureux papa cloué sur son lit d'hôpital et sans pouvoir s'en sortir ? Des moments familiaux pleins de bonheur intense, mais de trop courte durée et il nous fallait reprendre la route du retour par le car pour retrouver les nécessaires travaux agricoles.     

           UNE DURÉE D'HOSPITALISATION INSENSÉE…? COMPARÉE A NOS JOURS ACTUELS !

            Le regrettable et déplorable accident a eu lieu le 02 novembre 1939. Les médecins militaires en définissent une fracture ouverte de la cheville et l'opère. Puis, ils replacent la jambe dans une jambière pour la maintenir bien droite. La kinésithérapie n'existe pas en France et aucune manipulation ne semble avoir été pratiquée, ni même quelques mouvements élémentaires pour renforcer ses muscles. Je doute très sérieusement de l'exercice de petites marches avec assistanat, car je n'en ai jamais entendu parler ? Chaque fois que nous lui avons rendu visite, nous l'avons toujours découvert sur son lit et dans une semblable et immuable position ! Papa ne nous a jamais accompagné de quelques mètres, de cette chambre commune à plusieurs lits jusqu'au couloir de sortie, ne serait ce pour avoir quelques brèves secondes d'intimité familiale ? Ma mère s'inquiétait constamment près des autorités militaires, sans avoir le moindre réconfort moral et sans connaître l'évolution de sa fracture et le jour où il pourrait remarcher. Bref, ce furent plus de six mois d'immobilisation sur un lit d'hôpital à ronger son frein et sans aucune espérance d'en sortir et sans savoir comment se rétablirait sa nécessaire marche avec ce pied handicapé.

            De pénibles mois au niveau mental, dans le vague absolu et sans jamais savoir quoi penser de l'avenir ? Dans le même esprit, le mois de décembre avec ses petites espérances de Noël et les retrouvailles familiales, fussent-elles modestes, car la guerre ne se prêtait guère à des réjouissances débordantes, notre petit foyer s'en voyait privé au point de semer la plus grande désolation que nous ayons connue avec l'absence d'un père si chaleureux. Il nous restera de ce Noël 1939 le souvenir d'une journée la plus attristante qu'il soit !

            Bientôt, ce sont des mois hivernaux qu'il va falloir affronter. Au cours de cet hiver 39-40 qui restera parmi le plus glacial que nous ayons connu, ces mois de janvier, février et voire mars ont exigé une main d'œuvre beaucoup plus conséquente, tant dans l'occupation des animaux à l'étable ou dans les écuries ; qu'au niveau des habitations souvent très précaires et difficiles à chauffer, où la présence d'un chef de famille se justifiait totalement. Nous avons donc été privé de ce précieux homme durant ses six mois d'inactivité et sa présence à la maison aurait été assurément des plus utile et réconfortante. En outre, elle aurait eu comme mesure concrète d'empêcher notre mère de se rendre deux fois par semaine à Dieppe, lui occasionnant des frais inutiles et la priver de pouvoir travailler. Cela restera parmi les mystères de l'Armée, car ce n'est pas faute de l'avoir demandé de multiples fois, sans jamais avoir été entendue ! Ainsi, son maintien dans le Pavillon militaire aura été des plus préjudiciables à notre foyer et n'aura rien apporté à notre père sur le plan physique et médical.

          Les jours s'écoulent ainsi durant des semaines et des mois à notre plus grande déception, d'autant que nous ne savons toujours pas le jour de sa sortie et dans quelles conditions il en ressortira ? Aucune information n'est formulée envers quiconque et de nombreux sodats hospitalisés s'inquiètent du mutisme absolu et navrant de l'Armée. La fin de l'hiver est pesante et les mois printaniers ne laissent présager rien de prometteur. Néanmoins, les beaux jours vont être le prétexte à Adolf Hitler et à ses généraux pour continuer la lutte et envahir une grande partie de l'Europe, dont la France par priorité. C'est à compter du 10 mai que se termine la guerre de position des belligérants et que le Furher relance les hostilités terrestres pour envahier la partie occidentale de l'Europe. Dès lors, les militaires en hospitalisation réclament leur libération de toute urgence, afin de ne point être fait prisonnier sur leur lit d'hôpital. C'est donc une guerre interne qui s'étoffe rapidement à Dieppe et qui prend une telle ampleur que les gradés en réfèrent au Commandement de Rouen pour connaître leur position face aux avancées écrasantes des armées motorisées allemandes.

            Le soldat Henri Morel juge enfin venu le moment de s'expliquerprès des autorités médicales et de leur avouer son ardent désir de partir pour rentrer chez lui au plus vite. Ses camarades de chambrée l'imitent et l'ambiance est à l'extrême exaspération. A titre personnel et en suivant les informations qui ne parlent que du réveil allemand et de leurs fulgurantes conquêtes ; papa s'est confié à sa femme pour qu'elle contacte son bon ami Jean Ricoeur artisan menuisier à Luneray pour qu'il vienne le chercher au plus vite. Cet homme lui a rendu de nombreuses visites, voire en amenant maman pour faire de nécessaires économies d'autocar, et il connaît parfaitement l'endroit de sa chambre. Très rapidement, des informations de libération circulent et il leur est recommandé d'aller se faire démobiliser à Rouen. C'est à la date du 16 mai que le retour, tant attendu, s'effectue pour le plus grand bonheur de toute la petite famille.

            Dès le franchissement de la petite voiturette bleue par le grand portail afin que la distance jusqu'à l'entrée de la cuisine soit la plus courte possible, je revois encore notre père s'aider de ses deux cannes en bois placées sous ses aisselles pour l'assurer de bien le supporter et lui permettre d'avancer à petits pas. Et dire qu'il aura fallu attendre exactement six mois et demi pour en arriver là ! Décevante constatation qui nous est restée en travers de la gorge et que nous n'avons jamais oubliée ? Enfin, notre père est visiblement heureux de retrouver son confortable chez soi et il s'effondre à chaudes larmes, tant cet instant était attendu depuis des lustres ! Une petite réception amicale et reconnaissante envers son bon ami Jean achève ce retour dans l'espoir d'un mieux être.

            Afin d'établir un examen comparatif à quatre-vingts ans d'existence d'une part et, des progrès évidents de la science, de la médecine, de la chirurgie et de la kinésithérapie etc. d'autre part, comment peut-on admettre qu'une opération d'une cheville fracturée ait pu nécessiter plus de six mois d'inactivité en laissant le patient cloué au lit..., alors que de nos jours l'on peut presque admettre que l'opéré puisse ressortir le soir même au titre d'une intervention chirurgicale en ambulatoire ? Nous sommes obligés de se poser la question et constater l'exagération outrancière des services de médecine et opératoire des armées de l'époque !

 

                                        L'APPRÉCIABLE RETOUR  AU FOYER DU PAPA HENRI

                    MAIS L'INCAPACITÉ D'UNE MARCHE NORMALE ET SANS LES BÉQUILLES

            Le foyer a retrouvé son chef de famille et s'en réjouit. Toutefois, c'est un homme bien diminué et notamment au niveau de sa marche quasi inexistante. Sans ses deux béquilles, il ne peut rien faire et  entreprendre au niveau des plus petits travaux agricoles. D'une volonté farouche, il s'emploie à faire quelques mouvements de rééducation, comparables en tous points à ceux des kinésithérapeutes, mais sans en connaître la moindre existence. Petit à petit, il s'adonne à quelques tâches ménagères, passe le lait à l'écrémeuse, fais quelques menus travaux mais de préférence en position assise. Bref, son ardent désir consiste à retrouver au plus vite ses activités d'avant l'accident. Les vaches ont repris le chemin des pâtures, ce qui soulage énormément maman. Quant à ses deux chevaux, qui l'ont reconnu rapidement, il peut les sortir dans la cour de la ferme et ils semblent bien l'apprécier. Son ami Jules Leprince continue de pourvoir à leur entretien quotidien, mais Henri lui précise qu'il va s'efforcer de le remplacer dès que sa marche sera plus franche et stable. Il en profite pour lui renouveler sa gratitude et lui préciser qu'il peut les utiliser pour ses petits usages.

            De mon côté, mes journées d'écolier sont bien remplies et les résultats demeurent toujours prometteurs. Le jeudi matin est réservé à l'éducation religieuse et l'abbé Létournel me sanctionne de bonnes notes dans les interrogations du catéchisme. Au niveau des études élémentaires, tout semble aller pour le mieux et mes parents s'en réjouissent. Néanmoins, dès que je retrouve la maison, ma première préoccupation est de retrouver mon brave papa. Chaque jour, sa volonté est d'en faire un peu plus que la veille et je m'attarde à l'aider s'il éprouve quelques difficultés ou simplement lui tenir ou lui apporter ses précieuses béquilles.

            Les informations  ne sont guère réjouissantes et chaque jour elles rapportent les avancées des troupes allemandes en diverses directions du territoire français. Elles colportent l'encerclement des troupes alliées dans le port de Dunkerque et leurs conquêtes éblouissantes obtenues par les chars de Guderian et de Rommel. Notre père s'intéresse donc à ces informations affligeantes pour les troupes françaises et c'est le cœur serré qu'il entrevoit l'invasion de notre patrie.

            A ce titre, il lui est rappelé qu'il est toujours soldat et qu'il n'a pas satisfait aux exigences de sa démobilisation à Rouen comme cela lui avait été demandé. En réponse subito presto, il précise aux autorités militaires de la caserne Pélissier qu'il est toujours dans l'incapacité physique et matérielle de se rendre dans la capitale normande et qu'il a fait le nécessaire pour détruire tous ses papiers compromettants. En conséquence et pour l'éventuel ennemi envahisseur, il ne possède aucun document militaire et se trouve dégagé de toute obligation dans l'armée française.

            En réalité, il n'a pas encore satisfait à cette charge et va s'y employer rapidement. Il a décidé de conserver tous ses documents en les entreposant dans une boîte en fer dans laquelle se trouvaient son rasoir et quelques accessoires. Dans une pièce ancienne qui servait de débarras et qui possédait un sol en terre damée, il décide de creuser un trou conséquent pour la disposer au fond et recouvrir le tout en terre et la tasser solidement. Hélas et malgré ses multiples précisions, ce qu'il n'avait prévu lors de son intervention, c'est mon arrivée subite pour me trouver à ses côtés. Ouf, il est très surpris et lui qui ne voulait que personne le sache, sauf son épouse, se trouve confronté à ma présence ! Ayant une confiance absolue en son unique fiston, il s'arrête et très sérieusement  m'explique les raisons de cette indispensable cachette. Il insiste qu'il ne faut en aucun cas et en toute circonstance garder cela secret entre nous. Tu me le promets mon p'tit gars et je peux compter sur toi mon p'tit Bernard chéri ! A sept ans et demi, j'assure mon brave père et de toutes mes forces que j'avais personne n'en sera informé et tu peux avoir confiance en moi mon cher papa adoré. Ce secret fut bien gardé tout au long de l'occupation allemande et ce petit fait ne sera révélé qu'au cours de réunions familiales d'après guerre, pour le plus grand plaisir de nos hôtes.     

     

  Vision de la façade de la maison en 1939          Vision de la façade de la même maison
                                                                                                        vers l'année 2010

            Afin de bien positionner l'endroit exact dans lequel se trouvait la précieuse boîte en métal qui contenait tous les documents militaires de mon père, il suffit de localiser la poule dans l'embrasure de la porte, à gauche, puis prolonger en ligne droite d'environ deux mètres et c'est là que le trou a été effectué dans un sol en terre, puis rebouché et piétiné pour effacer toute trace suspecte.

          Enfin et pour conclure sur cet épisode, j'en profite d'associer deux photographies identiques à 70 ans d'existence et où toutes ces nécessaires transformations et réalisations ont été effectuées par mes soins.

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                        LE TERRIBLE CHOC A LA VUE DES PREMIERS SOLDATS ALLEMANDS

              Notre père prête une attention toute particulière à la carte de la France. Il constate qu'une ligne droite relie la ville de Calais à celle du Havre en traversant les villes côtières de Dieppe – Saint Valéry en Caux – Fécamp et qu'elle peut s'effectuer très facilement sous l'ombre d'une quelconque résistance française. Selon son jugement, il nous prévient qu'il faut s'attendre à ce que les troupes allemandes soient prochainement chez nous !              

         Par ailleurs et depuis un certain temps, beaucoup de gens du Nord de la France craignent l'invasion des Allemands en supputant des atrocités, violences, viols et agressivités de leurs soldats et cherchent à les devancer en se réfugiant vers le Sud ! Ainsi, l'on assiste sur nos routes normandes à un déferlement de populations errantes et désorientées. Cette période est qualifiée " d'exode massif ". Dans les mêmes convois, l'on assiste à un mélange de familles complètes alternant avec des troupes françaises ou alliées qui fuient devant l'assaillant. Au cours de la déroute des armées françaises, l'aviation ennemie s'active à pourchasser les soldats récalcitrants en les arraisonnant de mitraillages répétés ou largages de bombes. Il s'ensuit dans ce désordre indescriptible des morts civils, comme des militaires. C'est une terrible épreuve qui découragent ces populations et qui laissent beaucoup de matériels endommagés sur les bords des routes.

          Les nouvelles colportent tous ces événements tragiques et définissent les pertes en vies humaines. A ce titre, notre déterminé père  Henri se refuse à partir et à laisser sa petite fermette et ses animaux. Il nous fait comprendre que cela ne servirait à rien, car les troupes allemandes nous devanceraient très rapidement. Malgré tout, nous appréhendons leur arrivée et l'on s'en méfie beaucoup.

            Nous sommes donc à l'écoute des informations que le papa veut bien nous communiquer et après sélectionner ce que nous pouvons comprendre. Ma nature curieuse lui pose des questions en relation avec mon âge et ce que nous échangeons avec mes meilleurs copains de classe. Tantôt, il s'applique à m'expliquer tel détail et parfois, il en élude la réponse volontairement. Tout récemment, l'on apprend qu'ils ont pris la ville d'Amiens, puis celle d'Abbeville et qu'ils ont franchi la Somme. Cela se rapproche nous précise Henri et il faut penser que leur objectif reste la prise de la ville de Dieppe. En effet et bien que la date soit contestée, l'invasion de Dieppe reste fixée à la date officielle du mardi 11 juin 1940. 

            En dehors de cette péripétie qui précédait l'invasion allemande de quelques jours, voire deux à trois semaines tout au plus, la vie continue et notre père s'affaire, avec assiduité et détermination, à poursuivre sa rééducation bien élémentaire, mais malgré tout avec efficacité. Des progrès sont enregistrés et sa marche s'améliore au fil des jours. Bientôt, ses efforts se trouvent récompensés car il peut se débarrasser de ses deux précieuses béquilles en les abandonnant pendant un certain temps. Au début, ses pas sont assez hésitants, puis ils s'affirment chaque jour davantage. Peu à peu et avec des améliorations notoires, il reprend goût à la vie et le moral redevient meilleur. Certes, il alterne encore des périodes de travail avec des moments de détente…,  à lire les informations et se tenir au courant des principaux faits de guerre qui relatent l'invasion progressive des armées allemandes dans le nord-est de la France notamment ! Cependant, il est rappelé que l'objectif primordial de l'Etat Major allemand,  sous les ordres péremptoires du paranoïaque Adolf Hitler, est de conquérir au plus vite toutes les régions en bordure de la Manche et de l'océan Atlantique. Et bien sûr, ils argumentent que leurs finalités restent prioritairement la conquête de l'Angleterre dans les plus brefs délais. Ils affirment devoir profiter du désordre actuel de leurs Armées en déroute, puis en pleine restructuration, pour être aptes à réagir le plus rapidement possible face à un adversaire du IIIème Reich redoutable sur Terre – Air et Mer. Bientôt, ils vont en avoir terminé avec l'encerclement du port de Dunkerque et son invasion totale, ce qui leur assurera la conquête rapide de la partie nord-ouest du Pays. Il est aisé de constater que leurs avancées spectaculaires face à des troupes françaises en déroute et en armement militaire d'un autre temps, n'offriront que peu de résistance à celles de l'Axe qui n'en feront qu'une bouchée et de nombreux prisonniers.

                     L'effroyable vision de l'invasion de la paisible commune de Luneray 

au lieu dit "Le Ronchay" par les trois premiers soldats allemands le mardi 11 juin vers 17h30

            Il est à préciser que j'ai assisté en direct à ce déconcertant scénario et que je vais prendre soin de le rapporter dans la plus fidèle certitude ! Il est 17h30 et je suis rentré de l'école depuis 3/4 heure. C'est bientôt l'heure de la traite dans une pâture qui se trouve au Val Mildrac, située à environ un kilomètre de l'habitation. Notre père progresse chaque jour et s'en réjouit, mais il ne peut encore assurer la traite des vaches. Toutefois, il accompagne sa femme qui a encore la charge de ce travail, pour lui venir en aide de diverses façons. De mon côté, je partage ces moments délicieux avec l'aide du petit vélo de mon cousin René que tante Edith m'a courtoisement et généreusement offert. Bref, le temps est convenable, mais pas ensoleillé, pour se diriger vers le pâturage ! Je les précède toujours. Des bâtiments (poulaillers - étables – écuries et granges) érigés en bordure de route empêchent toute vision et il faut sortir prudemment.

         Je les précède donc et je m'aventure à franchir la petite barrière attenante au poulailler, et qui donne sur la route caillouteuse. En regardant sur ma gauche, c'est la stupeur effroyable à la vue de trois soldats allemands qui avancent en ma direction. Deux sont à cheval et le troisième les suit à bicyclette. Tous trois sont armés d'un fusil "Moser" qu'ils portent en bandoulière. Dans un brusque moment de recul, je pousse un cri effrayant et reste époustouflé, voire hébété ! Mes parents qui me suivent se demandent la raison et m'interpellent. Je ne peux leur réponde car les trois envahisseurs sont déjà face à eux. D'un salut réglementaire, ils l'accompagnent de sourires en mimant le recul du petit garçon avec son vélo. Cette scène n'a duré que quelques secondes, puis prolongent leur parcours jusqu'à l'entrée du Tissage de jute de M. Raoul Lardans, sis à côté de notre fermette. L'un des cavaliers pénètre dans l'entrée pendant que son collègue se poste en guet et surveille attentivement. Le cycliste s'aventure un peu plus loin jusqu'au carrefour, inspecte sommairement, puis revient vers eux. Comme ils étaient arrivés, ils empruntent la même route, pour repartir vers leur casernement. Au passage devant nous, ils font à nouveau le salut hitlérien, puis disparaissent.

           Mes parents sont désorientés et choqués car ils ont reçu un terrible choc en plein cœur. Maman se précipite vers la maison pour préciser à Marie-Thérèse qu'elle ferme bien toutes les portes à clef et que ses sœurs ne répondent à personne durant leur absence. Puis, l'heure est venue de se rendre vers l'herbage. Sur la route qui les mène vers les vaches, leurs proches voisins qui ont vu l'arrêt des trois soldats les interpellent ainsi : " Henri, tu les as vu de près et qu'est-ce-qui t'ont dit ? – Non, rien de précis car ils ne parlaient pas le français…, mais uniquement par des gestes mimés sur le recul brutal de notre petit garçon Bernard. – Ҁa y est mon cher Henri, ils sont là pour un bon moment ces sales boches et cette vermine et l'on est bien dans la m….! Je partage tes impressions Samuel, mais il va falloir rester prudent dans nos expressions, comme dans nos gestes, car les représailles seront à craindre !" Après ces petits échanges, l'heure est au travail. Ma mère s'emploie à traire ses vaches pendant que papa et moi s'activons à nos menus travaux quotidiens (aller chercher les vaches – verser de l'eau dans la grande cuve – réparer les fils barbelés des clôtures- verser le lait dans de grands seaux avec couvercle - etc.). Tout le petit monde s'emploie à faire vite et bien, car chacun est pressé de rentrer à la maison.

          De notre retour, les trois filles se réjouissent et nous demandent des précisions sur ces trois soldats allemands. Notre père trouve les mots adéquats pour décrire leur bref comportement et surtout des mots rassurants pour qu'elles ne soient pas effrayées et ne paniquent plus lorsqu'elles vont voir des compagnies entières de soldats envahir nos campagnes.   

          En effet, le lendemain mercredi 12 juin, le gros de la troupe prend possession de la commune de Luneray. Ils en privilégient sa situation géographique. Les soldats et leurs officiers s'organisent et sont à la recherche de terrains ou maisons en vue d'assurer leur hébergement. Au cours de la matinée, c'est le moment où ils assistent à un spectacle affligeant de scènes de pillages et vols par des civils français dans les magasins de commerces fermés. En effet, certains commerçants ont redouté l'arrivée des soldats allemands et ont rejoint l'exode massif en partance pour les régions du Sud. Aussi, depuis le matin très tôt, des énergumènes peu scrupuleux ou mécréants ont pénétré par effraction dans les locaux et sont ressortis avec des articles en tout genre, des victuailles de toute nature ou des liquides des entrepôts, voire le costume de marié de M. Leprince qui est prisonnier de guerre ! C'est un véritable carnage et devant cette attristante vision, l'un des officiers allemands sort son révolver et tire plusieurs fois en l'air pour sommer les habitants d'arrêter ce pillage. Tous sont pris de peur ou de panique et lâchent leur forfait, pour s'éclipser honteusement et rapidement.

            Par ailleurs, leur choix se porte sur l''une des pâtures, en face notre fermette, qu'ils réquisitionnent pour héberger une trentaine de soldats. A nouveau, l'on est saisi de stupeur car l'on appréhende leur promiscuité. A peine ont-ils inspecté les lieux, qu'ils déterminent les surfaces à creuser pour dresser leurs toiles bâchées dessus. Ils creusent ainsi des rectangles délimités, sous une profondeur d'environ 80 cm, pour abriter une quinzaine de trouffions. Dans ces fosses, ils les remplissent de paille fraîche pour leur assurer un genre de matelas assez consistant. A l'abri des arbres environnants et supplantés de toiles de tente épaisses, ils peuvent assurément affronter les rigueurs hivernales. De surcroît, ces ensembles rudimentaires sont pratiquement indétectables par les aviateurs alliés.

            Déjà, l'on est bien conscient que ces travaux de casernement pour la troupe, alors que leurs officiers sont beaucoup plus confortablement installés, dans de belles pièces, réquisitionnées chez l'habitant ; que ses diverses implantations sont faites pour durer et qu'il faut s'attendre à les supporter durant de longs mois ! Le constat est affligeant pour le moral des habitants et ils s'apprêtent à vivre des périodes bien difficiles.

            Malgré tout, les vieilles habitudes reprennent du service et chacun s'efforce de vivre comme précédemment, mais avec beaucoup de réserve et de mutisme. De son côté, Henri retrouve peu à peu ses forces d'antan et s'intéresse toujours aux actualités politiques et générales. A peine vient-on d'être envahi que notre père perçoit la conquête imminente de Paris, tant les diverses conjectures se recoupent pour affirmer sa prise très prochaine. 

            Ainsi et moins de deux jours suivants, le vendredi 14 juin 1940, les troupes allemandes envahissent la capitale et les autorités déclarent Paris ville ouverte. C'est le triomphe absolu, puis leurs soldats défilent sur les Champs Elysées au pas cadencé ! C'est la consternation générale et une profonde amertume est ressentie dans les cœurs des Français. Mes parents sont éprouvés et sombrent dans une désolation profonde. Le chef de famille laisse couler une grosse larme, qui en appelle d'autres  ruisselant sur ses deux joues éplorées. Notre mère l'imite, puis nous assistons avec effondrement à ces scènes très difficiles à observer. Tout cela est très communicatif et nous les imitons considérablement à notre tour.

            Dès le lendemain, la vie quotidienne reprend ses droits. Les larmes ont cessé et le travail se rappelle à notre bon souvenir. Chacun évite le contact avec l'occupant et respecte le couvre-feu qui vient d'être décrété. Une pesanteur de contrainte permanente s'établit déjà dans la population.

            Le dimanche 16 juin arrive à point pour mettre un peu d'ordre dans les esprits. La messe dominicale est maintenue par l'abbé Létournel et le culte protestant se pratique avec le pasteur Buff. Les deux collégialités constatent leurs édifices religieux au grand complet et s'en félicitent. A l'intérieur de l'église, l'on dénombre quelques officiers et soldats allemands qui semblent jeter une quelconque suspicion et interpellent certains esprits récalcitrants ! Sont-ils là par dévotion ou simplement pour observer le prêche du prêtre et l'attitude des fidèles ?  En revanche, à la sortie des offices et alors que le réputé marché de Luneray est ouvert, les langues vont bon train pour décrier les fâcheux agissements des vandales qui ont pillé les commerces locaux et qui ont horrifié les autorités allemandes, au point d'avoir recours à leurs armes pour mettre fin à ces orgies.

 

                 LE PRÉSAGE D'UNE LONGUE PÉRIODE D'OCCUPATION JUSQU'A LA LIBÉRATION

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            L'occupation des territoires ne fait que commencer et quiconque s'aventurerait à en projeter, voire à en affirmer la fin, serait bien audacieux et présomptueux. Certes, Paris vient d'être envahi après une capitulation sous condition. Le 16 juin, le Président Albert Lebrun nomme Philippe Pétain, comme Président du Conseil en remplacement de Paul Reynaud démissionnaire. Le 18 juin, de la BBC de Londres, c'est l'appel du Général de Gaulle à la résistance et au combat des Forces Françaises Libres. Il a tout juste été élevé au grade de Général le 05 juin courant.

           Le 22 juin et suites aux négociations, l'armistice Franco – Allemand, a la demande du Führer et en sa présence, il est signé dans le célèbre wagon de la signature du 11 novembre 1918 en forêt de Rethondes. Elles stipulent notamment que l'Etat Français sera coupé en deux zones distinctes par une ligne de démarcation. Une occupée qui s'étendra de la Belgique jusqu'aux Pyrénées et qui coupera la France en deux. Elle englobera toute la partie occidentale du littoral de la Mer du Nord – de La Manche et de l'océan Atlantique en partant de Dunkerque jusqu'à Biarritz. La seconde, se situera dans toute la partie orientale du Jura jusqu'aux Alpes et la Mer Méditerranée et qu'elle sera démilitarisée. La ville de Vichy en deviendra la capitale et abritera le siège du nouveau gouvernement.

           Enfin, le 23 juin, c'est la venue du Führer Adolf Hitler aux aurores pour une visite rapide de trois heures de Paris avec la découverte des locaux de l'Opéra. La finalité de cette visite surprise a essentiellement pour but d'afficher clairement l'hégémonie de l'Allemagne nazie aux yeux du monde !

            Ce très condensé récit du mois de juin 1940 ne se fixe comme devoir que d'en retracer les principaux faits qui ont émaillé sa douloureuse histoire et, de prendre conscience que nous ne vivions plus dans un pays libre, mais que nous devenions des êtres humains assujettis aux exigences des sujets de la race arienne ! 

            Désormais, nous savons que nous nous situons en terre conquise par l'occupant allemand et qu'il va nous falloir se plier à leurs péremptoires exigences coercitives. Dans les cercles intimes des maisons d'habitations, beaucoup supputent déjà sur le rôle personnel de chacun, de chacune et émettent leurs réflexions dans le court terme, puis s'adonnent à projeter, à plus long terme, sur les espérances d'une libération ? Entre amis fidèles et sûrs, des échanges sincères sont argumentés sur ce jeune Général Charles de Gaulle, encore bien inconnu de nombreux compatriotes. Déjà, il se chuchote son "Appel du 18 juin" que peu de personnes ont entendu sur les postes TSF, mais que les médias commencent à diffuser avec difficultés ou ruses, afin d'en tenir informés le plus grand nombre de français de métropole ou d'Outre Mer. Dans sa déclaration de résistance à l'occupant et d'une formation de combattants de F.F.L., il invite tous les militaires, en force de l'âge, à bien vouloir le rejoindre pour continuer la lutte armée face à l'agresseur pervers. A présent, cet appel a été bien entendu et les premiers patriotes se rendent en Angleterre pour le suivre et combattre à ses côtés.

            Cependant en ces mois d'été 1940, le grand vainqueur allemand prédomine sur une grande partie de l'Europe et va bientôt étendre sa suprématie sur les territoires d'Asie, dont la Russie. Cette vaste conquête "de l'Atlantique à l'Oural" préconisée par le chancelier Hitler est sur le point de se réaliser et bien maladroit ceux et celles qui en prétendrait le contraire ! Devant cette probable réalisation, tous les esprits s'accordent pour admettre que cette invasion germanique peut durer de très longs mois, voire des années ! Pourtant, une tentative très audacieuse va faire renaître l'espoir l'espace d'un petit moment, d'une petite journée. Au cours de l'année 1942, une tentative de débarquement se produit aux aurores, sur Dieppe et ses environs le 19 Août 1942. Désignée sous la dénomination de "Opération Jubilée", elle est à l'initiative des 6.000 hommes des Armées Anglo-Canadiennes et de 45 américains et 15 français. Le bilan de ses pertes se solde par 3.627 hommes morts, blessés et prisonniers. Ce sont près de 1.000 morts qui reposent dans le cimetière  militaire des Vertus et où des honneurs leur sont rendus chaque année lors de commémorations officielles à la date du 19 août.

            A postériori, il nous faudra dénombrer plus de quatre années d'occupation allemande de 1940 à 1944, durant lesquelles des réseaux de résistance ne cesseront de croitre sous la tutelle de Jean Moulin, nommé par le Général de Gaulle, pour unifier des groupes d'hommes et de femmes afin de rejoindre les Forces Françaises Libres. Il nomme encore le Général Leclerc Chef de la 2ème Division Blindée pour diriger ses brillants soldats et notamment tous les vaillants peuples d'Afrique colonisés et restés fidèles, pour bien représenter la patrie Française lors de sa reconquête.

            Cependant, il est vrai qu'elle n'aurait pu l'envisager seule, sans le précieux et prestigieux concours des Armées Alliées de Grande Bretagne -  des Etats Unis d'Amérique – du Canada et de multiples nations éprises de liberté et que le peuple français leur devra une reconnaissance totale, pleine et entière pour toute l'éternité. Ainsi le mardi 6 juin 1944, les brillantes armées précitées vont entreprendre la plus gigantesque armada de l'histoire de l'humanité avec leurs 5.000 navires pour assurer le débarquement de plus de 150.000 soldats et des milliers de tonnes de matériels à la reconquête de la France sur les plages de Normandie. Cette audacieuse reconquête, baptisée "Opération Overlord" sur cinq plages normandes distinctes, va connaître bien des difficultés pour se maintenir tout au long de la journée, puis semble s'affirmer en fin de soirée. Dès lors, la reconquête du bocage normand va sans cesse progresser, puis peu à peu s'étendre pour atteindre Paris puis les régions du Nord de la France. Toutefois, un commando français placé sous la responsabilité du Commandant   Philippe Kieffer avec ses 177 fusiliers marins va participer héroïquement en s'emparant du Casino d'Ouistreham, véritable forteresse allemande qui gène assurément les progressions alliées dans ce secteur. Il est placé sous les ordres du Général anglais Bernard Montgomery.    

               

     Une partie des Fusiliers marins aux côtés de leur chef le Commandant Philippe Kieffer

              Dès lors et bien que je ne cherche pas à réécrire l'histoire de ces quatre ans d'occupation allemande, mais uniquement m'attarder, de façon sibylline, sur les suites de la libération de la France à compter du Débarquement du 6 juin 1944, je ne peux omettre de signaler la naissance d'un second front en Provence. En effet, Les Alliés se préparent à débarquer sur les côtes de Provence et déclenchent "l'Opération Anvil Dragoon" le 15 août. La 1ère Armée française sous les Ordres du Général français de Lattre de Tassigny s'associe pour prendre une large part dans la libération de ces régions du Sud. Avec une farouche détermination et d'âpres combats face aux armées allemandes, ils luttent pour la reconquête des villes de Toulon et Marseille et les libèrent.

            Ensuite, les troupes de vaillants soldats remontent vers l'Alsace – Lorraine pour reconquérir tous les territoires qu'ils traversent et rejoindre les héroïques soldats de la 2ème D.B.. De victoire en victoire, l'objectif majeur des Forces Française Libres est d'assurer un encerclement des troupes nazies en déroute et de faire le plus grand nombre de prisonniers. Ce sera, en partie, réussi et Strasbourg sera libéré par les troupes du Général Leclerc le 23 novembre 1944.

              Néanmoins, toute la France n'est pas encore totalement libérée. La partie nord extrême, près de la frontière belge, dont Les Ardennes, sont encore sous le joug du IIIe Reich et créent toujours de bien vives inquiétudes. Je viens de prendre mes douze ans le 28.11..., que nous avons fêtés bien gentiment avec le traditionnel gâteau que notre maman "Cordon bleu" nous a fait, que je continue de m'intéresser de plus en plus à l'envahissement de l'Empire allemand et à la fin de son triste règne. En plein hiver glacial, des bruits circulent sur l'éventualité d'un dernier coup d'éclat d'Adolf Hitler en jetant ses dernières forces dans la bataille. En effet, les regroupements de plusieurs unités de chars panzers sont bien aperçus dans l'Est en vue d'une reconquête prochaine ! Petit garçon, toujours très intéressé, je demande quelques précisions à mon père, puis nous échangeons avec mes meilleurs camarades d'école. Nos conversations alternent entre les premières réjouissances en vue de Noël et les craintes qui s'amoncellent sur le Nord-est de la France. Hélas, elles étaient bien fondées, puisqu'aux aurores du 16 décembre 1944, les panzers allemands lancent une terrible attaque surprise et d'envergure qui surprennent les unités Alliées. Au cours de cette gigantesque offensive allemande sur les Ordres du Général Von Rundstedt qui mobilise 300.000 soldats, les troupes alliées ne peuvent que leur opposer 83.000 militaires a leur début. Très vite, le Général Eisenhower ordonne au Général Bradley de réorganiser ses effectifs et les porter à 400.000 soldats et 1.100 chars Sherman. Dès ce moment, les combats s'équilibrent, puis se prolongent avec férocité parfois, pour prendre fin de façon victorieux le 25 janvier 1945.                                               

          Bientôt et après le franchissement du Rhin avec "l'opération Plunder" du 22 mars au 1er avril 1945, l'invasion en territoire allemand va se poursuivre à pas de géant par les troupes alliées dans la partie occidentale ; puis par les armées russes conquérantes du Général Gueorgui Joukov, chef de l'Etat-Major général depuis 1941, dans la partie orientale. Au cours de leurs avancées, ils ne découvrent que des champs de ruines, des destructions  massives et inimaginables, de déplorables charniers et libèrent enfin les derniers rescapés de la Shoa ! Des spectacles horrifiants surgissant des nombreux camps de la mort ou des milliers, voire des millions de vies humaines ont été atrocement mutilées, gazées et réduites au néant. Les quelques rares survivants ne sont que des squelettes cadavériques qui font peine à voir et qui inspirent piété et compassion devant de telles sauvageries indignent d'avoir été conçues et commises par l'Etre humain.

            Enfin, l'on assiste au suicide d'Hitler le 30 avril et sa destruction physique totale pour ne pas être reconnu, lui l'investigateur de tous ces monstrueux massacres et à qui le courage lui a manqué pour se présenter devant ses juges.

            Déjà, l'on assiste à la Capitulation des Armées nazies allemandes le 8 Mai 1945 à Reims mettant fin à ce meurtrier conflit guerrier mondial avec plus de 50 millions de victimes civiles et militaires. Ce n'est donc plus d'espoir qu'il nous faut parler, mais principalement de vaillant courage qu'il faut entreprendre  pour reconstruire et bâtir des pans entiers de villes, cités et d'économies résultant des destructions massives à travers l'Europe et certaines parties du monde.

                                                               ******

             LE RETOUR A LA LIBERTÉ ET L'ACCUEUIL DES SOLDATS ALLIÉS A LUNERAY

            A peine et au grand soulagement de tous les autochtones, les soldats "vert de gris" se sont-ils effacés de nos mémoires…, que des militaires Alliés dont les "G.I." américains surgissent et convoitent le sympathique bourg normand de Luneray. La petite cité n'a pas connue de dégradations importantes et fait toujours figure de commune active et rayonnante.

           La commune de Luneray, vient d'être libérée le 1er septembre  1944 pour le plus grand bonheur de ses habitants. Cependant, la guerre continue et les esprits sont toujours inquiets. Les nouvelles colportées alternent toujours entre de réels succès enregistrés, mais font état d'informations plus alarmantes ? C'est vrai que des points de résistance allemande sont relatés çà et là ! Bref, la vie semble prête à rependre ses habitudes d'antan et son train-train d'autrefois! Je m'achemine vers mes treize ans et à la demande de M. Pierre Villon, géomètre, je vais faire quelques travaux dans son étude le jeudi, mon jour de repos. Je lui confie qu'une unité de soldats anglais et écossais vient de s'installer près de la gare pour assurer des réparations sur des matériels et engins de guerre. J'ai pris contact avec eux, mais le barrage de nos langues rendent très difficiles les échanges, voire incompréhensibles. Il me rétorque : "Mon petit Bernard, je vais t'apprendre quelques mots d'anglais qui te suffiront à bien te débrouiller dans tes conversations avec eux."  Plusieurs leçons me sont données, par ce professeur improvisé, que je m'applique à consigner sur un cahier. Des progrès apparaissent rapidement qui vont me permettre d'échanger bien agréablement. Certes il me faudra souvent les accompagner de gestes complémentaires en fonction des difficultés plus ou moins grandes dans les conversations avec eux.  

 

       L'unique et belle photo familiale prise par mon  bon Ami Paul Healy – G.I. devant la maison en 1945 :                         Le charmant papa Henri – L'adorable maman Berthe – La gentille sœur aînée Marie –Thérèse.                              En bas : Le soldat en herbe Bernard, la plaisante sœur Anne-Marie, la mignonne petite Antoinette.                                                                                                                                           Bientôt, ils repartent car la guerre continue et n'auront séjourné qu'une quinzaine de jours. A peine sont-ils partis qu'ils se trouvent remplacés par des G.I. américains d'une unité d'ingénieries. Je recommence mes visites et tombe sur un brave et plaisant sergent, l'affable G.I. Paul Healy. Lui-même recherche le dialogue et avec mes quelques mots en anglais, assortis de nombreux gestes et croquis, nous établissons des premiers contacts amicaux. Lui-même recherche le dialogue et avec mes quelques mots en anglais, assortis de nombreux gestes et croquis, nous établissons nos premiers contacts amicaux. Ce jeudi 7 décembre je sors du catéchisme et très véloce, je me précipite en leur direction. Paul, artiste peintre, s'affaire dans la confection d'une pancarte routière. Il m'interpelle et j'accours vers lui. Dès lors, nos premiers efforts vont se concrétiser. L'on se promet de se revoir. Il me précise que ses bons camarades Mac Leybourne et James Thorburn aimeraient faire ma connaissance et causer avec moi. Je lui donne mon accord. De mon côté, je lui confie que mon père est à la recherche de quelques litres d'essence pour faire fonctionner sa petite batteuse à blé. Bref, je les invite à faire connaissance de ma famille et ils acceptent. Tous les trois s'aventurent en apportant 20 litres d'essence et de nombreuses denrées alimentaires qui nous font défaut ou que nous n'avons jamais dégustés ! Bref, une amitié naissante va se concrétiser durant leur séjour de quatre mois, pour le plus grand bienfait de toute la famille Morel. 

           Après leur départ pour l'Allemagne et leur retour aux U.S.A., l'admirable Paul Healy va continuer d'entretenir des correspondances assidues et nous envoyer des colis alimentaires régulièrement. Des touchantes relations d'amitié qui vont perdurer et se développer du 7 décembre 1944 jusqu'à sa mort le 27 décembre 2007 à l'âge de 93 ans.

            Une très belle histoire sublime de 63 années, qui met fin à ce passionnant récit de ma prime jeunesse !  

                                                                                                                            Bernard Morel                                                                                                                Un vécu extraordinaire

                                                                                             A Dieppe, le 03 avril 2020

 

 

 

           

 

 

 

 

 

 

 

 

         

 

 

 

 

 

        

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 
 

 

15 janvier 2020

LA PASSION DU SPORT

                                             RECENSEMENT DE MES DIVERSES ACTIVITÉS

                                              PHYSIQUES ET SPORTIVES DURANT MA VIE !

                                                               ******  

            Tout dernièrement et alors qu'il me fallait m'acquitter de répondre à un petit questionnaire sur les activités sportives que j'avais pratiquées tout au long de ma vie, je ne trouvais pas d'autres solutions que de le faire par le biais d'une passionnante "Nouvelle" intitulée : 

RÉVÉLATRICE  NOUVELLE    

                                                                              ******                                                                                                                            LE SPORT DANS TOUTE SA PLÉNITUDE

                                                                              ******

                                                                    

   RECENSEMENT DE MES DIVERSES ACTIVITÉS PHYSIQUES ET SPORTIVES DURANT MA VIE !

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Nom : MOREL                                             Prénoms : Bernard – Pierre – Henri

Né le 28 novembre 1932                               à Luneray – Seine Inférieure = Seine Maritime.

Orphelin de père à 15 ans.                           Deviens Chef de famille d’une fratrie de quatre enfants et arrête les études pour gérer les travaux agricoles de la petite fermette d’une dizaine d’hectares et soutenir ma mère très affaiblie ! De bien faibles revenus qui nous assurent juste de quoi se nourrir convenablement

Cursus scolaire : Traditionnelles études primaires à l’école de Luneray : Très jeune, je me révèle, semble-t-il, par les appréciations des maîtres d’école successifs, être un très bon élève…, tant sur les disciplines scolaires que sur le plan de l’E.P..S. ou j’apparais très souvent être le leader !

 A l’âge de 10 ans, je suis pressenti pour aller au Collège Jean Ango de Dieppe et mes parents refusent, avec beaucoup de regrets, par manque de moyens financiers évidents. C’est la consternation de mes maîtres qui se sont succédé et je dois continuer mes études primaires jusqu’au C.E.P. que je réussi brillamment en juillet 1946 ! Précédemment, ce sont les épreuves sportives d'E.P.S., à fort coefficient, qu''il nous faut subir. Avec la même détermination et le même sérieux, j’accomplis de remarquables performances sportives qui me permettent de sortir 1er au classement général du canton de Bacqueville - en- Caux.

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Les écoles publiques filles et garçons de Luneray

Bref, de cette gène financière marquée et sur les conseils des maîtres et du Directeur le l’école M. Marcel Périmony, mes parents acceptent de me mettre en qualité d’apprenti interne au C.P.A. de Neufmesnil – Offranville pour apprendre le métier d’ajusteur. Je suis donc à l’internat à une douzaine de kilomètres de notre maison du Ronchay lieu-dit de Luneray. Ainsi, tous les matins et avant la toilette, nous avons droit à un « décrassage » d’un bon kilomètre par n’importe quel temps ou température et en petite tenue sportive !

Le Centre Public d’Apprentissage de Neufmesnil : Placé sous la direction de M. Michel Rémy, il vient d’être créé pour la rentrée de 1946 par la transformation des Centres de jeunesse en C.P.A., assurant la formation de cinq spécialités professionnelles : Ajustage – Chaudronnerie des Métaux en Feuilles – Menuiserie – Maçonnerie et Horticulture.           

Après un pré-apprentissage d’un mois dans chaque discipline, un classement est établi et je suis admis dans chacune d’elles en très bonne position! J’opte pour l’Ajustage pour trois années d’apprentissage qui seront amputées de quatre mois à la mort de mon père, alors que j’effectuais ma seconde année ! Durant mes années de présence, je ne cesserai d’occuper le tableau d’honneur en première place et sans discontinuer ! L’enseignement professionnel est d’excellente qualité par des professeurs qui maîtrisent parfaitement le métier. Les études générales polyvalentes sont d’un très haut niveau scolaire et les activités sportives qui les complètent sont également d’un excellent niveau compétitif.

Il ressortira de cette brillante formation l’acquisition de connaissances parfaitement complémentaires et l’assurance d’avoir un bon métier manuel en mains…, très très recherché au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, où tout est à reconstruire ou rebâtir sur le sol des communes et des villes.

De cette riche expérience, je me révèle comme un remarquable praticien ajusteur et de surcroit très rapide dans l’exécution de ses pièces soignées et de qualité. En ce sens, le professeur M. Beaurain qui m’affectionne et qui dispose d’un petit tour à métaux, m’initie à cette technique en me faisant réaliser des pièces de tournage dont la confection servira en divers endroits du C.P.A. Ainsi, du même coup et en parallèle, j’apprends de très bons rudiments de la technique du tournage, à l’exception des travaux de filetage extérieurs et intérieurs. Mon entrée comme mécanicien d’entretien O.P. 3 aux Ets Lerebours à Brachy durant plus de six ans et avec la complicité de l'ami Pierre Fournier, tourneur, qui m’apprendra les techniques qui me font défaut, je serai très vite en possession de deux métiers professionnels : Ajusteur – Tourneur très recherchés par le monde des Employeurs.

Ainsi, je passe mon C.A.P. d’Ajusteur à la session de 1949 à l’âge de16½ ans avec succès et en excellente position. En 1950, je tente en candidature libre le C.A.P. de Tourneur avec un succès comparable. A la demande du P.D.G. M. Frédéric Lerebours,de sa présence et celle de la Direction, d'élogieuses félicitations me sont adressées qui me vont droit au coeur ! Durant leurs compliments, il est avancé que mon salaire ne sera pas amputé en signe de sincère et méritante reconnaissance. Voici brièvement résumées mes deux formations techniques qui m’ont assurément préparé à un avenir extrêmement prometteur et inimaginable !

                   LA GRANDE PLACE DU SPORT DANS TOUTE SON ÉTENDUE DURANT MA VIE !

- Au niveau de plusieurs épreuves d’Athlétisme                                                                                                                - Au niveau de plusieurs sports collectifs           

Durant cette période de formation professionnelle, la place du sport n’a cessé d’occuper mes pensées de compétiteur né et permis de m’exprimer pleinement sur les stades, soit à titre individuel dans des compétitions d’athlétisme ou à titre d’équipier dans des sports collectifs.

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Le plateau d'évolution de l'E.P.S. du C.P.A de Neufmesnil en 1946

D’une manière générale, je peux révéler que je n’ai cessé d’être un exemple aux dires de tous mes professeurs E.P.S. ; puis au titre et en référence à un très grand conseiller départemental du Sport des années fin quarante M. Bernard ANTOINETTE, ex-prestigieux joueur de Football professionnel au F.C. Rouen, sélectionné en équipe de France…, qui me recommandait près de ses Collègues pour qu’ils usent de mes techniques d’application dans tous les sports de l’athlétisme notamment pour assurer des démonstrations de qualité, leur disait-il, car il n’avait rarement vu des techniques d’approche aussi parfaites partout où il passait. Des propos qui raisonnent encore en moi très agréablement ! A cette fin, j’ai terminé : médaille de bronze aux 80m. cadets en finale des championnats de l’U.N.S.S. de Seine Inférieure en 1949 et parmi les cinq premiers de saut en longueur, alors que ma petite taille ne m’avantageait absolument pas au niveau de toutes ces diverses compétitions.

Quant aux sports collectifs, je me suis révélé bon partout et c’est en véritable leader que je conduisais mes équipiers avec une hargne de vainqueur, mais toujours avec le respect d’autrui et de l’équipe adverse. A noter que les cartons jaunes et rouges n’existaient pas…, mais je n’en aurais pas eu beaucoup, voire pas du tout…, tant je m’appliquais à rester très correct lors des matches de compétition. Si le Football est resté mon sport collectif de prédilection, tour à tour et successivement j’ai représenté le C.P.A de Neufmesnil dans les compétions de Basket-ball, de Hand-ball et de Volley- ball pour finir parfois en ½ finale ou ¼ de finale ! A titre d’information et en football notamment, l’équipe du Lycée Ango était parmi les meilleures sur le plan académique et nous redoutait terriblement. J’ai encore en mémoire vive, les recommandations que prodiguait leur capitaine à toute l’équipe : "Marquez Morel tour à tour et ne lui permettez pas de s’échapper ! Surveillez-le de tous les instants…, car Bernard est un véritable danger qui peut nous faire perdre assurément : etc. !"

Il peut apparaître un oubli avec mon refus de participation dans l’équipe du Rugby, dont le C.P.A. Neufmesnil fut parmi le premier à le pratiquer sous la conduite des sieurs Peyrou et Labarthe venus des Pyrénées. Dans la présélection et avec la certitude que je me révèlerais un excellent joueur, M. Peyrou me demande d’occuper le poste de talonneur compte tenu de ma morphologie et nous commençons les entraînements ! Très vite, je me trouve coincé et compressé entre des corps qui ne recherchent qu’à faire mal et très vite je renonce à pratiquer cette discipline, jugée trop brutale par moi ! Hélas et pour me punir, j’écoperai d’une sanction : à casser des souches durant l’heure de préparation au sport du rugby ! Il m’arrive épisodiquement de révéler cette anecdote très risible et de l’avoir consignée dans l’un de mes ouvrages littéraires.

Oui, durant ces années d’U.N.S.S., j’ai pu retirer beaucoup de satisfactions accomplies sur tous les terrains sportifs de l’Académie de Caen puisque nous ne sommes devenus Académie de Rouen qu’en 1959 ! Trois riches années qui resteront indélébiles et prometteuses pour la définition de jeune doué qui m’était attribuée.

Les activités sportives en qualité de joueur – de capitaine et d’entraîneur :

La première et la principale de toutes : Le FOOT BALL sous la direction de remarquables entraîneurs de renom et ex footballeurs professionnels du Havre ou de Rouen : Messieurs Théo Bisson (F.C.D.) - Max Schirching (F.C.R.) et Clotaire Alexandre (U.S.L.)

Deux clubs :    L’Union sportive Luneraysienne – L’U.S.L.

                    Le Football Club de Dieppe -     - Le F.C.D.

Un troisième club au titre de sport universitaire : Le F.C. NEUFMESNIL - OFFRANVILLE

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Conduite de balle au pied (jouais des 2 pieds) - Avec mes excellents minimes durant 3 ans                                                                                         (photo sur le stade de Dieppe après match)

Comme joueur : Des années 1947 à 1965 ! Dans les équipes de cadets à juniors et seniors !

Comme capitaine de l’U.S.L. : de 1956 à 1965 !

Comme entraîneur des minimes de l’U.S. L. : de 1972 à 1975 (3ans, puis départ de Luneray en 1975)

                                                                        ****** 

   Photo des vainqueurs luneraysiens de la Coupe des Informations Dieppoises de juin 1954

Finaliste et Victorieux lors de la finale de la 1ère Coupe des Informations Dieppoises au cours de la saison 1953 – juin 1954 contre l’U.S.Longueville sur le score de 2 à 0. Match disputé sur le terrain du F.C. Offranville.

Au terme de cette rencontre âprement disputée, je reçois la Coupe des mains du Directeur des Informations Dieppoises en ma qualité de Capitaine !

A noter que j’ai disputé tous ces matches durant 18 années sur la plupart des stades de la Seine Inférieure, puis de la Seine Maritime, et plus rarement sur ceux limitrophes de l’Eure et de la Somme.

Au Service militaire à la Base Aérienne 116 du Commandant de Rose au Bourget en 1954 :

Incorporé le 02 février 1954, le Colonel de la B.A. est Président du Club de Levallois-Perret. A chaque incorporation au nombre de 600 recrues, et quelques semaines après, il organise des rencontres interminables pour faire évoluer tout le monde. Douze cars sont mobilisés pour assurer le transport. A partir de cet échantillonnage, il sélectionne les meilleurs et leur propose de signer dans son club. Par un bel après-midi, la meute s’affronte tour à tour sur le terrain et beaucoup ne touchent même pas au ballon. Ils en ressortent aussi vite du terrain. Durant plus de deux heures et demie, nous resterons à quatre sur le terrain sélectionnés par les membres répartis tout au long du stade. J’ai encore leur appartenance et leur fonction sur le terrain : Le Goal remplacement de l’équipe Première Professionnelle du Racing Club de Paris – Deux stagiaires de l’école de Football des F.C. Metz et un de Bordeaux et ma personne du F.C. Dieppe. Je n’honorerai pas ce Club de Levallois Perret malgré le déplacement spécial du Colonel à Dieppe, en présence du Commandant Debout, et devant ma mère pour la simple cause que je m’occupais des travaux agricoles durant mes permissions en aidant ma méritante maman !

 Il m’avait déjà offert la responsabilité de la garde de la belle salle de Sports de la B.A. et elle me fut retirée sur le champ ! C’est ainsi que j’ai eu ma mutation quelques jours après pour la B.A.107 de Villacoublay. En fin de compte, je n’ai pas perdu au change puisque je devenais le chauffeur du Colonel De Lagabbe., un père du Régiment comme j’en ai rarement vu ! De cet exceptionnel homme, j'en ai retiré et gardé le plus bel hommage.

Comme entraineur de l’équipe minime de l’U.S.Luneray : Excellente cohésion d’une quinzaine de jeunes avides d’apprendre les rudiments du football de qualité et avons terminé deux fois premiers de notre poule du district et une fois deuxième. Pour la qualité de leurs progrès footbalistiques évidents et de leur méritants classements, de touchantes Félicitations m'étaient adressées par le Président de l’époque M. Lucien Cassiau et son brillant capitaine de L’U.S.L. fanion Monsieur Castani. Tous deux étaient agréablement stupéfaits des remarquables progrès qu’avaient accomplis ces jeunes footballeurs en herbe dans un temps record, ce qui révélait une préparation très sérieuse et studieuse !

Au cours de ces années et sur son désir personnel et de mes encouragements, le jeune et brillant Patrick GROGNET a concouru au Concours du Jeune footballeur de Normandie. Je me suis occupé de toute sa préparation, puis le samedi venu, il prenait son déjeuner à la maison, préparé par mon épouse Colette. Je l’emmenais en voiture au Stade Robert Diochon à Rouen pour concourir et où s’effectuaient les sélections. Au terme de ce concours, quelle satisfaction de le voir terminer à la très honorable place de 3ème..., derrière un havrais et un rouennais des écoles de football des clubs professionnels. Encore une très vive satisfaction de ce remarquable résultat d’ensemble que je garde toujours discret aujourd’hui, mais qui m’a honoré durant cette faste période !

J’ai du mettre un terme, avec regret, à cette activité bénévole plaisante et enrichissante..., mais aussi compensée par mon accession en qualité de Chef d'Etablissement qui exigeait un nécessaire départ vers Le Tréport pour prendre la direction du C.E.T. Commercial du Tréport à la rentrée 1975.

Le licenciement au P.P.C.LPing-pong Club Luneraysien durant plusieurs années

De façon parallèle, avec mes engagements dans le football scolaire et celui du public, je prends plaisir à découvrir cette nouvelle discipline qu’est le Tennis de table sous le sigle P.P.C.L. Tout d’abord je m’initie près de pongistes référents pour évoluer assez rapidement. Je signe une licence qui m’autorise à disputer les matches de compétition dans le district de Dieppe. Au fil des rencontres du samedi soir et alors que j’ai effectué des travaux agricoles durant toute la journée, j’obtiens de bonnes victoires, comme des défaites…, qui s’accentuent au fur et à mesure de l’élévation dans les rencontres. Bref, je resterai un joueur moyen qui aurait pu nettement progresser si mon coup droit d’attaque s’était révélé beaucoup plus régulier ! Hélas, ce ne fut pas le cas et c’est un sport fort agréable qui favorise à coup sûr les pongistes réguliers d’attaque ! Néanmoins, j’ai passé plusieurs années au sein de cette équipe du P.P.C.L. avec mes amis de jeunesse ce qui m’a beaucoup enrichi et assuré une progression bien convenable.

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                       Photo surprise lors d'une soirée de rencontres au L.P. d'Offranville                                  organisée par mes soins en qualité de Président des Anciens Elèves de Neufmesnil.                              

                              Mémorable Victoire d’un Tournoi de Ping-pong le 30.06.1978

La finale gagnée au L.E.P. du Tréport : Durant mes premières années de direction, mon professeur d’E.P.S., M. Dupart me demande si j’ai de la pratique en Ping-pong et me propose un championnat qui s’opérerait, sous mon égide, durant l’interclasse du midi entre tous les élèves d’une part et entre les professeurs et personnels d’autre part, puis en me demandant si j’acceptais de concourir ! La réponse est spontanée au titre des personnels.

Cette expérience est appréciée et deux championnats sont organisés par le professeur organisateur. Durant plusieurs semaines, des rencontres éliminatoires sont effectuées pour aboutir à la sélection des huit meilleurs élèves pratiquant un très bon ping-pong et les huit professeurs parmi lesquels le Proviseur.

Désormais, ce sont les rencontres classiques entre les sélectionnés pour finalement passer toutes les étapes et terminer en qualité de finaliste contre l’un de mes professeurs d’anglais M. Serge Danlos. C’est un très bon attaquant et il a toutes les qualités pour me battre.

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 Le ping-pong est un sport complet qui exige beaucoup de qualités et divers reflexes

     Brillant adversaire : Serge Danlos et arbitre très compétent : Richard Corroyer

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 D'autres positions durant le match qui témoignent parfaitement des constants efforts à produire.

 La Finale se dispute en présence des élèves et des personnels dans salle du Foyer et est arbitrée par M. Richard Corroyer. Auparavant, un autre professeur de français, M. Pierre Le Gall, grand photographe sur Dieppe, me demande l’autorisation de faire de multiples photos sur la rencontre et lui donne mon accord.

Naturellement, les encouragements vont davantage vers M. Danlos et la partie commence. Précédemment, j’appréciais beaucoup son style de jeu et l’homme et je savais que je ne pouvais que compter sur ma solide défense !

A l’époque, les sets se disputent en 21 points. Le premier set commence et se trouve âprement disputé à mon grand étonnement, puis je le conclus par la gagne à 21/14.  Des coups très spectaculaires s’en sont dégagés à la grande surprise de tous les spectateurs et M. Danlos semble lui-même désemparé et étrangement impressionné par ma farouche résistance !

Je m’attends à une réaction de l’attaquant et le second set est toujours aussi serré jusqu’aux scores de 17/17, puis à nouveau il éprouve des difficultés pour conclure et je gagne sur le score de 21/17 ! Quelques prouesses ont impressionné bon nombre de connaisseurs et c’est désormais M. Danlos qui se trouve dans l’inquiétude car il ne sait comment faire pour le dominer !

Cependant, au troisième set, Serge Danlos réagit avec sa fougue d’attaquant volontaire et le gagne sur le score de 17/21. L’on peut encore croire qu’il va revenir à égalité pour entamer un cinquième incertain, mais ma tenace résistance dans le quatrième mettra fin à ses espoirs.

Le quatrième et dernier set se déroule de façon semblable et à ma très grande surprise je suis étonné de remporter cette finale qualifiée d’excellence avec deux techniques différentes, certes, mais rendant le match extrêmement plaisant et engagé ! Le score est à l’identique des deux autres sur le score de 21/18 et indique combien les échanges ont toujours été très accrochés ! Je gagne ce mémorable match par 3 sets à 1 à ma totale satisfaction.

Je garde un très bon souvenir de ces parties sélectives envers les Personnels, comme envers mes élèves dont certains se trouvaient déjà d’un bon niveau respectable ! Des souvenirs bien agréables à faire revivre ! En survolant mon imposant Blog « Les Publications de Bernard Morel » l’article le décrit bien!

L’expérience intéressante dans la discipline du Tennis : Durant mon expérience de jeune Chef d’Etablissement, mes occupations et mes responsabilités se sont accrues et j’éprouve le besoin de décompresser assez fréquemment. Les activités sportives me manquent et si je m’active dans diverses disciplines d’animateur de football pour de jeunes enfants ou des sorties à bicyclette d’une cinquantaine de kilomètres, des exercices quotidiens de culture physique, le besoin de m’extérioriser me manque !

Les très bonnes relations que j’entretiens avec tous mes Personnels et les Professeurs notamment font que certains pratiquent la découverte du Tennis et m’invitent pour que je les rejoigne si cela m’intéresse. Je ne résiste pas un seul instant à cette proposition et les assure de mon engagement.

A nouveau, c’est une découverte qui va me séduire pour me permettre d’apprendre les rudiments nécessaires pour cette nouvelle discipline. Avec le même sérieux et la semblable détermination, je vais échanger les premières balles communes à tous les débutants, puis progresser petit à petit …, pour accéder simplement à pouvoir échanger quelques bonnes balles sur les courts. Quelques petites rencontres nous stimulent et deux ou trois d’entre elles se révéleront assez prometteuses. N’ayant aucune ambition de parvenir à un plus haut niveau, je suis heureux d’avoir appréhendé ce sport afin de mieux comprendre ces génies qui arpentent les courts à travers le monde !

La riche expérience dans le domaine du Ski de fond :  

Alors que nos vacances d’été nous ont permis de sillonner toutes les régions de France et celles de la ceinture européenne et d’en enregistrer les plus riches enseignements, il nous tardait de découvrir la montagne dans toute sa splendeur au cours des vacances de Noël ! Derrière ces montagnes enneigées de cette blancheur immaculée, le désir était grand de faire découvrir la pratique du ski alpin à nos trois filles. Durant dix années et pendant les Fêtes de Noël, nous nous sommes adonnés à découvrir les techniques des skis de fond et alpin afin d’en retirer les plus grands bienfaits.

Certes, si nos enfants ont bénéficié de leçons dans les écoles de ski pour progresser et maîtriser les bases élémentaires, mon âge de la bonne quarantaine et mes responsabilités de Chef d’Etablissement m’ont recommandé d’être beaucoup plus prudent et sage. Ainsi, je me suis orienté vers les techniques de ski de fond pour me consacrer totalement à la pratique de ce sport. Dans la région de Megève à Praz-sur Arly et pas très loin des Saisies, véritable lieu aux pistes de toutes couleurs, dont les redoutables noires, c’est dans cette région que j’y ai exercé pleinement. A ce titre, nous avons rencontré de bons Amis offranvillais qui nous avaient précédés dans ce domaine et j’ai pu ainsi bénéficier de leur riche expérience. Marcel et Michel étaient des passionnés pour ce sport et m’ont initié jusqu’aux pistes noires pour éprouver les véritables sensations sur les sports de glisse dans la neige et en garde le meilleur des souvenirs sportifs !

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    Bernard sur les pistes de ski de fond  -   Bernard et l'ami Marcel Boudet au col des Saisies

C’est durant nos neufs années de 1977 à 1986 que nous nous sommes régalés et avons respectivement et correctement skié soit en alpin, soit en ski de fond en passant d’excellentes vacances de Noël durant quinze jours et en s’oxygénant parfaitement au cours de nos épiques glissades ! Une dernière expérience s’est réalisée dans les montagnes du Jura à Métabief au cours des vacances de février en 1987. Par des températures terriblement froides, près de Mouthe, notre empressement à partir sur les pistes, chaque matin, s’est toujours effectué avec beaucoup plus de réserves ou d’enthousiasme ! Au total, il reste toujours de ces vacances aux Sports d’hiver de précieux souvenirs enregistrés et qu’il faut connaître, car très exceptionnels !

Le ski, une nouvelle expérience sportive bien gravée dans ma mémoire et celle de toute la famille !

  A côtés des expériences sportives relatées  et réussies …,                                                                               de passionnantes épreuves de détente bienfaitrices avec la bicyclette !

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                          L'une des discipline agréable à pratiquer, mais rude : La bicyclette  

Durant toute ma vie, la discipline de la bicyclette à des fins sportives ou de relaxation m’a toujours habité, mais jamais au titre des compétitions ! Hélas et avec regrets, je ne pouvais être présent partout et j’ai du faire des choix…, reposant eux-mêmes sur une sagesse très calculée !

Elles se situeront par conséquent en divers lieux et seront variables. A la fin des années trente et avec le cadeau bienvenu du vélo de mon cousin René Le Dorré,  je vais accomplir mes premières prouesses à bicyclette et je serai surpris par l'arrivée des trois premiers soldats allemands qui envahirent le sol luneraysien en juin 1940. Deux étaient à cheval et le troisième à bicyclette. Quelle stupeur ! D’autres expériences s’ensuivront !

Par ailleurs, mon second vélo sera un vieux vélo bien restauré par le cousin Maret pour me rendre à Neufmesnil par la route. Il contrastait fortement avec les vélos neufs rutilants de mes camarades !

A la sortie du C.P.A. en juillet 1949, le pauvre vélo s’essouffle et il me faut en acheter, enfin, un neuf pour me rendre au travail chez les Ets Lerebours à Brachy quatre fois par jour et avec la montée d’une cote pentue.

C’est avec cette bicyclette rouge bien étincelante de marque La Perle que je vais m’aventurer dans de larges randonnées pour commencer, puis plus lointaines par la suite. Ainsi mon record absolu s’effectuera en compagnie de mon ami de jeunesse Bernard Décours pour aller voir à Lisieux la course cycliste après le Tour de France avec les frères Louison et Jean Bobet. Au total, nous effectuons 165 km pour aller et environ 90 km pour revenir. L’aller de Luneray, Rouen- Deauville - Caen - Lisieux explique cette différence.

Dans cet esprit d’entreprendre de longues routes, il est à porter à mon actif six à sept voyages de Luneray - Vernon , via Rouen,  aller et retour, pour rendre visite aux parents du jeune René Le Dorré, des oncle et tante très attachants et que j’aimais profondément. Chaque fois, cela me représentait environ 225 Km pour le long weekend.

Au-delà de ces très longues sorties et notamment l’été pendant la vacance du football, j’éprouvais beaucoup de plaisir à faire de bonnes balades le dimanche matin ou  après midi. Mes déplacements se sont toujours contenus dans les normes de 40 à 50 km en moyenne. Au cours de l’été et en vacances, il m’arrivait quelques rares fois de pousser jusqu’ à la soixantaine, mais jamais au dessus !

Par ailleurs et lors de ma prise de fonction au Tréport, je retrouvais des anciens camarades de jeunesse, eux-mêmes passionnés de vélo et nous prenions plaisir à faire une bonne échappée d’une cinquantaine de kilomètres tous les mercredis en fin d’après-midi. Ainsi, la moindre occasion nous permettait de s’évader sainement tout en s’efforçant de se surpasser pour impressionner le ou les camarades !

De toutes ces tentatives épisodiques ou régulières, il reste que je me suis surtout attaché à préserver mon  potentiel physique le plus convenablement possible et il est assuré que j’en ai gardé le plus profitable bénéfice au fil des ans !

A la retraite, la recherche d’une activité physique régulière par le vélo d’appartement :

Enfin et ce sera une sorte de conclusion pour tous ces divers sports que j’ai pratiqués tout au long de ma vie et qui se sont trouvés corroborés lors de ma mise à la retraite en 1993 ! Effectivement, si j’avais encore bien des choses à régler, à construire, à finir, à écrire etc., je ne faisais que reporter ce que j’ambitionnais profondément. « Trouver la discipline qui pourrait joindre "l’Utile à l’Agréable" par la voie du Vélo d’Appartement ». En réponse, elle a assurément dépassé mes espérances !

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Mon exercice quatidien chaque matin

En fait et depuis 23 années de pratique régulière et quotidienne, chaque matin de très bonne heure, je m’adonne avec une passion délirante, à une heure de vélo d’appartement. Depuis cette très longue période, j’en suis arrivé à me considérer comme un sujet additif au dit vélo et ne peut plus m’en passer ! Au terme de cette 23ème année d’exercice et à l’aide de relevés quotidiens, je prends un véritable plaisir à constater le surprenant total  de 161.830 km à la fin de l’année 2019 ! Quiconque se serait amusé à pronostiquer de tels kilométrages en 1996, aurait convenu que c’était voué à l’échec et cependant, sans faire de bruit, le jeune Morel Bernard de 87 ans a accompli ce défi jugé irréalisable !

En cette nouvelle année 2020 et alors que je suis rentré dans ma 24ème année d'exercice, je totalise déjà 635 km de vélo d'appartement à la fin du mois de janvier.

Assurément, tout a été consigné et synthétisé dans cette « Révélatrice NOUVELLE » hors l’absence de photos illustratives. Toutefois, je précise qu’elles existent vraiment dans l’un de mes 91 articles qui traite déjà de mes engagements sportifs durant toute ma vie et contenues à l’intérieur de mon blog intitulé : Les Publications de Bernard Morel, écrivain de Haute Normandie !

Désormais et par le biais de ces photos incluses dans cet article, elles-mêmes tirées de l'article en question "Passion pour le Sport" du 21.10.2008, tout semble apparaître beaucoup plus cohérent et plus compréhensible.

Par ailleurs et comme finalité, je suis encore tenté d'introduire cette composition que je réalisais en 2003 pour démontrer combien ces multiples disciplines sportives me souciaient profondément. Dans mon esprit, elles  s'adressaient à leurs vertueux et vertueuses athlètes sur tous les terrains, stades et gymnases de France et du monde entier ! Je me suis permis d'en adresser des photocopies aux Ministres chargés du Ministère de la Jeunesse et des Sports, ainsi qu'aux principaux Présidents de Fédérations Françaises et à mon agréable surprise, plusieurs m'ont répondu, dont deux Ministres. Tous me précisaient que malgré la qualité incontestable des paroles élogieuses et incitatives à l'égard de nos représentants, cette version personnelle ne pouvait pas se subsistuer à l'Hymne National, alors que je leur précisais radicalement que tel n'était pas le but que je recherchais en écrivant les paroles..., mais davantage en leur demandant de se surpasser, chaque fois, lors de leurs compétitions.

En vérité et en ma qualité d'ancien éducateur envers la belle Jeunesse française durant toute ma carrière, j'affirmais qu'il n'y avait impérativement que "La Marseillaise" comme seul et unique Hymne national et qu'il fallait pleinement le respecter et le chanter !

Toutefois et à des fins strictement éducatives, je précisais que les paroles étaient incitatives à la recherche d'une pratique du Sport en général et pour les plus doués ou talentueux de notre Jeunesse, de l'exercer en référence à ces données ! C'est ainsi que j'en définissais le titre des deux façons ci-après..., en laissant éventuellement le choix délibérément aux plus hauts responsables..., si d'aventure cette composition se trouvait retenue !

                            HYMNE AUX SPORTS    ou    HYMNE AUX STADES

             Couplet 1

Allons sportifs de la Patrie

Le jour de gloire semble arrivé

Battez-vous avec énergie

Le défi est à votre portée (bis) !

Surpassez-vous dans tous les stades,

Avec respect de l’adversaire…,

Sans pour autant vous laisser faire,

Vaincre et souffrir restent l’adage !

       Refrain pour le public

Vos armes pour la victoire

Mouillez tous le maillot,

Luttez, courez, qu’un vent de gloire

       Fasse flotter le drapeau !

 

 

               Couplet 2

Vous assurez bien la relève

Quand vos aînés n’exercent plus

Vos talents, c’est sûr, vous élèvent

Au rang des joueurs de vertu (bis) !

Sous le maillot que votre image

Grandisse près des spectateurs,

En les comblant de vrai bonheur

Par le succès du Coq sauvage !

         Refrain pour les athlètes

Nos armes pour la victoire

Mouillons tous le maillot

Luttons, courons, qu’un vent de gloire

         Fasse flotter le drapeau !

 

                                                 Aux Refrains respectifs

Composition : Bernard Morel   -   Création : Le 14 octobre 2003

Sur l'Air :  L'Hymne national         " La Marseillaise ".

Au terme de cette longue énumération sur le bénéfice incontestable d'une pratique régulière du SPORT durant sa vie et, dans la regrettable perspective de devoir la cesser dans le proche avenir lorsque les forces physiques ne le permettront plus..., je suis ardemment convaicu qu'elle aura cependant contribué à m'épanouir totalement !  

Enfin et en complément indispensable, je me permets d'ajouter et confirmer que cette très longue expérience d'activité sportive dans de nombreux domaines, s'est toujours pratiquée dans la plus parfaite correction et sans l'ombre d'aucun recours à des produits stimulants illicites, mais uniquement et exclusivement par l'absorption de l'eau minérale de qualité et en quantité, à la vertu bien rafraîchissante !

       Berrnard MOREL : Un passionné de sport.

 

9 janvier 2020

EMOUVANTE HISTOIRE DANS UN CAMP DE CONCENTRATION

 

                                   HOMMAGE GRANDIOSE A TOUTES LES DÉPORTÉES

                       DES CAMPS DE LA MORT AU COURS DE LA DERNIÈRE GUERRE…,

                           PAR LA MAGNIFIQUE ET ÉMOUVANTE HISTOIRE VÉRIDIQUE

                              D’UNE ANCIENNE DÉPORTÉE Me Francine CHRISTOPHE !

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Notre prestigieux instrument qui est le Web et qui nous permet de brasser des milliards d’informations plus ou moins intéressantes, nous offre cependant de prendre connaissance de situations merveilleuses qui se seraient gardées secrètes avant son apparition ! C’est la richesse de ce puissant outil informatique et remercions le lorsqu’il se trouve bien utilisé à de telles fins !

Ainsi, j’ai été captivé, voire subjugué par le brillant récit de cette merveilleuse et attachante dame et j’ai pris sur moi de le retracer dans son intégralité à l’intérieur de mon blog : Les Publications de Bernard MOREL. Par cette révélation, si je peux rapporter cette sublime histoire authentique à d’autres compatriotes épris de mêmes sentiments de reconnaissance envers ces dames asservies dans ces camps de la mort et qui luttèrent pour sauver les leurs, je n’aurai pas perdu mon temps !

                                            Magnifique et émouvante Histoire vraie !

       Récit authentique de Mme Francine CHRISTOPHE, Ancienne déportée, sur le 

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      « L’extraordinaire histoire d’un bébé né dans un camp de Concentration en 1944 »

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L’histoire s’est passée dans le camp de Bergen-Belsen en Allemagne au cours des années 1943 – 1944.

Quelque chose d’extraordinaire ! Je me rappelle que nous étions des enfants de prisonniers de guerre, donc privilégiés ! Nous avions eu le droit d’emporter de France un petit sac avec deux ou trois petites choses : quelques petits bouts de chocolat - 2 ou 3 morceaux de sucre ou encore une poignée de riz !

Maman avait emporté 2 petits morceaux de chocolat. Elle me disait : on garde ça pour le jour où je te verrai vraiment complètement par terre, fichue. Je te donnerai ce chocolat…, il t’aidera à remonter.

Il y avait parmi nous une femme déportée, alors qu’elle était enceinte.  Cela ne se voyait pas, elle était si maigre. Mais le jour de l’accouchement est arrivé. Elle est partie au revier, (le quartier des malades), avec ma mère qui était notre chef de baraque !

Avant de partir, ma mère me dit : «  Tu te souviens, je garde un morceau de chocolat » - Oui maman et comment te sens-tu ? – Bien maman, ça peut aller ! Alors, si tu me le permets…, ce morceau de chocolat, je l’apporterai à notre Amie ! Un accouchement ici…, elle va peut-être mourir Hélène ! Et si je lui donne le chocolat, ça l’aidera peut-être !

Hélène a accouché. Elle a accouché d’un bébé. Une toute petite chose malingre. Elle a mangé le chocolat. Elle n’est pas morte. Elle est revenue dans la baraque. Il fallait nourrir l’enfant. Hélène n’avait pas de lait.On a payé une autre déportée. Dans un camp tout se paye. Tout est passible de la peine de mort immédiate ! Comment paye-t-on dans un camp ? En donnant son pain ou sa soupe. Donc à plusieurs, nous avons payé une femme…, avec un peu de soupe ou de pain…, qui devait nettoyer les bureaux des S.S. les Chefs de camp. Lors de son travail, il fallait qu’elle aille voler du lait en poudre dans la cuisine des S.S. Ce qu’elle a fait.

Nous avons donné ce lait en poudre au bébé. Quand il n’y a plus de lait en poudre, Hélène mâchait du rutabaga, l’horrible navet de la soupe, dont elle faisait une bouillie qu’elle mettait dans le bec de son bébé. Cela semble incroyable, mais cette histoire a duré 6 mois.

Six mois après, nous étions libérés. Le bébé a tenu jusqu’à la Libération.

Pour l’habiller, on n’avait rien ! Nous avons toutes donné un bout de chiffon…, qui sa poche, qui sa ceinture, qui l’ourlet de sa blouse, etc. ! On l’a attaché comme on a pu. On l’a attaché sur la poitrine de sa mère qui avait une poitrine si maigre que le bébé ne se voyait pas après avoir enfilé sa blouse par-dessus !  Elle allait travailler ainsi ! Le chef ne voyait pas qu’il y avait un bébé !

Le bébé n’a jamais pleuré. Jamais ! Pas même geint.

Au bout de six mois, la Libération est arrivée. On a défait tous les chiffons. Le bébé a crié. C’était là sa naissance. Nous l’avons ramené en France. Un tout petit truc de 6 mois minuscule !

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                                   Il y a quelques années, ma fille me dit : Maman ?

Si vous aviez eu des psychologues…, ça se serait mieux passé pour vous ! Je lui dis… Sûrement, mais il n’y en avait pas. Personne n’y aurait pensé, s’il y en avait eu. Mais tu me donnes une bonne idée !

« On va faire une conférence là-dessus »  J’ai organisé une conférence sur le thème : Et s’il y avait eu des psys en 1945 à notre retour du camp.., comment cela se serait-il passé ?  J’ai eu beaucoup de monde. Des Anciens, des survivants, des curieux et puis beaucoup de psychologues – psychiatres et psychothérapeutes. Très intéressant, chacun avait son idée. C’était très bien.

Puis il y a une femme qui est arrivée et qui a dit : Moi, j’habite Marseille. Je suis médecin psychiatre :

Cependant et avant de faire ma communication : « j’ai quelque chose à donner à Francine Christophe » c’est-à-dire à moi ! Elle fouille dans sa poche…, puis en sort un morceau de chocolat !

                                  Elle me le donne et elle me le dit : « Je suis le Bébé » !

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Cette évocation strictement rapportée par Mme Francine CHRISTOPHE dans son intégralité m’a profondément bouleversé autant que fasciné, car elle représente une histoire de toute beauté et dans sa toute simplicité ! Elle nous émeut toutes et tous et combien de faits semblables et aussi captivants pourraient nourrir de nombreux faits d’humanité et de solidarité durant ces atroces tragédies de guerre ! A cette fin, cette traduction démontre combien leur engagement était grand au cœur de ces dames solidaires et généreuses, puis combien elles ont pu sauver de vies de leurs congénères !

Dans un esprit tout à fait comparable, il me faut associer leurs camarades masculins qui payèrent de leur sang le sauvetage  d’innombrables vies humaines, et ont su si merveilleusement s’engager dans des actions comparables pour sauver leurs compatriotes avec la même fougue, les mêmes ruses et les semblables réussites dans ces abjects et odieux camps de la mort !

                                   Bernard MOREL : Un passionné par l’histoire réelle et authentique.

5 mai 2019

HOMMAGE A UN GRAND ARTISTE

 

NOUVELLE

 

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HOMMAGE POSTHUME

AU SYMPATHIQUE AMI

ET  PRODIGIEUX ARTISTE

M. MICHEL MANGARD !

 

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BERNARD MOREL

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        VIVE ÉMOTION DANS LA DISPARITION D’UN EXCEPTIONNEL AMI

                ET TALENTUEUX ARTISTE CRÉATIF MICHEL MANGARD 

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      Que le temps passe vite, beaucoup trop vite et combien nous sommes accaparés par de nombreuses sollicitations qui repoussent ou remettent à demain plusieurs de nos préoccupations ! C’est ce qu’on appelle singulièrement « La Vie moderne » et il nous faut régulièrement s’y adapter !

      Aujourd’hui et après plus de deux mois, mes pensées, toujours présentes à l’égard de mon bon ami Michel, s’affirment encore pour lui réserver de précieuses minutes à le définir dans sa globalité d’Etre disparu et en ses qualités d’un honorable humaniste et foissonnant artiste aux multiples talents et facettes

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Le brillant professeur d'Arts appliqués et l'admirable artiste Michel Mangard

     Notre vie trépidante nous réserve cependant de très agréables et surprenantes rencontres et celle avec l’artiste restera parmi les plus captivantes et riches ! Elle remonte à une trentaine d’années et résulte de nos carrières respectives. En effet, M. Mangard est professeur d’Arts appliqués et exerce en cette qualité au Lycée du Golf de Dieppe. De mon côté et sur ma demande de mutation envers cet Etablissement, elle se trouve acceptée et en prend donc la direction à la rentrée scolaire 1990. Dans un rituel traditionnel, je m’active à faire connaissance de tous les personnels du Lycée et accueille ce brillant homme de l’art ! L’un de ses ouvrages m’avait séduit dès mon arrivée à la mi-août et je m’étais attardé sur sa conception. En effet, la réalisation consistait en un remarquable travail d’un « imposant livre ouvert sur lequel des pages intérieures se trouvaient rabattues en formant de beaux galbes majestueux ». Du beau travail d'Art communément exprimé !

         

                                Le bel ouvrage évoqué lors de notre première rencontre

         Bref, je lui en fais part et lui exprime toute ma séduction. Le sujet est un bon prétexte et il sert d’intermédiaire pour engager notre dialogue. Ma nature et mon argumentation sur le monde de l’Art et de la Culture le fascine à son tour et très vite, nous nous apercevons que nous sommes faits pour bien se comprendre, voire même bien s’entendre. L’avenir le confirmera facilement ! Et de me rapporter que son œuvre est rentrée récemment après avoir passé toute une année en exposition à l’Inspection académique de Rouen. J’en suis tout éberlué et lui renouvelle tous mes précieux compliments. Dès lors, nos rencontres journalières ou occasionnelles, dans sa classe notamment et devant nos élèves, ne feront que confirmer l’appréciable  sensation respective lors de ce premier entretien

         Chaque fois et à chaque rencontre, quelques sympathiques paroles très courtoises ne faisaient que renforcer notre admiration respective. Je m’attardais toujours à découvrir le travail de ses élèves, à lui poser des questions sur sa didactique ou encore sur ses critères de correction, etc ! Tous ces éléments le fascinaient, car aucun de mes prédécesseurs n’avaient éprouvé le besoin de s’y attarder et il en ressentait beaucoup de satisfactions me confiait-il ! De son côté, il ne cessait de me clamer toute sa haute considération envers le responsable du Lycée, eu égard à ses multiples activités et le respect qu’il affirmait pleinement envers tous ceux et celles dont il avait la charge. D’une petite tape amicale sur l’épaule, je lui confiais toute ma reconnaissance.

         Durant ces années de coopération, notre respect mutuel et une fidèle amitié se sont affirmés pour se conforter à un haut niveau et pour un plaisir réciproque. Mon départ décidé et organisé par mes précieux collaborateurs, a donné lieu à une cérémonie grandiose et chaleureuse à laquelle tous les Personnels étaient conviés. Mon ami Michel a répondu spontanément et avec un enthousiasme débordant. Au travers de cette énorme assistance, l’on remarquait facilement l’artiste au sens noble du terme, à son allure débonnaire et à son agréable chevelure volumineuse assortie d’une très belle barbe légendaire. Ce bel ensemble raffiné classait parfaitement l’homme de culture qui au-delà s’affirmait encore un gentleman doué et respectueux envers autrui. Au cours de cette sublime soirée pleine de sensations fortes et chaleureuses, il m’a été offert de pouvoir le présenter à ma proche famille et quelques bons amis…, qui assurément en garderont un mémorable souvenir.

         Au terme de la célébration de mon départ à la retraite, je lui confiais tous mes regrets de ne plus pouvoir échanger avec lui dans un cadre professionnel, mais que mon épouse et moi seraient ravis d’acquérir l’une de ses meilleures productions artistiques, en hommage à l’homme de l’Art. M. Mangard est très agréablement surpris et après avoir surmonté son manifeste étonnement, me confie que son couple prendrait beaucoup de joie à nous accueillir pour nous montrer toute sa collection dans sa diversité.

         La reprise des cours a eu lieu et une date est fixée pour découvrir toutes ses œuvres picturales chez lui et dans son atelier. Quelle sacrée soirée d’émerveillement !

       A l’image de la plupart des artistes célèbres et connus, l’atelier de Michel rassemble de nombreuses créations de toutes natures. Il y a celles en préparation, d’autres qui sont en voie d’achèvement, celles qui sont terminées et en exposition ou encore celles qui sont en création. Bref, tout cela fourmille  dans ce local aménagé et il prend un malin plaisir à nous en expliquer toute la conduite de la construction de son élaboration jusqu’à la touche finale. Une soirée particulièrement fertile avec des explications de qualité  qui nous réjouissent pleinement. Au terme de la visite, nous lui témoignons encore toute notre gratitude pour ses exceptionnelles qualités d’artiste !

         Enfin le moment tant espéré est arrivé pour envisager notre achat et afin que l’œuvre puisse trôner en bonne place dans notre maison. L’on lui renouvelle notre ardent désir d’acquérir l’un de ses tableaux parmi tous ceux que nous venons de visionner et notre choix sera simplifié et facilité car l’un d’eux nous a considérablement séduit et notre préférence ne peut être remise en cause, lui dis-je ! Avec un enthousiasme débordant, nous retournons vite vers cette œuvre admirable et conquérante face à nos yeux clairvoyants. L’ami Michel semble s’en réjouir car il éprouve un faible particulier pour son originalité. Dès lors, il s’attarde à nous en définir sa technique artistique que l’on nomme le collage. Sur les bases d’un thème préconçu dans la tête de l’artiste et à l’aide de découpes savamment étudiées dans différents magazines, le travail de l’artiste consiste à symboliser toute l’histoire de l’œuvre.

Michel King (à gauche) a rendu un émouvant hommage à Michel Mangard. Au centre : Christiane Trupin, organisatrice du salon.

A gauche, le peintre Michel King. Au centre, Mme Christiane Trupin l'organisatrice du salon.

A droite, l'illustre artiste Michel Mangard devant ses collages.

         Dans le cas présent, précise-t-il, j’ai souhaité sublimer l’histoire de la femme à travers les âges. Depuis la nuit des temps, elle est la compagne indispensable, voire indissociable de l’homme pour permettre au couple d’assurer leur descendance. L’ombre visible de ces trois personnages définit parfaitement sa pensée. En analysant les étapes, l’on y découvre l’évolution du chemin parcouru par toute cette jeunesse féminine dans une légèreté plutôt frivole. Elle ne cesse d’évoluer pour en montrer tout le charme constant et s’acheminer dans sa plénitude totale de femme idyllique, de beauté et de rêve. Au-delà de la qualité artistique indéniable de l’œuvre, c’est assurément la belle histoire retracée sur la gent féminine qui nous fascine superbement en exprimant aussi une forme de culture érotique appréciée. L’achat se conclut très rapidement et nous prenons un véritable plaisir à l’emporter. Le petit côté festif termine fort agréablement cette soirée et nous en garderons un souvenir impérissable. Bientôt, ce plaisant tableau prendra une place de choix dans notre couloir d’entrée pour permettre à nos hôtes d’en savourer toute sa splendeur !

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La superbe acquisition qui reste remarquable.

Une technique dite de Collage.

 

         De cette relation va naître un plaisir évident de s’apprécier toujours davantage, tant nos comportements de l’un en regard de l’autre ne cessent de se renforcer.

          L’artiste, encore bien jeune et dans la force de l’âge, reste très actif et continue de partager son temps entre le Lycée du Golf et ses nombreuses créations artistiques. Durant ses temps libres ou lors de ses vacances, son coté passionné l‘amène aussi à fréquenter les Salons d’exposition d’Arts, de peinture et de sculpture pour faire rayonner son savoir faire dans ses nombreux domaines de la création. Chaque fois, je suis bénéficiaire d’une invitation personnelle pour assister à son inauguration, en présence de personnalités. Très fréquemment, il se complait à me tenir quelques propos explicatifs et m’assure de toute sa mansuétude. Dans de brèves interventions justificatives, Michel s’employait à parler de la réalisation de ses travaux en ces termes : « avec la simplicité d’un artisan en démystifiant l’extrême rigueur de ses techniques et la richesse de sa créativité ». Alors que je lui soulignais, voire lui réaffirmais maintes fois mon admiration envers la diversité de ses créations, inlassablement il me faisant référence à cette citation dans laquelle peut se retrouver tout son côté artistique et méritoire.

         Le temps venu, c’est son départ à la retraite qui se précise. Ainsi, à la fin de l’année scolaire au début juillet 2008, quelle n’est pas mon agréable surprise de recevoir une invitation pour deux personnes de Mme le Proviseur du Lycée du Golf afin d’assister au départ à la retraite de Monsieur Michel Mangard. Je m’empresse d’y répondre favorablement au travers d’un échange téléphonique de qualité avec ma Collègue Proviseur. Au cours de l’intéressante conversation, elle me précise que c’est sur la demande expresse de M. Mangard qu’elle s’est exécutée spontanément et qu’elle se réjouit de faire la connaissance d’un ancien Collègue pour lequel le talentueux professeur exprime son attachement et sa reconnaissance. A la demande du récipiendaire, elle souligne que mon épouse est cordialement invitée à cette sympathique cérémonie.  Et d’ajouter, tout le monde s’en satisfait pleinement, car vous serez le seul ancien Chef d’Etablissement à y avoir été convié ! Le déroulement sobre du côté festif, mais terriblement chaleureux et convivial à l’égard de l‘heureux retraité et de moi-même fera que nous en conserverons une image des plus sensationnelle et émotionnelle. De ce départ de l’Education nationale, l’homme adulé par tous ses élèves, comme de tous les membres des Personnels du Lycée et au travers d’un magistral discours clamant tous ses mérites didactiques et artistiques feront que l’artiste en sera profondément touché !

         Désormais, le passionné de l’Art et libéré de toute contrainte, se promet de se consacrer pleinement à ses créations artistiques. Si son atelier dieppois lui permet de s’adonner à diverses productions, il le juge cependant beaucoup trop étroit me confie-t-il et n’a qu’un seul souhait d’en créer un beaucoup plus conséquent sur sa terre natale de Bretagne. C’est vrai que le breton reste fier de ses origines et que retrouver ses merveilleuses attaches familiales lui procurent d’immenses satisfactions en tout genre. Aussi, il décide d’y travailler simultanément en réservant dans chacun des deux lieux, des réalisations préférentielles. La ville de Dieppe demeure toutefois son havre de paix et il y revient régulièrement pour se ressourcer et participer à des expositions de tableaux et objets relatifs à l’Art. Chaque fois, je reçois une petite invitation qu’il me plaît d’honorer. Cette fois et comme le rappelle si bien le journal local des Informations  dieppoises, c’est en qualité d’ «Invité d’honneur au Salon des Peintres et Sculpteurs dieppois en 2015, il offrait une galerie de ses « Obsessions » en hommage à Dali. Son œuvre se découvrait comme un cabinet de curiosités peuplé de friches industrielles, d’objets perdus, insolites, d’appartements abandonnés, de corps de femmes dénudés, corsetés, diffractés »

La confection de l'élégante sculpture décrite et achetée par mes soins.

         Ainsi, lors de celle de 2015, je ne résiste pas au plaisir d’aller saluer l’artiste et l’ami afin de découvrir ses dernières créations. Outre le plaisir de se revoir très chaleureusement et d’échanger, Michel prend à nouveau le soin de m’expliquer dans le moindre détail chacune de ses toiles. Aujourd’hui me confie-t il, je vais t’expliquer ce qui touche plus particulièrement à une technique appelée « sculpture » ! Plus de deux heures ininterrompues, hormis quelques rares renseignements envers des touristes intéressés, pour m’apporter des remarques pertinentes et assouvir la passion du profane. En fin de visite, je découvre l’une de ses dernières techniques qui s’apparente à la sculpture et l’interpelle ! Dans son univers très hétéroclite, il a souhaité diversifier ses créations à l’extrême me confie-t-il !  Celle–ci  en est un exemple symbolique et consiste à fixer une gracieuse et élégante créature féminine dans une attitude de danseuse sur un socle prismatique et de recouvrir l’ensemble d’une couleur bleutée donnant à ce petit ensemble un relief particulièrement esthétique et séduisant. Plusieurs modèles sont ainsi présentés. Je reste en admiration devant le côté artistique et lui confie mon désir d’acheter celui que je viens de décrire…, tant il me captive pleinement. Et d’ajouter que je vais l’offrir à mon épouse Colette pour son anniversaire en étant convaincu qu’elle sera comblée par ce présent. Dans ce monde étrange où tout défile énormément vite et dans l’impersonnalité la plus totale, combien ces deux heures de salutaire détente m’ont été apaisantes et profitables et combien je l’en remercie profondément. Dans un au revoir chaleureux et en emportant ma précieuse acquisition, j’en arrive à regretter de ne pas se voir plus régulièrement pour prolonger intensément ces délicieux moments de quiétude et d’inspiration. Malgré tout, quelques éparses rencontres au hasard de nos balades produiront encore quelques rares fois de sensationnels échanges courtois et enrichissants, voire aussi de nos problèmes respectifs de santé, surtout liés à nos avancées en âge. Que de souvenirs mémorables et marqués à vie durant ces trente dernières années !

         Enfin et par ailleurs, je souhaiterais encore m’exprimer sur ses attachantes compositions et notamment à l’aube de chaque nouvelle Année, Michel éprouve un réel besoin de nous transmettre les meilleurs vœux du couple, car sa charmante épouse Martine éprouve les mêmes sentiments envers les Amis de son exceptionnel mari. A l’aide de petites créations spécialement conçues et élaborées avec des productions picturales en rapport avec l’événement et, affranchies sur des adresses libellées d’écritures calligraphiques reconnaissables de l’artiste, notre joie est totale lorsque nous en découvrons leur émanation. Chaque membre de notre famille n’omet jamais de visionner ses cartes et enveloppes tant elles définissent un attrait particulier. Durant quelques instants, elles sont le prétexte à dialoguer très gentiment sur l’artiste et prendre de ses nouvelles.

         Ainsi et durant vingt cinq ans, mon ami et l’artiste Michel s’est toujours préoccupé à nous composer une petite carte personnelle de vœux, sur un thème particulier, en relation avec la période de début d’année ou autre pour nous la transmettre avec une adresse manuscrite si expressive et merveilleusement reconnaissable. En retour, je m’appliquais à lui répondre à ma façon en m’inspirant de quelques créations de citations personnelles en rapport avec ce que m’avait inspiré sa petite création ou son petit collage ! C’est ainsi qu’un petit dialogue littéraire, à distance, continuait de s’entretenir pour le plus grand amusement des deux…, tout en manifestant notre attachement séculaire envers notre profonde amitié indéfectible !

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L'article du journal Les Informations Dieppoises annonçant son décès le 12 février 2019 à l'aide d'un titre révélateur : Adieu l'Artiste !

 

 

 

 

 

 

 

Sa dernière enveloppe des Voeux 2019 envoyée de EU le 08 janvier 2019.

Sa reconnaissable écriture qui nous séduisait toujours !

Aussi et ce sera la dernière que nous recevrons en ce début d’année 2019. Elle fut postée de la sympathique ville de EU le 08 janvier 2019, le cachet de la poste l’attestant et nous ne pouvions pas nous imaginer que tout juste un mois après, nous allions apprendre sa disparition sous le titre ainsi libellé « Adieu l’artiste » par le journal local des Informations Dieppoises. C’est avec une infinie tristesse que nous apprenions cette affligeante nouvelle survenue le 12 février. Une petite carte personnelle de son épouse et sa fille nous en informait et précisait son inhumation religieuse. Lors de ses obsèques en l’église Saint Jacques de Dieppe et devant une nombreuse assistance recueillie, notre présence discrète, mais ô combien émue et profonde, nous rattachait à lui, à ses œuvres et à nos multiples souvenirs communs. Par ailleurs et outre une carte de condoléances justifiée et des fleurs, notre dernière action nous permettait encore d’attester toute l’expression de notre plus vive affection envers son épouse, sa fille et toute sa famille

         Au terme de ce pathétique récit qui fait resurgir le superbe vécu d’un Etre d’exception, très attaché aux valeurs de l’esthétisme, de l’humain, de l’Art et de la Culture…, combien je me réjouis de l’avoir approché profondément pour en retirer le meilleur de lui-même et d’apprécier toutes ses immenses qualités artistiques !

         Aujourd’hui, il repose en une paix bien méritée, mais sa fascinante et éblouissante œuvre continuera de perdurer et de rayonner pour le plus grand bonheur de ses adeptes !

 Bernard MOREL Ami et épistolier

A Dieppe, le 14 mai 2019

   

 

 

 

 

 

 

     

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